Le Grand Canyon dans tous ses états
C’est une véritable tempête de neige qui nous a accueillis aux abords du versant sud du Grand Canyon, en Arizona. Elle a duré une bonne heure avec de forts vents et on n’y voyait ni ciel ni terre.
Tout de suite après, le ciel s’est rapidement dégagé. Le vent est demeuré puissant et la température glaciale. Mais le Grand Canyon s’est révélé dans toute sa splendeur ahurissante. Vraiment à s’en décrocher les mâchoires. Un spectacle grandiose à classer dans le Top 5 des plus beaux environnements que j’ai admiré dans le monde.

Tous les auteurs l’ont mentionné. Le Grand Canyon est un livre ouvert qui raconte les milliards d’années d’évolution géologique de la Terre. Pour découvrir ses beautés fabuleuses à partir du sommet, nous avons d’abord arpenté la section de la Rim Trail qui épouse la frange est de la circonférence du canyon. On ne parle pas ici d’un sentier de randonnée, mais d’une promenade pavée que nous avons arpentée sur 8 km. Elle offre une multitude de points de vue à partir de belvédères naturels et il s’avère saisissant de constater qu’à chaque 500 mètres, la perspective sur le canyon change. Nous avons été littéralement subjugués et éblouis par l’immensité, la finesse des sculptures naturelles, les jeux d’ombres et de lumières, la majesté infinie des lieux.
Par contre, nous avons été découragés de la foule dense et désagréable qui nous entourait. Surtout par les dont l’obsession ultime et unique demeure l’égoportrait avec le paysage en arrière-plan. Ils monopolisent donc les belvédères, gênant la circulation et s’impatientant si on a le malheur de s’attarder à admirer le paysage. Ils vont même jusqu’à vous tasser de la façon la plus impolie qui se puisse. Des dizaines, des centaines, des milliers d’égoportraits avec la même pose de diva inspirée.
Bright Angel Trail

Au deuxième jour dans le parc national du Grand Canyon, nous nous sommes attaqués à la pièce de résistance du versant sud : le sentier Bright Angel. Il part à côté du studio des frères Kobbs qui, depuis le tout début du 20e siècle, ont consacré une grande partie de leur vie à la photographie du Grand Canyon et de ses visiteurs.
Descendre tout au fond du canyon exige une longue journée et en revenir demande encore infiniment plus d’efforts avec les remontées interminables. Nous avions choisi de nous rendre jusqu’au plateau d’Indian Garden, une rando qui totalise près de 15 km avec 1 950 mètres de dénivelé positif et négatif.
Le sentier s’étire en lacet le long de parois rocheuses ahurissantes qui changent de couleur au fur et à mesure que l’on recule dans le temps en descendant. La pente reste régulière avec, à chaque mètre, une buche qui retient l’érosion et sert de marche en travers de la piste. Trois relais offrent abri et ombre avec un point d’eau. Nous avons effectué la marche dans la fraîcheur, mais on imagine sans peine l’enfer que peuvent éprouver ceux qui le font à 40 degrés ou plus.

La remontée s’effectue quand même bien, à cause de la régularité de la pente et de l’absence de difficultés techniques. Elle s’éternise et n’en finit plus de finir, mais il faut prendre le temps. C’est tout.

Parmi les centaines de milliers de visiteurs qu’accueille le parc, je dirais qu’au moins 90 % d’entre eux se contentent d’admirer le Grand Canyon à partir des belvédères voisins des stationnements de l’accueil. Du 10 % qui reste, la plupart prendront le bus qui relie tous les autres belvédères sur la section ouest de la Rim Trail, jusqu’au magnifique chalet Hermits Rest devenu boutique et casse-croûte. Quelques autres, dont nous, descendent sur le sentier Bright Angel et marchent sur la crête jusqu’au Hermits Rest le lendemain (14 km), pour découvrir des visages vraiment différents du Grand Canyon, caractérisés par la présence visuelle des eaux vertes et agitées du Colorado tout au fond. Une longue marche de 7 heures avec retour en bus.

Étonnement total en s’éveillant le matin du départ alors que nous sommes retournés en hiver. Entre 5 et 10 cm de neige sont tombés sur le camping Mather. Les arbres sont couverts de neige… La route… Les tentes des malheureux campeurs à la rustique. Une sorte de désolation incroyable comme on la décrit à la radio locale. Heureusement, c’est le moment où nous quittons le Grand Canyon, écœurés du froid et du vent. Un dernier regard sur le Grand Canyon complètement obstrué alors que les wapitis couchés dans la neige à l’entrée du village nous regardent partir avec indifférence.

Avant de sortir du Grand Canyon, un dernier arrêt au Desert View nous permet d’admirer un nouvel angle du Grand Canyon; un exemple admirable de l’architecture de Mary Colter qui a réalisé plusieurs édifices du parc national, dont cette tour belvédère hallucinante, par ces multiples références à l’art autochtone à l’extérieur, mais surtout à l’intérieur. Vraiment éblouissant !
Essence
Depuis notre départ, il nous faut faire le constat que, contrairement à chez nous, il n’y a pas de collusion aux É.-U. quant au prix de l’essence. Les variations dans les prix sont constantes et majeures, mais l’endroit où nous avons constaté les plus grands écarts reste Williams, Arizona, qui affiche aussi les prix les plus élevés que nous ayons vus jusqu’à maintenant. De part et d’autre de l’Interstate 40, une station annonçait 3,99 $ le gallon et l’autre 3,09 $. À ce jour, nous avons payé entre 2,29 $ et 2,79 $ le gallon, le prix ne cessant de varier d’une sortie d’autoroute à l’autre. L’essence contient toujours un maximum de 10 % d’éthanol. Certaines pétrolières exigent un prix un peu plus élevé si on paye avec la carte de crédit. Lorsqu’on paye à la pompe, ce qui est la règle parce que, autrement, il faut laisser un dépôt au caissier, on demande de moins en moins souvent le code à 4 ou 5 chiffres et\ou le code postal. Dans ce dernier cas, le bon vieux truc de Paul Laquerre fonctionne toujours. Inscrire les 3 chiffres de notre code postal plus 00. Dans ce pays si reculé par rapport à l’informatique, on voit même parfois, très rarement, des opportunités de se servir du paiement par carte sans contact.
Au fil de notre voyage, nous avons utilisé les guides de voyage Ulysse Fabuleux Ouest américain et Route 66.
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