Après avoir annoncé la semaine dernière le sujet du présent billet, vous avez été nombreux, très nombreux même, à supputer sur le modèle et la marque de notre prochain véhicule récréatif. Je vous fais grâce du nombre de courriels que j’ai reçus à cet égard, d’autant plus qu’il n’y avait aucun prix à gagner pour la bonne réponse.

Il y aura bientôt deux ans, lors d’un voyage en Europe, Michelle et mois avions eu la chance de parcourir plus de 5 000 km à bord d’un Wesfalia construit sur un fourgon Ducato. Comme Paul, le premier du nom, foudroyé par la grâce qui l’avait fait tomber de son cheval sur le chemin de Damas, j’avais été frappé par la polyvalence et la maniabilité associées aux véhicules de faible gabarit.

De retour au pays, j’avais continué à rêver que des véhicules européens au design irréprochable traversent l’Atlantique le plus rapidement possible. Un espoir qui malheureusement tarde encore à se matérialiser. Parmi les nombreux obstacles qui entravent le processus d’importation, le plus important est sans doute la composante automobile. Le fourgon Fiat Ducato n’est pas homologué en Amérique et risque fort de ne pas l’être, d’autant plus que Fiat-Chrysler a décidé d’en faire un pseudo-clone pour notre continent : nommé Promaster. Ce véhicule qui partage pourtant la plupart des gênes du Ducato sera le seul à avoir le privilège de rouler sur nos routes.

L’été dernier, j’ai réalisé trois essais routiers différents, mais toujours avec de petits véhicules. D’ailleurs, l’un deux, celui d’un Karmann vieux de 20 ans, sera publié dans le prochain numéro de Camping Caravaning. Michelle, de son côté, avait eu un véritable coup de foudre pour un VR de classe B+, luxueux à souhait et très lumineux à l’intérieur, un Pursuit construit par Pleasure Way. Quant à notre dernier essai, il avait porté sur une caravane à toit fixe Alto tractée par une Mercedes GLK 250, mon coup de cœur personnel.

Que de discussions nous avons eues à propos de ces véhicules ! Tous les aspects étaient minutieusement scrutés à la loupe : montant à débourser, aménagement intérieur, fiabilité et entretien, style de voyages, bref, des heures de plaisirs. À la toute fin, la solution Alto s’imposait comme un choix sensé, du moins comme véhicule transitionnel en attendant les européens. La GLK, utilisée à la fois pour les déplacements quotidiens et les voyages avec la caravane, faisait en sorte qu’il n’était plus requis de posséder deux véhicules automobiles. Au final, cette solution s’avérait aussi la plus logique sur le plan économique : déboursé somme toute modeste (±  80 000 $ avant taxes) assurances et entretien d’une seule voiture…

Un problème de fond demeurait toutefois en suspens. Remorquer une caravane entrave quelque peu la mobilité. Par exemple, avant d’aller visiter une ville, il nous aurait d’abord fallu dénicher un camping pour y laisser l’Alto. Il aurait été inconvenant et imprudent de la laisser sans surveillance dans un stationnement de centre commercial ou d’un Walmart.

À l’opposé, une autocaravane pouvant utiliser les stationnements prévus pour les automobiles apporte beaucoup plus de liberté et s’avère nettement plus maniable dans la circulation. La question à répondre était donc celle-ci : malgré les bons souvenirs accumulés dans nos voyages en caravane, étions-nous devenus davantage des autocaravaniers ? Encore des heures, des jours de discussions, d’analyses où chaque minute passée à creuser à soupeser les différentes hypothèses en cause nous aidait à mieux cerner nos besoins réels et nos aspirations fondamentales.

Malgré cela, la solution Alto-GLK conservait une longueur d’avance. Nous avions encore du temps devant nous puisque, pensions-nous, le Scepter n’avait toujours pas trouvé d’acheteur. À la fin janvier, la vente du Scepter arrêta le chronomètre des discussions. Il fallait donc décider et rapidement.

Sachant que, depuis le lancement au salon des VR de Montréal, le printemps dernier, du modèle Alto à toit fixe, les ventes de cette caravane avaient explosé, je passai un coup de fil à Daniel Nadeau pour m’enquérir de son calendrier de production et de la longueur de la file d’attente où je devrais m’inscrire. Tout en discutant avec lui, il m’apprit qu’aux salons de cette année, il allait dévoiler deux nouveaux modèles de classe B construits sur un fourgon Promaster.

Il n’en fallait pas plus pour les discussions entre Michelle et moi reprennent de plus belle sur la base de cette nouvelle donnée. D’un côté, la Mercedes et l’Alto, de l’autre, un nouveau véhicule qui, connaissant l’ingéniosité de Daniel Nadeau, n’aurait rien à envier aux véhicules européens.

Cette nouvelle ramena brusquement au premier plan la question fondamentale de définir la caractéristique première de notre profil : caravaniers ou autocaravaniers ?

Après avoir soupesé les avantages et les inconvénients des différents VR, de les mettre en relation avec nos goûts, nos besoins et nos aspirations, nous avons finalement réussi à dénouer ce nœud gordien. Nous sommes beaucoup plus des autocaravaniers.

Conséquemment, notre prochain véhicule devrait encore une fois être un Safari Condo, notre quatrième, un Promaster Flex de 6,4 mètres. Comme ce fut le cas lors de l’achat de notre Sprinter, en 2010, nous devrons patienter avant de le voir puisque les grands salons de VR se dérouleront sans nous. Cela signifie donc que les chanceux parmi vous qui se rendront au salon de Montréal ou à celui de Québec auront une grosse longueur d’avance sur nous.