Lorsqu’on possède un véhicule récréatif, un contrat d’assurance fait systématiquement partie de l’équation. Bien que personne ne souhaite devoir se servir de cette protection, quelles sont les principales causes de sinistres qui peuvent toucher les propriétaires de VR ? Pour quelles raisons les caravaniers veulent-ils être indemnisés ? Nous avons identifié trois principales causes et des solutions pour les prévenir.
Chaque été, la palme de la principale cause des réclamations revient aux dommages liés aux vents. C’est le sinistre qui représente plus de 40 % des réclamations que reçoit Leclerc Assurances de la part des propriétaires de VR. « Au lendemain de chaque tempête, journée de grands vents, de grêle ou de gros orages, nous recevons des appels de caravaniers dont l’auvent et le mécanisme électrique ont été endommagés », signale Johanne Généreux, directrice des indemnisations chez Leclerc Assurances, le chef de file des assurances pour VR au Québec.
En général, la valeur de ces réclamations pour auvents brisés varie de 1 500 $ à 2 500 $. « La plupart du temps, soit plus de 75 % des demandes, ce sont des auvents que les propriétaires ont oublié de fermer malgré les avertissements météo », souligne Mme Généreux. Ces réclamations sont pour la plupart acceptées, et les caravaniers compensés malgré leur négligence. Attention cependant ! Si la toile était déjà endommagée ou qu’elle était usée, le montant de la réclamation en sera réduit puisqu’il est de la responsabilité du caravanier de bien entretenir son équipement. Des photos de l’auvent endommagé seront réclamées par l’assureur et il se peut qu’un évaluateur effectue une visite pour aller constater les dégâts de visu.
L’eau, encore l’eau
Au deuxième rang du triste palmarès des réclamations par les propriétaires de VR se hissent les dommages causés par l’eau, incluant les infiltrations. Ces demandes d’indemnisation représentent plus de 20 % des appels que reçoivent les assureurs de la part des caravaniers. Malheureusement, qui dit eau dit aussi qu’il s’agit de quelque chose qui n’est pas toujours couvert par son assureur. Pour qu’un dommage soit couvert, il faut qu’il soit de nature soudaine et accidentelle.
Les assurés, précise Johanne Généreux, sont protégés contre les dommages directs et accidentels. Par exemple, une branche d’arbre qui tombe sur le toit du VR à la suite d’un orage et qui occasionne une infiltration d’eau, c’est couvert. Il s’agit d’un dommage direct et accidentel. La réclamation est donc recevable et payable par l’assureur selon la couverture et la franchise prévues. Il y a aussi d’autres situations qui peuvent être couvertes. Notamment le cas de ce caravanier qui était parti prendre une bière avec ses voisins de camping… en oubliant de refermer le robinet alors qu’il nettoyait son réservoir d’eaux usées. Bien qu’il s’agissait là d’une négligence de la part du caravanier, sa réclamation a été acceptée.
Que refusent alors de rembourser les assureurs ? Tout dégât lié à des infiltrations graduelles. Un joint qui coule, un scellant qui fuit, l’assurance n’en couvre pas les dommages. « Une assurance n’est pas une garantie d’entretien. Le caravanier qui ne prend pas le temps de vérifier régulièrement que sa toiture est étanche, que ses tuyaux ne coulent pas, que le mécanisme du réfrigérateur ne fait pas défaut, risque d’avoir de très mauvaises surprises», insiste Mme Généreux.
Que se passe-t-il s’il y a de la moisissure ou de la délamination des matériaux ? C’est comme la rouille sur les voitures. Il s’agit d’une détérioration graduelle, donc non couverte par les assureurs. Notez que même la Cour suprême du Canada a tranché la question. L’élément accidentel est nécessaire pour être couvert par son assureur. D’ailleurs, la Fédération québécoise de camping et de caravaning (FQCC) rappelle qu’il est important de vérifier régulièrement l’étanchéité des joints du toit et des rallonges, d’ouvrir les coffres, les penderies et les portes d’armoires, de regarder souvent sous l’évier et sous le réfrigérateur pour voir si tout est en bon état. Il ne faut pas attendre de voir apparaitre un cerne au plafond. Il faut être vigilant. C’est encore plus vrai aujourd’hui, en 2017.
Les collisions simples
Enfin, les collisions simples constituent le troisième sinistre qui survient le plus souvent aux caravaniers. Dans une année, près d’une demande de réclamation sur six provient d’un caravanier responsable d’un accrochage à 100 %. On ne parle pas ici d’accidents de la route. Il s’agit d’une collision qui implique seulement le véhicule du caravanier avec un objet fixe, tels un poteau, une clôture, un arbre ou une pompe de station-service.
« Dans la plupart des cas, ce sont des caravaniers qui éprouvent encore quelques difficultés à manœuvrer leur véhicule. Ce sont souvent de nouveaux conducteurs », souligne Johanne Généreux. Remarquez, les demandes proviennent autant de propriétaires d’autocaravanes que de conducteurs de camionnettes tractant un VR. Le montant de ces réclamations peut varier entre 1 500 $ et 20 000 $, quoique la moyenne se situe entre 4 000 $ et 5 000 $. Évidemment, le montant des dégâts est plus élevé lorsqu’il s’agit d’une autocaravane.
Comment prévenir le coup ? C’est la responsabilité du caravanier de vérifier si son véhicule n’accroche rien. Que ce soit dans sa cour ou sur le terrain de camping, ça vaut la peine de sortir de son véhicule pour s’assurer des dimensions de l’espace avant de garer son VR. Des cours de conduite peuvent également aider à mieux maitriser le VR. La FQCC offre justement près d’une vingtaine de formations par année un peu partout en province. Le nombre total d’inscriptions varie entre 150 et 250 personnes selon les années. « Et ce sont autant des hommes que des femmes qui s’inscrivent », indique Stéphanie Légaré, agente de développement à la FQCC. Bonne nouvelle sur ce front : outre les régions de Montréal, Laval, Québec et l’Outaouais, les villes de Sherbrooke et Trois-Rivières s’ajoutent au programme de l’été 2017.
Texte et photos : Claudine Hébert
Magazine Camping Caravaning, vol 23/no 1, mars-avril 2017
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