Le prix du paradis
En début d’année au moment de sa sortie, le film documentaire « Le prix du paradis » avait suscité beaucoup de réactions. Plusieurs articles ou reportages dans les médias nationaux avaient porté un jugement sévère, moins sur la valeur artistique de ce document que sur l’Aztec RV Resort et les caravaniers qui le fréquentent. À ce moment, étant moi-même en Floride, sans accès aux chaînes télévisuelles cablées, il m’avait été impossible de le visionner. Je me souviens d’ailleurs avoir promis sur ce blogue de le commenter dès que je l’aurais vu. C’est maintenant chose faite puisque Canal D l’a récemment rediffusé dans le cadre de sa programmation estivale.
D’emblée, sachez que j’ai éprouvé un grand plaisir à revoir des lieux où je n’avais pas remis les pieds depuis un séjour d’une semaine il y a cinq ans. En quelques années, l’Aztec qui, à l’époque venait presque de naître, a pris beaucoup de maturité et s’est transformé en un véritable Eden. Les caravaniers qui y résident, on le sait, disposent de moyens financiers hors du commun, une situation perceptible dès que l’on franchit la barrière à l’entrée de ce parc. Je ne parle pas ici des voitures de grand luxe ni des autocaravanes haut de gamme qui s’y trouvent en très grand nombre, car, lors de ma visite, leur présence était déjà manifeste. Non, c’est à autre chose que je fais allusion.
Depuis 2012, la plupart des lots mis en vente ont trouvé acquéreur. Des caravaniers pour qui l’argent ne constitue pas une barrière ont mis beaucoup de dollars, des centaines de milliers dans certains cas, pour créer sur leur emplacement un aménagement paysager digne d’un palace. Et cela se voit ! Les palmiers royaux ne se comptent plus, les pavés et les tuiles qui tapissent les entrées occupent sans doute une superficie plus grande que la totalité des rues du parc. Cela, sans compter les arbustes et les fleurs qui font de l’Aztec un véritable jardin.
Les prises de vue et la lumière du documentaire Le prix du paradis rendent parfaitement justice à la beauté de l’Aztec, un lieu privilégié et unique mis à la disposition de ceux qui peuvent se le permettre. Rares sont les caravaniers qui oseraient lever le nez sur un tel rêve. Pourtant, la presse de la région de Montréal a pris un malin plaisir à dénigrer les résidents de ce parc. Certes, attablé à la terrasse d’un café du Plateau, il est facile de jouer à l’intellectuel outré, surtout lorsque le simple fait de se rendre dans la zone du 450 est considéré comme une aventure de bas niveau.
Bien sûr, il se trouve dans le documentaire des phrases où pointe un certain racisme, mais je peux vous dire que j’en ai entendu de bien pires dans des campings floridiens fréquentés par des personnes de condition beaucoup plus modeste. Personnellement, j’ai davantage perçu dans ces propos une insécurité alimentée par une certaine ignorance devant des personnes venues d’ailleurs dont les coutumes et les valeurs nous échappent souvent. Si ne pas comprendre et être inquiet devant l’inconnu peut s’apparenter à du racisme, celui-ci est bien loin du concept pur et dur qui pousse à commettre des actes violents et répréhensibles comme on le voit fréquemment chez nos voisins fanatiques des armes à feu. Souvent d’ailleurs, les craintes exprimées dans le film rendaient évident que celles-ci s’avéraient inversement proportionnelles à la capacité de maîtriser la langue d’usage des États-Unis.
L’autre point qui m’a particulièrement choqué dans les critiques que j’ai lues était la référence à la consommation d’alcool des personnes de l’Aztec. Pour des raisons évidentes, plusieurs scènes du film avaient été tournées lors d’activités, de 5 à 7 ou de soirées de danses. Il est en effet beaucoup plus normal de s’entretenir avec plusieurs personnes lorsque celles-ci sont réunies pour une occasion que de s’astreindre à frapper à chaque porte pour dénicher un interlocuteur.
Or, dans un rassemblement, les gens, heureux de se retrouver et de partager un plaisir commun, ont invariablement l’esprit à la fête. L’Aztec ne fait pas exception à la règle. J’ai vu des situations semblables au Breezy Hill et en plusieurs autres endroits partout aux États-Unis, au Canada ou au Québec. Après avoir peiné durant toute leur vie, les retraités aiment socialiser et s’amuser.
Finalement, la chose qui m’a sans doute le plus perturbé dans ce documentaire et dans les propos tenus par ses pourfendeurs fut sans doute le malin plaisir à mettre en relief l’opulence des lieux avec la pauvreté du milieu environnant. Ceux qui ont déjà pris le risque de franchir le pont Jacques-Cartier et visité plusieurs endroits aux États-Unis savent qu’il suffit souvent de franchir une rue pour se retrouver dans un milieu social à l’opposé de celui que l’on vient de quitter.
Vouloir ostraciser et culpabiliser des personnes ayant travaillé dur durant de longues heures pendant des années pour leur reprocher une richesse sans doute méritée m’est apparu du plus mauvais gout. La tolérance de la diversité ne repose pas uniquement sur la couleur de la peau des individus, leur langue, leurs valeurs ou leur culture. Dans la vie de tous les jours, elle se matérialise aussi par le respect de ceux qui, grâce à leur labeur et leur ténacité, ont réussi à accéder à une condition financière de haut niveau. Les ridiculiser sans raison témoigne d’une envie aussi grande que malsaine qui en dit long sur la petitesse d’esprit de ceux qui s’adonnent à ce jeu.
Il est des gens qui ont travaillé dur toute leur vie. Bien souvent, depuis la fin de l’adolescence, ils se sont échinés à se construire une carrière ou à fonder une entreprise tout en élevant une famille. Toute cela au prix d’une multitude de sacrifices. Ces gens constituent les piliers de la société dont nous bénéficions tous aujourd’hui. Ne l’oublions pas.
Les gens du Aztec ne sont pas, à moins que je ne me trompe, les héritiers d’une lignée d’aristocrates ou des gagnants à la loterie. Ils ont »ramassé » chaque centime et le moindre objet qu’ils possèdent. Ils ont payé et paient encore taxes et impôt, ils ont payé et paient encore des programme sociaux dont ils n’ont jamais bénéficié et ils ont enrichis et le font encore, les communautés ou ils se sont installés. Des gens honnêtes, respectueux des autres et qui se sont faits eux-mêmes. Ils ne doivent rien à personne, surtout pas des justifications. Ils ne veulent que la paix.
Rendu au dernier chapitre du livre de leurs vie, ces gens s’offrent la retraire de leur rêve. Une retraite construite de toute pièce par eux même et qui viendra confirmer qu’en plus de réussir dans la vie, ils ont réussis leur vie.
Y-a-t-il vraiment des gens qui osent émettre des critiques et questionner les choix de ces personnes? pourquoi ne pas faire un reportage sur des gens qui ont, sciemment, délibérément et volontairement choisis de vivre de programmes sociaux et s »offrir » une retraire financée par les autres (des autres comme les gens du Aztec par exemple)?
En conclusion, je dirai aux gens du Aztec, comme aux snow birds et à tous ceux qui vivent la retraire de leur rêve: BRAVO. Vous ne devriez pas être une cible pour les jaloux mais bien au contraire, une source d’inspiration. Mon épouse et moi-même avons aussi des projets de retraite et tout comme vous, allons y mettre l’énergie pour les réaliser. Ça ne se passera fort probablement pas au Aztec mais plutôt au Québec…Peu importe, mon pays est le plus beau du monde et nous aurons du plaisir à y découvrir les merveilles. Longue vie à vous et que la providence vous gratifie de la santé.
Martin.
Completement d’accord avec ce commentaire.
Pierre
Le billet de Martin est très à point. On N’a pas à juger les autres. Moi je suis bien conscient de leur travail pour en arriver là. Nous on a une petite maison mobile en Floride, plus de VR. Mais on fait deux, parfois trois croisières par année. O n revient de 14 jours dans les Fiords de la Norvège, beau, bon , CHER! Mais que de souvenirs…
Ce que les autres pensent de nous, c’est pas notre problème…
Vivre et laisser vivre, voilà ma pensée; ce que je fais et ce que les autres pensent de moi, eux, je m’en foute éperdument quitte à perdre de supposément amis !
Il y aura toujours des gens plus riches que nous et des gens plus pauvres que nous. Il y aura toujours des gens qui nous aiment et d’autres qui nous aiment pas. Alors, on fait nos affaires comme on l’entend en autant que ça nous rende heureux et on oublie les jaloux en prenant garde de ne pas le devenir.
Je crois que l’auteur du documentaire avait un préjugé défavorable au Aztec, avant de commencer le tournage de son » oeuvre » .
Il reste encore quelques centaines de lot a vendre au Aztec. Ce ne sont pas tous les résidents de ce resort qui sont des multi-millionnaires ou millionnaires. Il y en a une une certaine quantité mais également des gens de la classe moyenne qui ont déboursé une part importante de leurs avoirs pour s’acheter un VR de classe A.
Le cout de location d’un terrain pour 1 an n’est pas prohibitif comme beaucoup le pensent. En effet vous avez de très nombreux terrains dont le prix de location annuel est de $7,800 – $8,000 et sans taxes. Donc on peut dire que pour les snowbirds le cout mensuel pour 6 mois est de $1500. ce qui n’est pas énormément plus dispendieux que beaucoup de terrains de camping de la cote est de Floride. Ces autres terrains offrent peu comparativement aux installations du Aztec. En effet les autres campings ont souvent des installations qui datent de 40 ou 50 ans avec des petits sites, des installations électriques déficientes et un environnement souvent moche.
Par contre pour séjourner au Aztec vous devez posséder un motorisé de Classe A ( ce qui était une exigence de la ville de Margate avant l’émission des permis )
J’ai trouvé votre remarque sur ces intellectuels et le 450 très comique! Ça m’a également fait penser aux auditeurs de l’ancien canal 10 dont on rabaissait le niveau intellectuel, aux lecteurs du Journal de Montréal, versus La Presse ou même le Devoir!
L’envie est un travers malheureusement fréquent! Les jaloux vont préférer dénigrer que d’analyser leur propre réaction.
Personnellement, on vit dans un monde libre. À chacun sa façon d’être heureux. Vivre et laissez vivre! Quand on se compare à mieux, on se désole, quand on se compare à pire, on se console!
Nous sommes tous egaux au niveau du coeur; c’est au niveau materiel que ca se gate. Ils semble que les gens les plus riches ne soient pas les plus heureux selon certaines etudes et les gens les plus pauvres ne sont pas les plus malheureux. Comme quoi ces deux extremes ont quelque chose a s’apporter mutuellement. Les barrieres a la communication sont tenaces cependant. Le paradis ne peut donc etre sur terre… l’illusion si.