Sur la mer de dunes

Ma tente au Wolmedans Dune Club

De la profusion hallucinante de la faune africaine à la magie saisissante du désert namibien, quelle est la plus fascinante ? Curieusement, la véritable découverte, la plus marquante, reste le désert dans son infinie diversité. Un safari camping en Namibie… L’expérience d’une vie !

Tout au fil du côté atlantique de la Namibie s’étire le doyen des déserts mondiaux: le Namib. Et c’est à l’intérieur de la frange désertique que se profile la route de terre battue qui traverse tout le pays du sud au nord, en nous faisant traverser tous les parcs nationaux et réserves fauniques où l’on observe en abondance tout le bestiaire africain.

Wolwedans Dune Camp

Expérience marquante du safari, l’escale au Wolwedans Dune Camp nous fait vivre le désert avec toute sa majesté. Dans un panorama fabuleux, sur une dune de 250 mètres, 12 clients privilégiés logent dans des tentes tout confort dont l’éclairage et l’eau chaude sont produits par l’énergie solaire. On ne quitte jamais des yeux le tableau naturel grandiose, même à partir de son lit, ou de la terrasse de la tente sur laquelle on nous apporte le café aux petites heures, en accompagnement du lever de soleil.

Brad Pitt, Angela Jolie et leur famille y ont séjourné dans la tente que j’ai occupée quelques semaines après eux. Dans un grand lit recouvert d’un moustiquaire gracieux. Pour être bien certain de dormir du côté d’Angelina Joli, j’ai dormi la moitié de la nuit à droite et la seconde moitié à gauche… Sérieusement, il s’agit là d’une expérience de camping tellement singulière, presque irréelle, qu’on a l’impression de s’y retrouver dans un autre monde.

Du campement Wolwedans, à l’est de la bordure désertique qui longe toute la côte namibienne, on découvre la volupté d’un panorama couvert d’une végétation endémique et de mystérieux « cercles de fées », une multitude de ronds dépourvus de végétation dont on n’explique pas les origines. Dans ce milieu féérique, nous assistons au terrible affrontement de deux jeunes zèbres mâles qui se chahutent violemment, se mordent à pleine gueule et se ruent farouchement durant d’interminables minutes. Ce spectacle aussi saisissant que subit nous laisse stupéfaits, d’autant qu’il semble s’éterniser et prendre une dimension particulièrement frénétique alors que les deux protagonistes soulèvent un nuage de sable rouge entrainé dans leur danse folle. On distingue les blessures de leurs morsures, mais, la lutte s’achève d’épuisement sans faire de blessé grave et les deux bêtes vidées de leur surplus de testostérone s’éloigne lentement en marchant côte à côte.

« Big Daddy »

Puis, à partir du centre de villégiature Little Kulala, nous abordons l’univers des dunes en pénétrant dans l’extraordinaire vallée de Sossuvlei. La route pénètre dans le désert en s’insinuant au milieu d’une imposante vallée désertique le long de laquelle se succèdent les dunes comme un alignement de caps éphémères. Dune No 1, la plus haute de la région (325 m) surprend par ses ombres tranchées. Gigantesques, peintes de rouge par l’oxydation du fer, habitées d’une vie secrète et fascinante, meublées d’une forêt pétrifiée énigmatique, découpées de mystérieux saillants sombres sous l’ombre du soleil levant… Elles en imposent sous tous les angles et plus encore lorsqu’on s’attaque à la crête de la dune Big Daddy, haute de 250 mètres, et du sommet de laquelle on devient pour un instant le seigneur du désert de Namib. Température du jour ? 47°C ! Notre guide nous devance, pieds nus sur l’arrête fine où les marcheurs ont creusé une piste étroite dans laquelle on s’enfonce et recule à chaque pas. On avance lentement en buvant constamment. On marche sur un fil de sable. Le panorama s’ouvre à l’infini sur l’enchainement des dunes à perte de vue. Un paysage qu’on admire en se pinçant puisqu’on sait qu’on ne reverra jamais rien de tel dans sa vie. Rendu au sommet, on s’élance carrément vers le bas sur le flanc de la dune en faisant des pas de géant dans le sable qui nous ralentit. Il ne faut que quelques instants pour atteindre la base de la dune, l’ancien lit de la mer qui est recouvert d’un plancher blanc et sans vie. Les Africains et quelques touristes grimpent pieds nus, mais bien des étrangers préfèrent garder leurs souliers de marche dans le sable brulant et instable. Au bas de la falaise, il faut donc vider ses bottines de la quantité étonnante de sable qui s’y est infiltré. On traverse la forêt pétrifiée avec ses squelettes plantés dans le sel durci et crevassé.

En camping

De nombreux visiteurs choisissent la location d’un 4X4 surmonté d’une tente démontable comme on commence tout juste à en voir chez nous. Tous les parcs sont dotés de campings à proximité des points d’eau où les touristes se regroupent chaque soir afin d’observer les animaux, petits et grands, s’abreuver chacun leur tour. Cette tente, qui s’ouvre et se referme comme une valise, a l’avantage d’occuper peu de place, d’être fixe sur le toit et d’offrir une certaine protection contre les animaux sauvages puisqu’on peut remonter l’échelle durant la nuit et dormir à deux mètres du sol.

La Namibie est un jeune pays, indépendant depuis 1990, ancienne colonie allemande (1884 à 1915), placé sous le protectorat de son voisin, l’Afrique du Sud, jusqu’à ce que la SWAPO l’en libère à la fin d’un long conflit. Les caractéristiques qui le démarquent : l’immense étendue de son territoire (842 000 km²) et sa faible population (2,2 M) ainsi que l’un des environnements naturels les plus arides du monde. La Namibie compte aussi 42% de son territoire sous la protection de parcs nationaux ou de réserves naturelles, dont la totalité de ses 2000 km de côte atlantique. État d’Afrique australe, la Namibie a des frontières avec l’Afrique du Sud, le Botswana, le Zimbabwe, la Zambie et l’Angola.

Info : African Profile Safaris / profilenamibia.com, spécialistes dans l’organisation de safaris sur mesure.