Les keys, tristesse et désolation
Mercredi dernier, Michelle et moi sommes allés visiter un couple d’amis ayant établi leurs quartiers d’hiver à Key West. Ce trajet m’a permis de constater l’ampleur des dégâts causés par l’ouragan Irma à la mi-septembre. Quelle désolation !
Bien que maintenant quatre mois se soient écoulés depuis la tempête dévastatrice, plusieurs Keys sont encore bien loin d’avoir récupéré. Si, des îles comme Key West, à l’extrême sud-ouest, s’en sont relativement bien tirées, celles au centre y ont sérieusement gouté.
À peine passé Key Largo, des détritus de toutes sortes commencent à apparaître des deux côtés de la route. Des tas de gravats, d’arbres et de branches, de sable, de pierres, de blocs de béton brisés, de bouts de métal ne cessent de s’accumuler, malgré les efforts déployés par les équipes de nettoyage. À cela s’ajoutent des sofas, des matelas et des morceaux d’électroménagers et même des carcasses de petits voiliers et de caravanes dont l’ouragan n’a fait qu’une bouchée. Partout, des béliers et pelles mécaniques tentent de faire place nette pendant que de nombreuses équipes de monteurs de ligne juchés dans leurs nacelles s’affairent à remettre le réseau de distribution électrique en état. Les Keys sont devenues méconnaissables !
Pour la première fois cette année, j’ai vu des maisons que je n’avais encore jamais vues, dissimulées qu’elles étaient par la végétation abondante et de luxueux aménagements paysagers. Aujourd’hui, ce qui les entourait a disparu dans la tempête, laissant ces luxueuses propriétés dans un champ de sable. Quelle tristesse !
À mesure que l’on chemine vers l’ouest, les détritus s’accumulent et balisent la route. Passé Islamorada, un des joyaux du réseau des parcs d’état floridien, Long Key State Park, a vu son camping de 60 emplacements complètement rayé de la carte. Ses emplacements que l’on pouvait voir directement de la route qui traverse l’île ne sont plus qu’un amoncellement de sable de quatre à cinq mètres de hauteur. Jusqu’à l’ouragan, les caravaniers y stationnaient leur équipage directement face à la mer, mais depuis Irma, les emplacements sont enfouis sous des tonnes et des tonnes de sable marin. Seul vestige du camping, le chemin traversant le camping qui, lui, a été déblayé. Plus loin, Curry Hammock et Bahia Honda, deux autres parcs d’état ont également beaucoup souffert de la tempête. Même s’il demeure ouvert pour un usage quotidien, la section camping du premier est inutilisable alors que certaines boucles du second sont encore fermées.
Ailleurs, ce sont d’autres campings bien connus des Québécois qui ont été mis à mal. Ainsi, le Sunshine Key où nous avions séjourné une semaine l’hiver dernier a lui aussi été balayé et doit être complètement reconstruit. Ce sera sans doute l’occasion de mettre à niveau l’infrastructure de ce terrain qui, pour le moins, laissait à désirer. Un peu plus loin, un autre terrain, opérant également sous la bannière Encore, le Fiesta Key, a lui aussi été fortement amoché. Actuellement, seulement quelques emplacements avec services limités sont proposés aux caravaniers.
S’ajoutent à cette longue liste de lieux sinistrés, de nombreux parcs de maisons mobiles ainsi que plusieurs campings. Sur l’île de Sugarloaf, un KOA, toujours comble en cette période de l’année, s’est transformé en un immense chantier de construction et sa remise en service n’est prévue que pour octobre 2018. Ce ne sera malheureusement pas le cas du Knights Key RV Resort and Marina à l’extrémité ouest de la ville de Marathon, tout juste avant le Seven Mile Bridge qui lui, a définitivement fermé ses portes.
Voilà un bref aperçu du portrait qu’offert par les Keys en ce début de janvier. Il sera intéressant d’y revenir l’hiver prochain pour voir leur nouveau visage. Dans les villes et villages de ce chapelet d’îlots, de nouveaux bâtiments auront remplacé plusieurs bicoques délabrées n’ayant pas résisté à Irma. Cependant, d’ici là, il faudra nourrir l’espoir qu’aucun autre ouragan ne vienne à nouveau s’acharner sur un lieu aussi paradisiaque.
J’ai eu cette même désolation en début décembre dernier pour me rendre à Port Aransas sur Mustang Island au sud du Texas; pour m’y rendre, j’ai passé à travers 2 villes balnéaires de la côte du golfe du Mexique, Rockport et Aransas Pass qui ont totalement été démolies par le passage de l’ouragan Harvey en Août dernier; 4 mois après cet ouragan, les débris de toutes sortes longent encore la route principale sans compter de voir à l’oeil nu des bâtiments de 4 ou 5 étages rasés presque au niveau du sol.
Plusieurs résidents de ces villes ayany tout perdu, incluant leur maison, se sont établis temporairement dans des roulottes de fortune sur des terrains de camping pouvant leur offrir au moins les services essentiels.
C’est beau d’être sur le bord de la mer mais la nature est souvent plus destructrice qu’ailleurs.
D’apres plusieurs etudes climatiques il semblerait que toute la partie sud de la Floride soit en voie d’etre submergee par l’ocean dans les prochaine decennies. A quoi bon reconstruire si un ouragan eventuel viendra tout detruire. Katrina devrait avoir servi de modele pour enseigner ne pas quoi faire le long des cotes. C’est un peu comme un fumeur qui joue a la roulette russe avec sa sante.
Les keys ayant peu d’élévation au dessus de la mer, il est normal que les dommages soient si élevés. Je n’aurais pas voulu être là pendant la tempête!!!!!
Mais c’est triste quand même de voir de beaux paysages comme Baya Honda et autres disparaître.
Et je me demande si les petits chevreuils des keys ont pu survivre à cette tempête si brutale.
Merci, Monsieur Laquerre, pour ce compte rendu détaillé.
Dans son commentaire, Gilles Corriveau s’informe des Key Deers. je le remercie de m’avoir rappelé ce point. Ce matin encore, en relisant mon texte, j’avais la vague impression d’avoir omis quelque chose que je voulais aborder dans mon billet.
L’île Big Pine Key où vivent la quasi totalité des petits cerfs en question a elle aussi subi les affres de l’ouragan Irma. Normalement, une, clôture destinée à protéger ces petites bêtes et réduire les risques d’accidents avec des automobiles, longe la route des deux côtés. Malheureusement, elle n’a pas résisté au vents violents de l’ouragan. Presque partout, la clôture est couchée au sol, ce qui laisse la voie libre aux cerfs pour s’aventurer sur la route. Inutile de dire que des panneaux des signalisation lumineux incitent les automobilistes à être vigilants et à faire preuve d’une prudence accrue.
Très bon résumé, c’est désolant de voir la destruction de ces beaux paysages qui ne seront jamais plus les même, je me souviens de L’île Big Pine ou nous avions piqueniqué à travers les petits cerfs que de beaux souvenirs ces Keys.
Tellement désolant pour les habitants et pour les touristes qui y passent l’hiver, onleur souhaite boncourage
Les Keys sont très exposées, au moins les américains ont plus de moyens financiers pour se relever comparé aux iles des Antilles qui ont connu le même niveau de dévastation. Beaucoup d’américains qui demeurent dans les Keys ne sont pas riches et leurs assurances santé leur coutent une beurrée. Donc peu de moyens de se relever…
Les ai vues un mois avant vous et le mot « désolation » fut aussi mon premier mot.
J’en ai parlé sur mon blogue et j’ai mis (seulement) trois photos pour donner une idée.
En comparaison, Key West soit s’en est relevée très rapidement soit a été épargnée parce que c’est une ville aux bâtiments plus solides et bien tassés, ce qui les protège.
http://www.claude-lamarche.com/2018/01/la-fois-ou-jai-passe-les-fetes-dans-le_14.html