Les grands parcs : Yosemite, Kings Canyon et Sequoia

En toute logique, après notre traversée des vallées de Napa et de Sonoma, nous aurions dû mettre le cap sur San Francisco, tout près. Mais la météo annonçait un temps exceptionnel pour la saison à Yosemite : que du soleil et des températures avoisinant les 20 degrés le jour. La semaine précédente, il avait neigé dans ce beau parc ; à partir de 2000 mètres, il en restait d’ailleurs des traces très visibles. Une fenêtre d’opportunité s’ouvrait donc. On s’y est engouffrés.
Nous ne l’avons pas regretté une seconde. Il faut dire que Lise et moi sommes de grands admirateurs d’Ansel Adams, dont les photos en noir et blanc ont immortalisé ces lieux et nous ont donné, il y a fort longtemps déjà, l’envie de s’y rendre.
Quelques jours plus tôt, au domaine de Mumm, nous avions pu admirer pour la première fois les tirages grand format de ce photographe. De toute beauté ! À Yosemite Village, il y a aussi une galerie consacrée à Adams. On peut y voir, et même y acheter, de ces œuvres.
En découvrant les grands monuments du parc (le Capitan, le Half Dome, le North Dome, la Cathedral, le Liberty Cap), on comprend pourquoi Adams a décidé dès l’adolescence, lors de son premier séjour, de devenir photographe. Le maestro y est retourné chaque année jusqu’à la fin de sa vie. Les paysages de granite de ces lieux sont grandioses. Adams a su en capturer la splendeur.
Yosemite est aussi un parc où l’on peut marcher. Si certaines randonnées sont pépères, d’autres sont exigeantes. C’est le cas, entre autres, du Top of Nevada Falls, que Lise a gravi comme une chèvre de montagne et où j’ai pesté de bout en bout en essayant péniblement de la suivre. Comme le Petit Gibus de La guerre des boutons, je montais en répétant «si j’avais su, j’aurais pas venu». N’empêche qu’en haut j’étais bien content de ne pas avoir rebroussé chemin, même si je ne l’ai pas trop laissé paraître.
Le beau temps se poursuivant, nous avons poussé une pointe (de quelques centaines de kilomètres tout de même!) jusqu’aux parcs nationaux de Kings Canyon et de Sequoia, plus au sud. Le premier est un canyon spectaculaire. Dans le second, on peut observer les plus grandes concentrations d’arbres géants.
J’avais été impressionné par Cathedral Grove, en Colombie-Britannique, où certains des sapins de Douglas ont plus de 800 ans. Ici, certains séquoias frisent les 2000 ans. Le plus gros de tous, le «General Sherman» serait même un contemporain de Jules César. Et ils ne sont pas que vieux, ils sont gros en titi, plusieurs dépassant les 100 mètres de hauteur et les 8 mètres de diamètre. Le «Sherman», notamment, a un volume total de 1487 mètres cubes, surpassant un autre colosse, le General Grant, son voisin.
Le sentier Big Tree est évidemment un incontournable, car il permet de voir, en moins d’une heure, quelques dizaines de ces géants. Nous étions quatre à le parcourir ; nous avons tous été à la fois émerveillés et bouleversés.
Cela dit, ma bipolarité nature-civilisation est lentement mais sûrement en train de s’inverser. Tenez cette semaine, j’ai envoyé mes vœux d’anniversaire à un bon ami parisien. Après m’avoir remercié avec humour, comme il sait si bien le faire, Jean-Michel m’a souligné qu’il y avait beaucoup de visites culturelles à faire chez lui en ce moment, notamment des expositions sur Sade, Marcel Duchamp, l’impressionnisme, les Mayas, ainsi que sur Niki de Saint Phalle, à qui l’on doit la fontaine du centre Pompidou et que Lise et moi aimons particulièrement. Et c’est sans compter l’ouverture d’un bâtiment, conçu par l’architecte Frank Gehry et financé par la fondation Louis Vuitton, au Jardin d’acclimatation, dans le bois de Boulogne.
«De quoi vous donner envie de revoir Paris», a ajouté Jean-Michel, tournant le fer dans la plaie. C’est fou ce que je m’ennuie de cette ville depuis quelque temps, bien plus que de Montréal !
De bien mauvaises routes
La Californie est peut-être l’État le plus riche des États-Unis, mais certaines de ses routes sont parmi les pires. Nous avons roulé dans 25 États depuis le début de ce voyage et nous n’en avons traversé aucun dont le réseau routier soit dans un état aussi pitoyable. L’autoroute 580, qui mène à San Francisco, rappelle le Québec, c’est vous dire. Mais ici, on ne peut même pas dire que c’est à cause de l’hiver ; c’est juste qu’on a négligé les infrastructures pour ne pas alourdir les budgets. Ça brasse tellement que, lorsqu’on arrive à destination, il faut faire attention aux objets volants non identifiés quand on ouvre les armoires
La signalisation laisse aussi à désirer. Si votre GPS est dans un mauvais jour, ce qui arrive parfois à notre Madame Tom-Tom, vous risquez d’avoir du mal à vous y retrouver tant les indications peuvent être confondantes.
Lise vous fait ses amitiés. On se revoit samedi prochain.
P.-S. Quelqu’un a-t-il un camping à nous suggérer dans le désert de la Californie? Nous y passerons probablement quelques semaines en décembre. Comme d’habitude, vous pouvez mettre la suggestion sous le blogue ou m’écrire à paul.roux@live.ca. Soit dit en passant, merci à ceux qui m’ont fait parvenir des suggestions pour San Francisco, dont je vous parlerai la semaine prochaine.
Il y a beaucoup d’endroits où séjourner dans les déserts californiens. Il y a en a plus d’un, en fait. Des déserts, je veux dire. Pour faire facile, vous pouvez contempler le parc Anza Borrego. Il y a un camping, assez occupé alors réservez, et en plus la possibilité de camper sans services, et sans frais, en plusieurs endroits dans le parc.
Au sud, l’univers des BLM est intéressant à découvrir aussi, si vous ne craignez pas le camping autonome. Googlez « Blythe », mon endroit de prédilection – mais n’en parlez pas! Sinon le long du Colorado vous trouverez des campings avec services. C’est encore en Californie, même si c’est près de Quatzsite, Arizona.
Plus au centre, Death Valley est LE désert à voir. Celui-ci est le Mohave. Vous y trouvez des campings avec services limités. Attention aux descentes infernales en sortant de la vallée du côté ouest. Vérifiez vos freins et utilisez la compression à très basse vitesse. C’est en Californie, à la frontière du Nevada.
Le parc Joshua Tree est à la jonction de deux déserts et est très beau. Il est près de Palm Spings et de Anza Borrego. Il vaut le détour.
Évitez Salton Sea, sauf pour le voir en passant.
Paul,
En découvrant votre blogue personnel sur le site WordPress (http://paulcarnet.wordpress.com/author/paulcarnet/) j’ai vu qu’au retour de Yuma en février vous êtes passés par Quartzsite. Vous avez donc l’expérience du désert déjà. Je croyais le contraire.
J’ai aussi remarqué que le point d’eau et le bloc de vidange à Quartzite vous a échappé. Ils sont situés pas très loin du village, du côté est de la route, accessibles a ceux qui ont déboursé le 40 dollars pour rester 14 jours dans cette section.