Les Îles-de-la-Madeleine
De l’action et de l’histoire
Pour faire passer de façon drastique toutes les saveurs du terroir dont nous nous sommes gavés, rien ne vaut une expérience de kite surf en mer ou de buggy surf sur la longue plage de la dune de l’Ouest qui fait près de 20 km sans obstacle.
Sur les traces du champion de cerf-volant de puissance et pionnier Éric Marchand, les sports de voile ont connu un développement 3exponentiel aux Îles-de-la-Madeleine durant les derniers 20 ans. Comme il est de notoriété publique que les Îles-de-la-Madeleine sont la capitale québécoise du vent, les adeptes choisissent naturellement ce terrain de jeu exceptionnel pour s’entrainer et initier les visiteurs à ces activités. L’entreprise qui propose la panoplie de sports de voile s’appelle maintenant Aerosport, à L’Étang-du-Nord. Le cerf-volant de puissance, sous l’impulsion de l’imagination débordante de ses adeptes, a pris une multitude de formes dont celle du « buggy ». Il s’agit d’une voiturette ultra légère à trois roues qui est tractée par un cerf-volant contrôlé par le conducteur. On imagine difficilement la puissance de cette voile conjuguée au vent madelinien. C’est pourquoi on ne laisse pas aller les novices seuls. On les remorque plutôt avec un second buggy attaché au premier. C’est de cette façon que l’on peut partir durant des heures sur la dune, filant à vive allure et jouissant en silence de la grisaille de la vitesse ou des beautés du paysage. L’expérience est vraiment excitante et le sport semble laisser libre cours à toutes les fantaisies lorsque ses émules en font une démonstration éloquente de virtuosité. La planche à pagaie s’est naturellement ajoutée aux sports nautiques ces dernières années.
La Méduse
Une autre facette de l’expression artistique madelinienne s’incarne dans la verrerie telle que la pratique François Turbide. Il est d’ailleurs très intéressant de visiter son atelier, La Méduse (418-969-4245), où il produit sous nos yeux en nous expliquant ses techniques. Le verrier crée, en particulier, des boules de verre dans lesquelles il introduit des couleurs qui évoquent magnifiquement la méduse. Il produit aussi de très beaux fruits, plus vrais que nature, qui composent de superbes plats de table.
Le Site d’autrefois

Il faut se garder quelques heures pour la visite du Site d’Antan, au Havre-Aubert (418-937-5733) un attrait historique attachant autant qu’instructif et divertissant. Cela tient beaucoup aux composantes de cette vaste exposition en plein air qui relate de nombreux aspects de la vie passée des Madelinots. Mais la personnalité, la sincérité et la passion de l’initiateur de ce projet un peu fou y ajoutent une touche irremplaçable. Claude à François à Martial à Damase Bourgeois, pour remonter toute sa filiation, parle avec le plus beau langage des Iles, celui de la mer, celui du cœur. Pourtant, la mer a été cruelle envers lui puisqu’elle lui a pris son bateau en 1990, le Marie-Annik. Elle a même failli lui prendre sa vie dans le naufrage de son navire. Et si elle lui a laissé, c’est au prix de séquelles qui l’ont forcé à abdiquer le plus noble des métiers : la pêche. Claude Bourgeois s’est réfugié dans un autre univers, celui du passé des Iles et du travail acharné. Il a conçu de ses mains un site sur lequel on retrouve, en miniature ou en grandeur réelle, toutes les composantes de la vie d’autrefois aux Iles. Les petites maisons nous parlent de l’architecture traditionnelle et des couleurs flamboyantes utilisées ici. Tous les types d’embarcations en service dans le passé sont représentés, dont le dernier bateau de ce personnage légendaire qu’était Willy Lebel, décédé en 2012, que j’ai déjà eu le privilège de rencontrer chez lui. La baraque à foin, la construction la plus caractéristique des Iles est là également. Rien n’y manque, ni même un point de vue grandiose sur tout le sud-est de l’archipel.

Conclusion en beauté
Deux choses avant de terminer, et non les moindres. Pour comprendre encore mieux les Îles-de-la-Madeleine, leur environnement marin et terrestre, il faut faire une croisière d’interprétation avec les gens de « Excursion en mer » dont les bateaux sont accostés à Cap-aux-Meules. Voir à partir de la mer les caps érodés, les falaises rouges percées de grottes ou les statues de grès qui se sont détachées du bord en prenant les formes les plus inattendues est un spectacle dont on ne doit absolument pas se priver. En début de saison, les bateaux s’approchent même des pêcheurs de homard pour permettre l’observation de leur mode de travail. Les pilotes expérimentés arrivent à entrer dans les grottes les plus grandes ou à s’infiltrer dans des passages étroits, ce qui ajoute grandement au plaisir.
Finalement, si vous cherchez un endroit différent où aller en couple, en groupe ou en famille et à partir duquel vous pourrez vivre les meilleures expériences qu’offrent les Iles, l’auberge La Salicorne, sur l’ile de la Grande-Entrée, tout au bout de l’archipel, représente une option à prendre en considération très sérieusement. Dès le printemps, on y propose des forfaits complets qui incluent nombre d’activités, dont l’un axé sur la saison du homard. On peut y pratiquer une foule d’activités nautiques et de plein air puis profiter d’un programme de visite ou d’animation ainsi que du camping dans un décor superbe. De plus, on est à deux pas de l’une des plus belles plages des Iles, Old Harry et on peut visiter sur place le très intéressant Centre d’interprétation du phoque.

Et si vous avez un vélo tout-terrain, gravelle ou à roues surdimensionnées, ne vous privez surtout pas d’une balade sur les plages des iles, à la limite des eaux où le sable est dur. Mais, surtout, nettoyez minutieusement votre vélo à l’eau douce dès la fin de la promenade.
Informations :
- La Salicorne : 1 888 537-4537 – salicorne.ca
- Aerosport : aerosportlesiles.ca
- ATR des Îles-de-la-Madeleine : 418 986-2245, ilesdelamadeleine.com