Le modèle européen
Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, le caravaning n’est pas un phénomène réservé à l’Amérique du Nord. En Europe, se déplacer à bord d’une autocaravane, un camping-car comme ils le nomment, est extrêmement populaire. Cependant, la façon dont se pratique le caravaning se veut beaucoup plus diversifiée que ce à quoi nous sommes habitués.
Une des premières différences entre là et ici se trouve dans les structures d’accueil réservées aux « camping-caristes ». Des milliers de haltes, souvent gratuites, permettent aux caravaniers de s’arrêter pour une nuit ou deux dans autant de villages. Ici, lorsqu’il s’agit de dénicher une telle halte en ville, il faut souvent se rabattre sur les stationnements de grandes surfaces comme Walmart.
Les Européens auraient-ils compris quelque chose qui nous échappe encore ? Outre certains attraits célèbres et courus, le développement du tourisme local des petites communautés européennes dépend en grande partie de la rétention des voyageurs. Or, pour attirer un caravanier et le retenir, il faut lui offrir des services. Celui qui vient en tête de liste est sans doute de lui procurer un endroit sécuritaire où passer la nuit.
Une fois cet emplacement trouvé, le visiteur partira souvent à pied pour déambuler dans les rues de la municipalité et découvrir des attraits qu’autrement il aurait manqué. Assuré d’une halte sûre pour la nuit, il aura tendance à flâner plus longtemps, s’attarder à la terrasse d’un bistrot ou encore visiter commerces et boutiques. Sans trop y réfléchir et avec plaisir, il contribuera ainsi à l’économie locale, une condition essentielle pour contrer l’exode des citoyens vers les grands centres.
La semaine dernière, je louais l’initiative québécoise des villages-relais. Or, même si ce projet novateur fut mis de l’avant par le Ministère des Transport, son objectif allait dans le même sens que ce qui se passe en Europe avec les aires pour camping-cars. Si, garantir des services mécaniques, de restauration ou de stationnement aux automobilistes contribue à les faire quitter l’autoroute, le véritable défi consiste à les intéresser suffisamment pour qu’ils demeurent plus longtemps dans le village. Ce diagnostic posé, une réflexion sur la mise en valeur des ressources locales dans une perspective touristique peut alors s’amorcer.
Je ne doute pas un seul instant de la capacité des dirigeants municipaux à saisir la balle au bond. Non seulement un afflux touristique profite-t-il à l’économie, mais il permet à une communauté de se doter d’une personnalité distincte et aux citoyens qui la composent de se mobiliser autour d’un défi commun.
Bien sûr, l’implantation d’un modèle à l’européenne chez nous ne se ferait pas heurts ni tiraillements. Ainsi, je connais des exploitants de terrains de camping qui pourraient voir d’un mauvais œil que des villages se montrent plus accueillants envers les caravaniers. Il est facile de comprendre leurs réticences, mais qu’en est-il actuellement de la popularité croissante des nuitées hors-camping qu’ils ne parviennent pas à enrayer ? Ne vaudrait-il pas mieux composer avec des haltes municipales pouvant accueillir un nombre restreint d’unités pour 24 ou 48 heures au maximum ?
Une fois ces emplacements occupés, la clientèle excédentaire pourrait naturellement opter pour le camping environnant tout comme le font ceux qui préfèrent un endroit organisé, avec services. Passée une période d’ajustement résultant de la diversification des ressources offertes aux caravaniers, je suis persuadé que chacun des intervenants trouverait plus que son compte grâce à une personnalité touristique originale développée et affirmée par le village.
La semaine prochaine : Baliser la cohabitation
J’ai hâte de »vivre vieux » pour voir celà dans mon Québec.
À vous lire, on y croirais presque. Malheureusement, je pense que ça restera qu’un beau rêve pour encore plusieurs années pour les raisons que vous donnez à l’avant dernier paragraphe. Quelques municipalités qui n’offrent pas sur leur territoire un terrain de camping y adhéreront sans doute les premières, mais les autres…
Je ne sais pas mais j’avais entendu dire qu’en France l’une des raisons qui faisait en sorte qu’il y avait des haltes partout, c’était dû aux Romanichels qui sillonnent l’Europe. Les municipalités se devaient d’avoir des endroits où les accueillir. Je ne sais pas si c’est vrai.
Nous avons parcouru la Provence en 2005 avec un camping-car de 7,3 m/24 pi. Nous n’avions pas de problème à trouver des stationnement ou haltes pour VR avec ce format, autour de villes médiévales au nom évoquateur comme St-Cirq-Lapopie, Cordes-sur-Ciel, Roussillon, Vaison-la Romaine etc. Les camping étaient généralement à la sortie de ville, ou de l’autre côté de la rivière comme à Avignon, pas dans le milieu de nulle-part.
On aime bien se promener par les routes secondaires au Québec, passer dans les villages et y arrêter. Le problème, c’est la grosseur de nos équipements. Il y a bien de jolies petites haltes où on vouvrait stopper pour le lunch, mais pas de place pour affectuer le demi-tour requis pour sortir, avec une caravane à sellette de 9,8 m /32 pi… Mais c’est ce qu’il nous faut pour y passer l’hiver.
Dans le petit village qui se meurt où j’habite il y avait un petit parc vue sur mer où pouvait se blottir un petit classe B à l’occasion, pour une journée ou deux.
Il y a deux ans, la municipalité a rénové le petit parc de façon à ce que seuls des piétons puissent y accéder. Ouste les étrangers. Ce petit coin est pour nous, pas pour vous! Quelle tristesse. Quel manque de vision.
Ne laissons pas les petits esprits qui pullulent autour de nous tuer la beauté et les plaisirs de notre monde.
Je suis présent à l’appel pour appuyer monsieur Laquerre dans cette démarche de sensibilisation qu’il parcourt depuis déjà longtemps maintenant. Peu importe si ça prend du temps: faisons-le!
Bonjour,
Je partage l’avis des personnes qui ont émis les commentaires qui précèdent. mais je crois qu’une partie de la solution demeure dans les mains des caravaniers. Si chacun d’entre nous lors des sorties demandait de tels services dans les Villages-relais, pour commencer par ceux ci, nous aurions peut être une écoute et des réponses à nos demandes. Ne pas demander c’est accepter la situation telle quelle, demander c’est espérer une réponse et plusieurs demandes répétés identifient un besoin. Il est certain que sans demande il n’y aura rien.
Espérons et demandons le pire que nous aurons c’est un NON, mais si le NON revient trop souvent des questions seront posés demandant pourquoi les gens désertent nos villages.
J’ irai dans le même sens que Mr. Guertin , je ne vois pas comment on pourrait un jour en arriver là avec la grosseur des équipements qui sillonnent nos routes . La mentalité est loin d’être la même de ce coté ci , il me semble de voir arriver dans le village 4,5 motorisé de 45pi . et quelques fifth-wheel de 30 pi et plus , sans compter le pick up , Je ne suis pas sûr que cà plairait beaucoup aux résidents du village .
il va falloir que les caravaniners changent leur façon de voyager.j’ai moi meme remis en cause ma façon de faire soit passer de 39 pi à 22pi et savez -vs quoi eh bien maintenant »je visite » plus en profondeur les endroits touristiques,bien simple je peux m’arreter.
Tant qu’à l’espace restraint,si vs saviez comment,avec de la planification on y arrive.
Quand ,il y aura que des classes B,l’accueil des villageois sera au rendez-vous.
Small is beautiful.
L’Europe l’a compris.
Peut-être que d’avoir 60 millions de population dans 1\6 de la grosseur du Québec fait en sorte que ces haltes sont plus fréquentées outre-mer. Si un petit village perdu, mais coquet, aménage une halte a coup de millier de dollars mais que seulement une dizaine de VR s’y arrête pendant les 4 mois estivales que nous avons, alors, serait-ce de l’argent bien dépensé?
Je suis 100% d’accord avec M. Roger Lachapelle.
Tant et aussi longtemps que le style et le gabarit des VR d’ici seront comme ceux des américains, bien je me joint au club des »pas dans ma cour ».
La modération a bien meilleur goût et ça, oui, les Européens l’ont compris depuis bien des lunes.
Il n’est pas nécessaire pour un village de recevoir ni tout le monde, ni tous les « gabarits », bien entendu. Quels éteignoirs!
Ceux qui voyagent en 45′ pourront aller voir ailleurs, tout simplement. Mais il n’y a pas qu’eux, quand même. Ils sont nombreux aux dimensions modestes.