J’aime bien le mot resquilleur. Il réfère à une personne qui passe sans payer ou encore qui ne respecte pas son rang dans une file d’attente. Je lui trouve une connotation péjorative bien dosée enrobée dans un soupçon de mépris qui soulage et fait plaisir à celui qui l’emploie.
Il y a quelques semaines, j’avais abordé la « sensible » question des nuitées dans les stationnements de Walmart ou autres lieux du même genre. Mon propos ne resta pas sans écho, du moins si je me fie au forum de la FQCC. Cela n’est pas sans me réjouir, d’autant plus que si une majorité d’entre nous prend des mesures pour dénoncer ceux qui abusent de l’hospitalité de certains commerces, nous réussirons peut-être à intimider suffisamment les profiteurs pour les amener à modifier leur conduite.
Aujourd’hui, cependant, c’est d’une autre sorte de resquilleurs dont je veux vous entretenir. Le comportement de ces derniers contribue fortement à nourrir un préjugé défavorable touchant malheureusement tous les caravaniers québécois même s’ils affichent un comportement irréprochable.
On connaît tous ces chaînes de terrains de camping qui, pour attirer plus de clients sur leurs terrains, offrent un rabais substantiel aux caravaniers qui en sont à leur première visite chez eux. Leur publicité s’affiche régulièrement dans les pages du magazine Camping Caravaning. Souvent, il s’agit d’une promotion permet d’obtenir, lors d’une première visite, un mois de séjour pour aussi peu qu’une centaine de dollars. Je n’ai absolument rien contre cette pratique qui me semble une très bonne stratégie marketing.
Là où cela me dérange, c’est lorsque je rencontre un collègue campeur se vantant allègrement de profiter de l’offre faite au premier séjour année après année. La première fois qu’il se rend dans un de ces campings, il sert de son nom véritable, ou d’une partie de celui-ci pour réserver un emplacement. L’année suivante, afin de passer inaperçu, il sert du nom de sa compagne. Par la suite, il pourra mixer le prénom de sa femme avec son nom de famille à lui ou se servir de son deuxième prénom pour tromper le tenancier du camping.
Radin comme cela ne se peut pas, je ne serais nullement surpris d’apprendre qu’il a changé de blonde pour bénéficier d’un nom de plus à utiliser.
J’en même rencontré un de ces individus qui m’a avoué s’être rendu au bureau d’immatriculation pour changer la plaque de sa caravane à sellette. Prétextant que la plaque originale lui avait été dérobée, il n’a eu qu’à débourser 10 $ pour en obtenir une nouvelle. Fier de son coup, sa logique radine le rendait certain que ce stratagème suffirait à leurrer une fois de plus le gestionnaire du camping où il comptait aller.
Ce genre d’individu au comportement égocentrique fait preuve d’une très courte vue. Son nombril, qu’il perçoit comme le centre de l’univers, l’empêche de voir les conséquences que son geste imbécile peut avoir sur l’ensemble de la communauté des caravaniers. Si trop de nos compatriotes persistent à donner dans cette combine, il n’est pas certain qu’il ne deviendra pas très difficile, à la seule mention que l’on vient du Québec, d’obtenir une réservation dans un de ces campings.
Autant je peux être fier d’être Québécois, autant, à certains moments, le comportement de mes compatriotes peut me faire honte et me désespérer.
Je me demandais pourquoi mon voisin changeait de femmes à chaque année avant son départ pour le sud…
Mais le coup des plaques là c’est le bout du bout…
Tant qu’à être radin c’est comme ça qu’il faut être.
Excellent commentaire, Paul et c’est incroyable de voir ce comportement humain, qui heureusement ne touche pas les Néo-Brunswickois – LOL Ha!
La société québécoise n’a pas dans ses priorité les valeurs de politesse et de civisme. Le « direct » et le « brut » font plus « vrais ». La politesse, ça fait « faux cul » et prétentieux. On est souvent témoin de ça sur nos forums. Il en va ainsi des comportements sur la route, les stationnements publics et sur les campings. On ne s’est pas fait baptiser les « tabarnacos » ailleurs de façon anodine. Cette trop grande permissivité dans notre société invite aux petites délinquances tels les abus et le resquillage.
Pour obtenir les résultats que vous cherchez, croyez-vous sincèrement qu’une campagne de dénonciation entre campeurs suffira? Sans vouloir vous déplaire, j’ai beaucoup de difficultés à m’en convaincre.
Désolé de vous contredire. Ce ne sont pas des resquilleurs. Ce sont des voleurs.
J’en ai connu deux comme ça qui, pendant un an, ont profité des cellulaires et de comptes gratuits.
Vivant avec un budget limité, je me trouvais radine parfois, mais pas à ce point. En espérant que vos resquilleurs ne sont pas trop nombreux, et surtout qu’ils n’ont pas d’enfants à qui il servent de modèle.
M. Laquerre,
Nous sommes moi et mon époux, des caravaniers à temps partiel avec l’intention d’y consacrer plus de temps dans les années à venir.
Je lis avec attention vos billets depuis peu. J’ai particulièrement aimé celui portant sur ce que vous avez appelé des resquilleurs. Il n’est pas nécessaire de se promener longtemps à travers le québec pour voir des campeurs et des caravaniers dont le comportement laisse à désirer….J’imagine qu’ils ne font pas mieux quand ils traversent les frontières et je le déplore ardemment.
Cependant pour ceux qui se comportent de façon responsable, vont dans les terrains de camping et paient le prix à peu près normal soit de $30.00, $35.00 et +pour un emplacement 2 services, ne croyez vous pas qu’il serait normal que l’espace qu’on leur allouent soit aussi convenable? J’ai vu l’an dernier sur un terrain de camping bien connu de la Côte Nord des espaces pour les VR autocaranes si étroit que les usagers étaient incapable d’ouvrir leur auvent???!! Les gens disaient, ici on n’est deux sur un terrain….qui est habituellement pour un usager sur d’autre terrains de camping. Ne croyez vous pas que les propriétaires et les administrateurs municipaux (car souvent c’est le cas) devraient eux aussi faire preuve de raison.