Manque de contenu et de retenue
Comme ce fut le cas pour plusieurs d’entre vous, la pandémie m’a forcé à revoir plusieurs habitudes de mon quotidien. Moins, beaucoup moins de sorties, interruption de notre voyage annuel d’hiver dans le sud, réunions et rencontres professionnelles de toutes sortes reportées ou annulées, diminution considérable de questions de lecteurs. Sur ce dernier point toutefois, il y a fort longtemps que je n’ai pas indiqué à la fin de mon billet dominical l’adresse courriel où me joindre, une négligence que je vais m’empresser de corriger à la fin de ce texte.
Certes, pour compenser et meubler le temps, j’ai moi aussi emboité le pas et considérablement accru mes heures consacrées à l’internet. Chaque jour, je fureté à gauche et à droite pour m’informer et maintenir un contact aussi étroit que possible avec le monde du VR et son industrie.
D’ailleurs, pas plus tard qu’hier, je recevais un communiqué annonçant que les ventes de nouveau VR avaient fracassé un record de tous les temps. En 2020, 500 000 nouveaux VR ont trouvé preneur. Les mieux informés d’entre vous rétorqueront avec raison qu’en 2017, plus de 502 000 véhicules avaient été fabriqués, mais entre ceux construits et ceux vendus, la différence est souvent grande. Bref, l’industrie du VR continue de voguer sur une grosse vague et l’année qui s’amorce devrait aller dans le même sens.
Il est cependant un phénomène du web que je trouve tendancieux et qui m’incommode de plus en plus: la multiplication d’influenceurs de toutes sortes. Aujourd’hui, n’importe quel bozo dans son sous-sol peut se présenter comme un influenceur sans aucune connaissance ou expertise en matière de caravaning et de véhicules récréatifs.
La seule préoccupation de ces personnes se résume souvent à la croissance du nombre de clics et d’abonnés à leur chaine. Le contenu sérieux, oubliez ça, seul le spectaculaire. l’anecdote et les impressions ont de l’importance. En un mot, leur propos creux se résument à faire du bruit pour attirer l’attention des badauds et les étourdir par leur bling bling.
On pourrait les comparer aux rabatteurs dans une chasse à courre, qui anticipent de toucher une maigre cote du gibier livré en pâture aux chasseurs, en l’occurence les fabricants et leurs revendeurs. Ces influenceurs ne se préoccupent aucunement de la véracité ni de la rigueur du contenu qu’ils publient, leur seule responsabilité se résume à émettre une opinion, que le produit annoncé soit de qualité ou non.
Il est facile de débusquer ces pollueurs de la toile, il suffit d’écouter leurs propos. Ainsi, cette semaine, un couple y allait d’une pseudo présentation objective d’une autocaravane. Pendant que l’homme tenait la caméra, sa compagne multipliait les Wow, les Oh my god en flattant un dessus de comptoir ou en s’émerveillant des ampoules del qui encadraient le lanterneau installé au plafond. À l’en croire, elle venait de découvrir le nec plus ultra des véhicules récréatifs… du moins jusqu’à la semaine prochaine
Pendant environ une demi-heure, rien sur les aspects structurels, techniques ou technologiques du véhicule. Rien non plus sur sa longueur, son moteur, ses performances et le volume de ses réservoirs septiques; seulement une bande son vide de sens que l’on pourrait qualifier de RV-porn ( le site émanant des États-Unis, j’ai considéré que RV faisait plus réaliste que VR). Trente minutes d’un babillage insipide.
De nombreux influenceurs présentent leur «Top Ten» de n’importe quoi: destinations, campings, activités, paysage… N’ayant souvent jamais mis les pieds dans ces endroits sûrement glannés sur Google ou un quelconque autre moteur de recherche, ils réussissent malgré tout à éblouir et séduire un quelconque naïf qui enregistrera cette liste pour l’ajouter aux choses qu’il doit absolument réaliser avant de terminer sa monotone et triste vie.
Vous me trouvez sévère et vous doutez, voici un exemple de plus pour vous convaincre. Dans une liste des «Top 7 ou 10» plus beaux campings de la Floride, au sud de Miami, se trouvait le Southern Comfort RV Resort à Florida City. Jamais, même si je suis allé souvent, il ne me serait venu à l’idée d’inclure ce camping dans une courte liste. Des terrains mal délimités, des souches et des racines en affleurement du sol, une installation électrique souvent défaillante… le seul vrai avantage de ce terrain tient à sa proximité de la ville de Miami, au parc national de Everglades ou aux Keys.
Je peine à anticiper la déception d’un Québécois qui, croyant avoir déniché pour une fraction du prix un établissement de même classe que l’Aztec à Margate ou le Blue Water RV Resort, de Key West y aurait réservé sur la seule foi de cette recommandation.
Je suis persuadé que vous êtes nombreux, caravaniers ou voyageurs expérimentés, à réagir fortement devant de tels ramassis de recommandations qui trop induisent les néophytes en erreur.
Comme d’habitude, je vous invite à m’adresser vos commentaires ou questions ne concernant pas le sujet du jour à plaquerre@campingcaravaningmag.ca.
Bonjour Paul, vous avez raison, il y a de plus en plus de sites et de vidéos sur YouTube qui sont offerts aux États-Unis. Il faut donc être prudent et ne pas se laisser berner. Toutefois, ayant également beaucoup plus de temps à naviguer sur la toile cet hiver, j’y ai également découvert de bons sites de caravaniers sérieux (vivant à temps plein dans leur VR tout en travaillant à distance) qui prodiguent de judicieux conseils. Mais il faut aussi comprendre comment ils se font un profit sur internet… À nous donc de rechercher les bonnes personnes avec un esprit aussi critique que le tien! Bon dimanche à tous tes fidèles lecteurs.
C’est exactement pourquoi je place mes vidéos de campings visitées sans aucun commentaire, seulement une musique de fond afin d’agrémenté le tout. Je le fais premièrement pour avoir une référence personnelle pour nos futures visites et afin d’aider ceux qui feront des recherches pour ces camping de se faire une idée si cela leur convient ou pas.
L’internet est un outil puissant, merveilleux pour la recherche. Je peux faire pratiquement tout l’entretien et réparation sur un tracteur de jardin John Deere – ce que je fais. Tout le monde peut avoir une opinion sur un sujet quelconque. Sur Facebook on peut voir des opinions dont on se passerait, en particulier sur le sujet des Snowbirds actuellement en Floride. On peut juger de la valeur de ces opinions en se basant sur la grammaire affreuse appliquée.
Donc pour l’info sur le Net, il faut en prendre et en laisser…
Effectivement il ne faut pas croire tous les dires sur internet ou facebook, j’ai toujours pris l’habitude de vérifier sur ‘google earth’ de quoi cela à l’air avant d’y sélectionner une réservation. Et dans le cas précis de votre exemple, c’est loin d’être attrayant et tellement tassé, c’est à proscrire. C’est certain que cela est souvent commandité, et oui il y a les clics la dessous.
En matière de VR, il y a effectivement du « n’importe quoi !!! « . Un exemple insipide est cette émission de VR quasi loufoque sur le canal Évasion.
https://www.qub.ca/tvaplus/evasion/grosse-vie-en-vr/saison-1/episode-01-1000371694
Dommage que cette chaîne québécoise du Groupe TVA ne fait pas place à du contenu québécois qui pourrait se faire avec rigueur et professionalisme grâce à des influanceurs crédibles d’ici. Et dire qu’il y a des annonceurs québécois qui y achètent de la publicité sur cette émission. Triste et déconcertant ….
Roger,
Excellent exemple de superficialité et d’insipidité. On en apprend plus sur le chien des deux dames que sur le VR. Personnellement, j’ai commencé à décrocher dès les premières images.
Cependant, lorsque l’une des deux acheteuses. après avoir comparé la douceur du faux cuir des fauteuils à du beurre (qui diable peut bien prendre plaisir à flatter du beurre ?) tombe en pamoison devant le foyer d’ambiance électrique et suggère d’y faire griller des guimauve, je n’en pouvais déjà plus.
Alors, lorsqu’elle a poussé encore plus en affirmant qu’il serait utile d’avoir un détecteur de fumée tellement sa copine ne sait pas cuisiner, le vendeur n’a même pas jugé opportun de lui signifier que tous les véhicules récréatifs ont obligatoirement et de série, un tel détecteur.
Montrer des bottes de cowboys et un chien ou deux ou trois répond tellement plus aux questions existentielles qui angoissent nos voisins.
Grand merci pour ce lien.
La plupart des influenceurs se rendent vite compte que leurs « fans » sont en quete d’emotions qui droguent leur cerveau plutot que de commentaires qui contribueraient a former leur sens critique. Combien de vendeurs automobile se donnent la peine de montrer le dessous du vehicule pour expliquer les avantages de conception et de fabrication? Comme consommateur nous montrons peu d’interet pour cet aspect de notre achat et avons plutot hate de prendre le volant pour gouter aux performances et aux sensations. Tout ca et plus encore pour la modique somme de xxx par semaine.
Bon je vous donne la note de 100% pour cette chronique, ce qui me trouble le plus quand tu les écoutes, on dirait qu’ils viennent de découvrir le camping en changeant les appellations. Ils ont vites oublié qu’avant eux, il y a eu beaucoup de précurseurs et de vrais aventuriers sans GPS, ordinateur ou Google. Bien non pour eux tout débute en l’année 2000, désolant cette mascarade. La série télé de la FQCC de 1999 avait tout changé pour moi…