Les gorges du Rio Grande
La journée de samedi devait en être une de déplacement vers le Grand Canyon, vers l’Arizona, mais nous n’avons pas pu résister à un petit arrêt au bâtiment d’accueil du Rio Grande del Norte National Monument, toujours au Nouveau-Mexique, au sud du Colorado (Routes 64 – 62). Juste histoire de voir ! Et qu’est-ce la Madame Ranger nous apprend sur place ? Qu’il y a plein de sentiers de randonnée dans le secteur, dont un particulièrement spectaculaire appelé La Vista Verde. La Ranger nous explique qu’il faut se rendre au bout d’une route secondaire pour atteindre le départ. On n’a en réalité qu’à traverser la route principale pour prendre la 570 qui suit collé la rivière durant une quinzaine de km, nous permettant d’apprécier de près ce cours d’eau que nous n’avions admiré que des hauteurs. On trouve 7 petits campings très agréables au long de la route où défilent les minibus et leurs remorques chargées de canots pneumatiques. L’endroit est le haut lieu du rafting dans le coin.
Un environnement magique
Arrivé au pont qui traverse la rivière et où cesse l’asphalte, la route de terre s’accroche à la pente raide et notre vieux VR nous grimpe allègrement à mi-hauteur des gorges, jusqu’au stationnement du départ. On se retrouve sur un plateau assez large où le sentier, sans grande dénivellation, sillonne entre les bosquets de sauge sauvage. L’environnement est magique, surtout avec les nombreuses floraisons favorisées par un printemps pluvieux. Les points de vue sur le canyon du Rio Grande sont absolument grandioses. Des oiseaux extraordinaires passent rapidement d’un buisson à l’autre, me laissant bien peu d’opportunité de les capter dans ma lentille.
Des moufflons
La rencontre la plus saisissante demeure celle d’un groupe d’une vingtaine de mouflons qui broutent paisiblement à quelques mètres seulement du sentier. La laine qui roule sur leurs dos illustre bien qu’ils soient en pleine période de mue printanière. Plusieurs bêtes ont un panache plus qu’impressionnant et je ne voudrais pas qu’il s’en trouve un qui ait l’idée de charger. Mais ils demeurent super mollo, et nous aussi, s’approchant les uns des autres en tout respect. Évitant d’interpénétrer nos bulles respectives. Ce fut donc une merveilleuse expérience de plus que cette rando improvisée vraiment accessible à tous. La dernière sur le sublime territoire du Nouveau-Mexique pour lequel nous avons littéralement craqué.
Turquoise Trail
Nous avons continué la route sur la magnifique TurquoiseTrail National Scenic Byway. Une petite route parsemée d’anciens villages miniers abandonnés puis repris par les hippies dans les années 70. Les galeries d’art et boutiques d’artisanat s’y sont multipliées et il y avait un festival de blues au moment de notre passage. Impossible de trouver un stationnement à moins d’un km avant ou après le village.
Coucher dans un super beau petit camping, Turquoise Trail Campground à Cedar Crest. Boisé, pas cher et relax. Wifi pourri comme d’habitude. Épicerie exceptionnelle à 1 km du camping. J’y ai acheté une bière locale appelée Beer Against Humanity… Une pale ale acide et excellente.
Petrified Forest
Chemin faisant vers le Grand Canyon, nous nous sommes arrêtés visiter le parc national Petrified Forest \ Painted Valley. Ce parc est intéressant et accessible à tous les visiteurs ou véhicules puisqu’on le traverse par la route sur une quarantaine de km. Différents points d’arrêts ou belvédères font découvrir la variété de thèmes exploités par le parc. Les effets de l’érosion dans une vallée désertique dévoilent les couleurs des différents minéraux mis à jour. Les vestiges d’une très ancienne communauté autochtone qui a occupé un plateau stratégique et laissé des trésors archéologiques de deux ordres : des complexes d’habitation de pierre et, surtout, des hiéroglyphes fascinants dont la fameuse représentation de l’homme courbé aux hauts cheveux hérissés. Une image symbolique toujours reprises des porte-clefs aux œuvres d’art.
Le territoire du parc a aussi déjà été traversé par l’ancienne Route 66 dont il ne reste absolument rien, sinon un long alignement de poteaux d’électricité chétifs qui se dresse au milieu de nulle part. On a installé une vieille Studebaker rouillée aux abords de la route à titre de monument commémoratif.
Le clou de la visite demeure ces milliers de buches de bois pétrifiées qui jonchent le sol. Révélés par l’érosion, ces arbres, complets ou en sections, sont souvent gigantesques et leur passage du règne végétal au minéral, qui a nécessité des centaines de millions d’années, leur a apporté une large gamme de magnifiques couleurs qui brillent dans leur cœur de cristaux.
Williams
Nous avons jeté l’ancre dans un camping intéressant, Gateway RV Park, avec son long corridor de grands arbres sous lesquels les VR sont cordés. On voit qu’on approche du Grand Canyon puisque les prix augmentent. 42 $ ici, avec le rabais de Sam dont nous étions entrés membres au retour de la Floride.
La petite ville de Williams étant traversée par l’historique Route 66, nous sommes allés souper dans un diner mentionné dans tous les guides et qui ne manquait pas de clinquant : Cruise Route 66.
Sur un demi-kilomètre, les néons de la rue principale célèbrent l’ancienne route-mère avec une série de boutiques de souvenirs ou d’art autochtone, de diners, d’hôtels et une belle station-service musée.
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Au fil de notre voyage, nous avons utilisé les guides de voyage Ulysse Fabuleux Ouest Américain et Route 66.
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