Meurtres sur la plage
Il y a deux semaines, un fait divers provenant du Texas attira mon attention. Disposant de trop peu d’information, je décidai alors d’attendre avant de vous en parler. Un couple du New Hampshire vivait depuis un an en nomade dans leur véhicule récréatif. Quelques semaines auparavant, le mari ayant pris sa retraite des Forces armées étatsuniennes, le couple s’était lancé dans ce qui devait être l’aventure de leur vie. Jamais ces personnes n’auraient pu imaginer leur rêve se terminer de façon aussi dramatique après seulement quelques mois.
Après avoir séjourné dans plusieurs campings, histoire de se familiariser avec leur nouveau mode de vie, James et Michelle Butler décident un bon matin de découvrir les plaisirs du camping autonome. Étant déjà rendu au Texas, ils décident de profiter du National Seashore de la South Padre Island. Une longue bande de terre dont les plages sablonneuses longent le golfe du Mexique tout du long de la côte au sud de Corpus Christie, jusqu’à la limite de l’état. Camping gratuit et tranquillité absolue.
Comme des centaines de caravaniers le font chaque année, ils choisissent un emplacement leur semblant parfait. Les voisins sont loin et la mer leur appartient. Le 27 octobre, leurs deux corps sont découverts enfouis dans le sable et un signalement parvient au bureau du Sheriff. D’évidence, il s’agit de morts violentes. La caravane et la camionnette des Butlers ont disparues. L’enquête se met en branle et dans les jours qui suivent, le Sheriff dévoile une photo prise le jour même de la découverte des corps où l’on peut voir un homme traverser la frontière à bord de leurs véhicules. L’affaire fait grand bruit et se répand comme trainée de poudre dans la communauté des caravaniers de l’Amérique du Nord.
Dans les tout premiers jours où l’assassinat du couple est rendu public, les médias locaux se font prompts à mentionner que l’endroit où s’est produit le crime est tout près de la frontière mexicaine, une façon peu subtile de laisser entendre que le crime odieux pourrait avoir été commis par de méchants Mexicains, ceux-là mêmes que leur président prend plaisir à décrire comme des criminels et des violeurs de la pire espèce.
Cette semaine, nouveau développement. Les présumés meurtriers sont mis en état d’arrestation. Non, ce ne sont pas de dangereux Mexicains, mais de bons Américains au long passé trouble venant du Utah. Je me suis alors dit que la tentation devait être grande pour le président Mexicain de sauter sur l’occasion pour exiger de son homologue américain des mesures concrètes pour empêcher les voyous gringos de venir trouver refuge au Mexique. Ayant plus de classe que son voisin, il n’en a rien fait.
Le crime étant maintenant résolu, il faudra attendre de longs mois avant de connaître le verdict et la sentence pour chacun des membres du couple. Cela n’a pas empêché la toile de s’embraser alors que de nombreux sites dédiés aux caravaniers, spécialement aux nomades, interrogent leurs lecteurs pour savoir dans quell mesure cet événement malheureux aura des répercussions sur leur façon de voyager.
Plutôt que d’amorcer une véritable réflexion sur les impacts et une éventuelle modification de leurs comportements, la quasi-totalité des commentaires publiés porte principalement sur la nécessité de voyager armé.
Tout fier, un caravanier indiquait que lui et sa femme ne sortaient jamais de leur VR sans s’assurer que chacun emportait un revolver ou un pistolet. Comme tous les autres abondant dans le même sens, il ajoutait prier pour le repos de l’âme des personnes assassinées. Non mais, comment peut-on concilier dans une même phrase un message porteur de violence et des propos de compassion ? Pour moi le mystère demeure entier.
Certes, l’événement a choqué nos voisins et durci leurs positions pour assurer leur protection. La raison en était fort simple, les victimes étaient de bons citoyens américains, de « bonnes personnes » comme dirait un certain D. Pourtant, rappelons-nous, il y a deux ou trois ans, un Québécois avait été tué sur un camping, au Breezy Hill — si je me souviens bien — par un résident des États-Unis et l’affaire avait fait long feu, un simple fait divers que tout le monde oublie après un jour ou deux. Dans ce cas précis, la victime était québécoise et non américaine.
Le « boondocking » est plutôt populaire chez les Québécois. D’ailleurs, chaque fois que l’occasion se présente, grands adeptes que nous sommes, Michelle et moi nous prêtons volontiers au jeu. Je vous pose donc la question, ce crime aura-t-il un impact sur votre façon de voir le camping autonome ?
Le camping autonome est très intéressant. Les seules fois où nous en avons fait étaient à Terre-Neuve et en Alaska et on s’assurait de ne pas être isolés, mais bien avoir des voisins à proximité.
Je ne suis pas un adepte les seules fois ou je me suis laissé prendre c’était pour une nuit dans un stationnement ou il y avait un va et vient. Je me suis toujours dit que la journée ou je n’aurais pas les moyens de louer un emplacement dans un camping, se serait fini pour moi le caravaning.
Je retourne pour la troisième fois passer l’hiver en Baja California, Mexique. Je ne campe JAMAIS SEUL sur les nombreuses plages sans services: TOUJOURS un ou deux voisins à proximité!
Non pas du tout, lorsque nous voyageons avec notre motorisé au Canada et au U.S.A nous utilisons le boondocking principalement comme halte de nuit, lorsque rendu à destination le camping est le bon endroit pour notre séjour. Nous arrivons de 6 semaines de voyage en Europe, en camping-car loué, et contrairement à ici en Amérique, il y a une culture de différents moyens pour se camper, aire de service, camping, et espace gratuite dans certaines villes et villages pour y passer une nuit ou deux.
Je fait du « boondocking » depuis le tout début de ma passion c’est à dire le camping en VR. 1970. Le Canada, les États Unis, le Mexique, et même l’Amérique Central. Je trouve cette événement très malheureux mais je peux vous affirmer que je vais continuer mon petit bonhomme de chemin. Oui le « boondocking » rend le voyage plus économique mais ce n’est pas la raison principale, je pourrais vous énumérer une multitude d’avantages, mais plutôt je vais laisser à d’autre le plaisir de critiquer. Bon voyage à tous et au plaisir de vous croiser en chemin.
Dans l’histoire du couple, je mettrait ma main au feu qu’un militaire Américain était certainement armé. Je voyage beaucoup aux États-Unis, déformation professionnel oblige , et j’y vois très très souvent des armes à feu. Je me suis déjà fait traiter de fou par mon voisin (qui avait plusieurs armes dans sa roulotte) de ne pas être armé et nous étions dans un camping populaire de Myrtle-Beach. J’ai déjà vu des Québecois faire un arrêt dodo dans le stationnement d’un Walmart Américain se croyant en sécurité mais pourtant un peu plus loins j’ai bien vu 3-4 jeunes bien armé et qui étaient probablement prêt à défendre leur »territoire » malgré les nombreuses caméras. C’est çà les États-Unis, les armes à feu sont là et il faut s’y faire. Je ne crois pas que c’est plus dangereux pour nous mais des fois ils faut juste être plus attentif à son environnement même si ont est en »vacances »
Pour nous rien ne changera. Nous boundockons 3 mois par année depuis cinq ans dans la regions de la Californie, de l’Arizona et du Texas le plus souvent possible en compagnies d’amis où de connaissances. Nous fréquentons les BLM/LTVA, Parcs Nationaux ainsi que les stationnements de casinos.
Effectivement nous avons constaté que le secteur de Padre Island (le long de côte) il y a beaucoup de criminalité assez violente surtout pendant la periode du Spring Break.
Il peut y avoir du danger partout en Amérique que ce soit dans des Resorts, les centres commerciaux (tuerie), les écoles, ect. Il faut juste rester prudents et vigilants.
Même le passage de certaines frontières au Mexique de ce temps-ci semble problématique avec le retour en force des attaques des cartels contre la police et les militaires.
Ce triste evenement me fait me demander si le boondocking augmente les risques de me faire agresser en comparaison aux campings reguliers? Comme si magasiner chez Walmart est plus risque que chez Target depuis la tuerie de El Paso. En voyage d’aventure il y a plein de choses hors de notre controle et les imprevus sont parfois agreable ou non. Les risques de mourir dans un accident de la route sont sans doute les pires que nous prenons et on les prends a tous les jours sans trop se questionner. L’ete dernier on a tente en vain de sauver un couple de motocyclistes ayant frappe un chevreuil. Malheureusement ils ne sont jamais retournes a la maison. La vie nous a semble bien fragile apres ceci. Tout ce que nous controlons est notre facon de voir les choses.
Antilo dit
Dans l’histoire du couple, je mettrait ma main au feu qu’un militaire Américain était certainement armé
Malheureusement non, il était un ingénieur de l’armé, il pouvait donc être non armé, mais on n’en a pas la preuve.
Le boonddocking n’est pas pour nous, déjà qu’on voyage plus à bord de notre roulotte avec un confort correcte, s’il faudrait que nous laissions tomber la sécurité d’un camping aménagé,le wi-fi, la piscine, les douche/toilettes, les branchements pour sauver 30$/jour, non merci. Je n’adhère pas à la prolifération des armes aux USA, mais je comprend la logique, la même qui pousse les marcheurs à avoir une cannette de gaz poivre contre les ours dans l’ouest du pays…même si les chances de se faire attaquer par un ours est très minime.
Non je ne crois pas que nous allons changer notre façon de voyager. Le ‘boondocking’ n’est qu’une solution de rechange et non d’économie dans notre cas quand nous ne trouvons pas de disponibilité pour nos arrêts dodo.
Un drame comme celui-la nous laisse effectivement songeur. Il y a eu un épisode semblable au Canada cette année. Le jeune couple qui a été assassinée en Colombie Britannique en juillet dernier, près de Liard Hot Spring. Le couple voyageait dans une petite van et faisait, selon ce qu’il apparaît, du boondocking dans un endroit où nul ne suspecterait être en danger (j’étais dans la même région la journée du drame).
Comme d’autres l’ont dit, il faut être vigilant à notre environnement, mais à la fin, il ne faut développer inutilement des peurs. Sinon, on va se priver de bien des sorties.