Le monde du VR en 2022
Aux yeux de plusieurs experts et observateurs, la croissance incroyable de la popularité du caravaning engendre des impacts d’une ampleur telle qu’ils entrainent une véritable mutation de ce secteur d’activité.
Bien que leurs usines et ateliers tournent à plein régime, constructeurs et aménageurs de véhicules récréatifs ne peuvent satisfaire à cette demande insatiable. Chaque mois, les données rapportant le nombre de VR fabriqués ne cessent de fracasser les records précédents. Ainsi, la dernière mise à jour publiée par l’association américaine des constructeurs de VR (RVIA) révélait qu’en mars, 64 454 nouveaux VR avaient été, non seulement produits, mais livrés à des concessionnaires.
Comparée au même mois de l’année précédente, l’augmentation atteignait 18,7 %. Un résultat impressionnant si l’on se souvient que mars 2021 avait lui aussi établi un record lorsque la quantité de VR livrés s’était accrue de 79,1 % par rapport à mars 2020. Jusqu’où se rendra cette croissance inouïe ? La réponse est encore à venir.
Pour en rajouter une couche, les données compilées par la RVIA ne prennent pas en compte la production de tous les constructeurs qui ne sont pas membres de l’association. Or, des petits ateliers d’aménageurs-artisans ne cessent d’apparaitre un peu partout sur notre continent depuis quelques années, dopés par l’intérêt des jeunes.
Ce phénomène qui n’est pas sans rappeler l’émergence de brasseries artisanales longtemps dédaignées par les grands de la bière. Négligées et boudées hier, plusieurs d’entre elles jouissent actuellement d’une notoriété loin d’être une mode passagère et accaparent des parts de marché à la façon d’une tendance lourde.
Voilà pour les séismes qui frappent l’industrie. Voyons maintenant ce que tous ces records signifient pour les ressources d’hébergement traditionnelles pour VR, les terrains de camping.
Abondance, congestion, hausse du prix des nuitées, autant de qualificatif résumant bien la situation. Quoique moins dramatique, ce phénomène présente une certaine similarité avec à la pénurie de logements abordables dans les grandes villes. Même si le caravaning est avant tout un loisir, les emplacements disponibles se font de plus en plus rares.
Augmenter la production de véhicules récréatifs est beaucoup plus facile à réaliser que le développement de nouveaux services d’hébergement pour VR. Il suffit souvent aux grands constructeurs d’augmenter la cadence de production — en rognant un peu plus sur la qualité du produit —, ou encore d’ajouter un quart de travail pour y arriver.
Il en va autrement pour l’entrepreneur qui désire développer un nouveau terrain de camping ou seulement agrandir celui qu’il possède déjà. Normes gouvernementales à satisfaire, permis de toutes sortes à obtenir, analyse des sols, de l’eau, conformité des installations électriques, dispositions des eaux usées et, cerise sur le gâteau, acceptabilité sociale de son projet. Autant d’étapes qui prennent du temps, beaucoup de temps, alors que les VR sortent des usines au rythme des balles d’une mitraillette.
Pourtant à la base de la pyramide du caravaning se trouve le caravanier. Même si c’est lui qui fait vivre les deux premières composantes de l’industrie, il est encore et toujours considéré comme une quantité négligeable que l’on peut presser à souhait sans lui demander son avis. Qu’il peine de plus en plus à se payer un véhicule récréatif ou à trouver un emplacement pour pratiquer son loisir, sa passion, n’a à leurs yeux que peu d’importance, pourvu que la caisse continue à sonner de plus en plus fort.
Chaque semaine, je reçois des commentaires provenant de caravaniers inquiets de la situation. Plusieurs envisagent même la possibilité de renoncer à ce loisir qu’ils pratiquent pourtant avec grand plaisir depuis des années. À ces difficultés s’ajoutent également des épiphénomènes comme la hausse fulgurante des prix du carburant.
Il m’est facile de comprendre leur désarroi. Cependant, leur tenir des arguments soulignant le fait que les autres façons de voyager connaissent également une hausse des prix, la rareté, des engorgements et des tracas administratifs serait inutile, tomberait à plat et ne ferait pas disparaitre leur désarroi.
Conscient des enjeux actuels, je puise tout au fond d’un optimisme que je souhaite réaliste, dans un monde sans licornes, et je continue de voyager sans trop dévier de mes habitudes. Peu enclin à faire des réservations en grand nombre, je mise plutôt sur la capacité de s’adapter à des situations changeantes et imprévisibles qui, à mon avis, constitue l’essence même de la liberté associée au caravaning.
La semaine prochaine, je reviendrai sur le sujet en vous faisant part d’un moyen tout personnel qui me permettra de vous livrer régulièrement un bulletin de l’actualité de l’évolution du caravaning, principalement en ce qui a trait aux ressources d’accueil pour caravaniers, tant au Québec qu’au Canada et aux États-Unis.
Effectivement un mur s’en vient même si l’industrie produit actuellement de plus en plus de VR.
Les coûts élevés pour l’achat d’un VR, la disponibilité des sites, les hausses des prix des nuitées, la mauvaise qualité des VR avec les coûts élevés d’entretien qui augmentent sans cesse sans oublier le prix de l’essence qui en rajoute une couche négative de plus. Le marché va prendre une débarque ne laissant la place qu’aux millionnaires dont les coûts pour eux n’ont aucune importance. Après mûre réflexion et considérant la Covid, j’ai vendu mon VR en Floride et je voyagerai autrement à l’avenir en reconsidérant les croisières surtout si elles reprennent de façon sécuritaire. Planifier un voyage ne doit pas être une source de problèmes à contourner mais un plaisir à s’offrir. Tout ça m’amène à vouloir vivre d’autres expériences. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple.
Je seconde Jean-Claude, quand le plaisir diminue, la recherche d’emplacement, les coûts de plus en plus élevés de tout ce qui se rapporte à cette activité, et bien je suis dans la réflexion également. L’agrément des voyages est de ne pas trop se compliquer la vie. Je suis plus voyageur que saisonnier, je faisais environ 18000km, c’est pour cela que je me suis acheté un motorisé non pas pour le laisser sur un terrain, mais bien pour bouger, découvrir. L’hiver prochain si le diésel est encore à ce prix, quand je prends 30litres au 100km je ne crois pas faire le même nombre de kilométrages. Cela veut dire me trouver un emplacement ou je pourrai demeurer 2, 3 ou 4 mois sans trop voyager. Cette perspective ne m’encourage pas beaucoup, l’achat d’un condo, d’une maison de parc avec terrain ou même ne plus me rendre aux É.-U. et acheter ailleurs, République, Mexique, Costa Rica commence a me faire réfléchir de plus en plus. J’espère que le temps fera que la réalité que nous vivons présentement sera plus tolérable à long terme. Mais j’en doute, tout ce qui monte doit redescendre ne s’applique pas à ce que nous vivons maintenant c’est plutôt porter à monter encore plus haut… 🙁
Jean-Claude Bélanger,
Vos constats rejoignent ceux que j’ai personnellement observé, à une exception près cependant. Là où je me dissocie de ce que vous dites, c’est le lien que vous faites entre millionnaires et caravaning.
Je doute fort que le camping et le caravaning deviennent un jour réservé aux plus fortunés de la société. De tout temps, le camping d’abord et par la suite le caravaning ont attiré les classes populaires par leur simplicité, mais surtout par un rapport qualité/prix qui en rendait la pratique abordable.
La hausse des prix avec laquelle on doit dorénavant composer touche l’ensemble de notre vie. C’est donc dire que toutes les façons de voyager vont également écoper de ces tarifs élevés. Les compagnies d’aviation annoncent déjà des augmentations causées par le prix du carburant, les tarifs dans l’hôtellerie suivent la tendance et les restaurants font de même. Cette spirale inflationniste frappe tous les secteurs de l’activité humaine sans distinction.
En fin de compte, l’équation comparant les couts d’un voyage avion-hôtel-resto à ceux d’un voyage en VR conserve le même rapport. D’ailleurs peu importe la hausse des couts, il ne serait pas surprenant que ce rapport favorise encore plus le caravaning.
Comme l’illustre M Laquerre tout peut sembler relatif quand on compare les prix ds la même sphère d’activité. Cependant le coût de la vie en général monte plus rapidement que les salaires et autres revenus pour la plupart des gens. Je viens d’entendre un rapport qui compare le salaire minimum au coût d’une maison moyenne au début des années 80 ds une grande ville canadienne et pour avoir ce même ratio aujourd’hui le salaire minimum devrait être $80/hre. Sans doute que ce ratio a beaucoup de similarité ds le domaine du VR bien que l’on questionne souvent les petits pas réalisés au niveau de la qualité. Il serait intéressant si vous pouviez détailler le profil de tous ces acheteurs aux poches profondes qui ont hâte de goûter aux joies du VR.
Soyez patient le monde du VR va craquer comme dans les années 2005. Les taux d’intérêts, le coût du pétrole, les prix exorbitants des VR, le coût des emplacements de camping vont créer une crise dans le secteur des VR. En 2023 cette crise nous frappera de plein fouet.
Tout à fait d’accord avec Michel Caron. L’économie a toujours suivie la forme d’une vague, l’inflation actuel va saper l’argent et le moral des consommateurs et nous serons bientôt dans une récession plus ou moins forte, ensuite la demande en essence sera à la baisse et le prix aussi, alors là, tout ceux qui auront quitté le bateau du camping se demanderont s’ils ont fait le bon choix. Nous ne sommes pas les seuls à voir un problème dans cette cadence élevée de fabrication, jetez un coup d’oeil à Thor industries à la bourse, sa valeur boursière est à la baisse constante depuis 1 an et son ratio cours/bénéfices, qui représente entre autre sa valeur future aux yeux des actionnaires est à 4,8 présentement, donc très bas, donc peu de confiance que ses bénéfices soient pérennes.
Quand j’écris « soyez patient » je m’adresse à ceux où celles qui aimeraient changer de VR où acheter leurs premiers VR. Y va y avoir des offres alléchantes dans l’usagers d’ici un an où deux. Récession oblige.
M. Laquerre,
Je crois que faire du camping (tente, tente roulotte) est une chose alors que faire du caravaning en motorisé ou avec camion/roulotte FW est une autre chose dont les coûts sont très très différents. Le caravaning d’aujourd’hui avec des VR sans limite de luxe et de gadgets n’a aucun rapport avec le camping. Pensons seulement aux fameux Resorts sans nommer le AZTEC ou l’International Speedway etc..,ici on ne parle plus de camping mais d’un mode de vie en caravaning sans limite de coûts que le commun des mortels ne peut se payer sauf des millionnaires. Comme vous j’ai roulé avec des VR du plus petit au plus gros pendant 40 ans et aujourd’hui rien n’est comparable en matière de coûts pour les caravaniers. C’était les belles années mais je ne crois pas que le prix de l’essence demeurera aussi élevé longtemps du moins, je l’espère pour les amateurs de ce beau mode de voyage qu’est le caravaning..
M. Laquerre,
Je suis un de ceux qui a acheté un motorisé 2022 30 pieds pour aller passer quelques mois en Floride prés des plages. C’était notre rêve de retraités que nous avions depuis plusieurs années. Malheureusement après avoir contacté plusieurs camping de la côte est et laisser notre nom sur des listes d’attente pour 2023 et bien aucun appel ou possibilités. On a frappé un mur. C’est vraiment une déception pour nous qui rêvions de passer quelques mois à la chaleur. C’est sans parler du prix de l’essence qui est prohibitif. En espérant que tout cela soit temporaire
J’ai acheté un motorisé integra 2022 alors je me demande si je devrais prendre assurance qu’il propose 5 ans pour 4800,00
Est-ce que je dois prendre l’assurance