Le faux départ
NDLR : Des problèmes reliés à l’entretien du site web de la FQCC ont rendu impossible la publication, dimanche matin, de ce carnet. Le site étant revenu à la normale en ce mercredi matin, je vous prie d’excuser ce regrettable inconvénient indépendant de ma volonté.
Vendredi, 12 h 30. Je quitte Victoriaville au volant de mon autocaravane. Depuis trois semaines, dans le stationnement de La Place du VR (anciennement Imatek-Moore), elle attendait le signal du départ pour la chaleur.
Vers 15 h 30, j’arrive à Longueuil, en face de notre condo. Psychologiquement, je me conditionne à la corvée du chargement des bagages et provisions. Pour ce faire, j’ai demandé au concierge de m’ouvrir l’immense porte qui donne accès au quai de chargement. Ainsi, Michelle et moi pourrons, à la chaleur, transporter et placer ce que nous voulons emporter pour l’hiver. Une fois cela terminé, la caravane passera la nuit au chaud avant le grand départ samedi matin.
Vous devez savoir que depuis des mois, des travaux majeurs se déroulent au sous-sol de notre édifice. Une des dalles du stationnement souterrain a dû être démolie et remplacée par une autre plus en santé. Ces travaux ont nécessité la présence d’une énorme et bruyante remorque abritant les appareils servant à l’hydrodémolition de la dalle. La porte du débarcadère où je dois entrer mon véhicule est traversée par un boyau d’un diamètre de près de 10 cm servant à amener l’eau au sous-sol. Pour ne pas que ce boyau soit écrasé, un fer angle a été placé sur celui-ci.
16 h. Sur notre rue, la circulation se fait dense dans les deux sens en ce début d’heure de pointe. La remorque de l’entrepreneur, la voiture qui vient en sens inverse et les autos stationnées à droite me laissent vraiment peu de place. Même d’avant, il me faut faire attention, alors imaginez comment la seule pensée de devoir entrer dans le garage à reculons me fait suer. Saisissant toute la complexité de choses, un des employés de l’entrepreneur m’offre d’utiliser l’autorité de sa veste orange pour bloquer la circulation. Je lui en suis reconnaissant.
Entre les autos stationnées, la remorque et des conteneurs à déchets, j’embraye donc en marche arrière. Michelle, placée à l’entrée du garage, me fournit les indications qu’il faut, tantôt à gauche, tantôt à droite.
Je ne vous ai pas dit que l’entrée du garage fait à peine 3,05 mètres de large (10 pieds pour ceux qui ont fréquenté l’école en même temps que moi). Bien sûr, il me reste quelques centimètres de chaque côté de l’autocaravane, mais, comme je recule avec un angle, je trouve que les murs sont très rapprochés. Lentement, l’arrière de l’autocaravane pénètre dans le garage.
Pour me donner plus de latitude, je décide de passer en marche avant. À ce moment, un jeu d’environ 15 cm sépare l’arrière du VR, côté conducteur du mur de béton. Tout va bien. Je dispose de quelques précieux mètres devant moi pour rectifier la trajectoire. J’avance lentement, très lentement. C’est alors qu’une roue arrière côté passager grimpe sur le fer angle. Comme mon VR possède une suspension à air, le véhicule absorbe ce mouvement en s’inclinant sur la gauche. L’effet direct de cette oscillation amène alors le coin du VR à embrasser le coin en béton de l’édifice. Un craquement se fait entendre. Sans que je comprenne trop ce qui a pu se passer, j’ai la certitude qu’une chose désagréable vient de se produire. Un mot libérateur explose de ma bouche, TABARN… (Les majuscules sont amplement justifiées par la pulsion émotive qu’il contenait.)
J’immobilise immédiatement le VR pour sortir constater les dégâts. La section arrière du VR est déchirée dans le haut et pendouille sur toute sa longueur. On dirait une voiture dont le hayon arrière serait à demi ouvert. Une fissure telle qu’elle ferait rougir d’envie celle du pont Champlain. Il est 16 h 30 et demain matin nous devons partir pour Louisville, Kentucky.
Après une inspection sommaire, je constate que, même avec sa balafre ouverte, le véhicule peut encore rouler. Immédiatement, je demande à Michelle de me suivre avec l’auto pendant que je prends la direction d’un atelier de réparation. Mon Scepter n’est pas hivérisé et je dois donc arriver à l’atelier avant que les employés ne quittent pour le weekend. L’endroit le plus près est VR St-Cyr, sortie 105 de l’autoroute 20. Je sais que l’entreprise possède des techniciens compétents qui vont pouvoir s’occuper du blessé.
16 h 50, j’arrive à destination. Immédiatement, on me conseille de me rendre à l’atelier de réparation situé sur le côté de l’édifice. J’y cours. À l’accueil, Julie Simard, une gentille jeune femme beaucoup moins stressée que moi, se fait rassurante en me disant qu’ils vont placer mon VR à l’intérieur pour, lundi matin, le préparer pour la froidure et procéder à une estimation des réparations. Je respire un peu mieux !
Michelle, qui ne sait pas que de la fibre de verre est un matériau qui se répare facilement, se demande si l’on ne sera pas obligés de passer les Fêtes au Québec en attendant que le Scepter termine sa convalescence. Je lui explique alors que l’on peut réussir des merveilles avec la fibre de verre et que l’on ne doit pas trop s’inquiéter de l’aspect spectaculaire de la déchirure.
« Et Louisville où nous devions nous rendre ? » qu’elle me demande. « Nous prendrons l’auto et logerons en motel, comme le font d’autres Québécois qui s’y rendent chaque année. » Ceci dit, samedi matin, après une bonne nuit de sommeil, nous prenons la route pour le salon de l’industrie du VR, comme si aucune catastrophe ne s’était produite la veille.
N’ayant pu prendre des photos de l’autocaravane la veille, avant de partir pour Louisville, je téléphone à Marie-Soleil, une de mes filles habitant à Sainte-Julie pour lui demander de s’en occuper, dès la première heure, lundi matin. Je lui précise de le photographier sous toutes ses coutures (coutures ou déchirures, je ne suis pas certain) et lui souligne qu’à tête reposée, nous profiterons des longues heures du trajet pour rejouer le film d’horreur de la veille, décortiquer ce qui s’est passé et réviser le plan de notre migration hivernale.
OUF! vraiment désagréable. En fait, ce que je comprends, vous n’avez rien heurté. C’est une déchirure causé par la torsion sur la boite? J’imagine que vous avez hâte de vous en départir et de revenir à un format plus petit. Je vous le souhaite pour bientôt.
Small si beautiful.
Estelle, je crois que c’est en passant par-dessus le morceau de métal recouvrant le gros boyau que le toit du vr a touché au plafond du sous-sol et ce faisant, a déchiré le haut et décollé le bas de l’arrière du vr.
p.s. ne pas oublier que tous les motorisés petits ou grands de classe A sont à peu près de la même hauteur.
Je pense que j’aurais figé, incapable de décider quoi que ce soit.
Je serais en tout cas incapable de penser à autre chose.
C’est plate, c’est très chiant, ça aurait pu être évité mais bon… ce n’est que du matériel, rien qui ne peut être réparé, votre voyage est peut-être retardé mais pas compromis alors comptez-vous chanceux.
Ce silence sur le blogue était vraiment inquiétant, puisque aucun indice ne laissait croire que le serveur était en faute. On pouvait s’attendre au pire: un accident avec le véhicule!
Et en fait le serveur était en panne et vous aviez un accident.
C’est avec plaisir que nous attendons la suite de vos aventures. Bonne route à vous deux.
À la lecture de certains commentaires, j’ai conclu à une ambiguïté dans mes propos. J’ai donc ajouté une phrase disant ceci: «L’effet direct de cette oscillation amène alors le coin du VR à embrasser le coin en béton de l’édifice.»
Ce n’est donc pas le résultat d’une torsion de la carrosserie qui a causé la déchirure, mais bien la rencontre du VR avec le coin de l’édifice. Quant au dégagement au dessus du toit, il était au moins d’une soixantaine de centimètres, donc aucun danger de ce côté.
Donc vs étiez proche en titi bonne chance pour la suite des choses
Paul,
Vraiement désolé de votre mésaventure. J’espère que ca ne vous coutera pas trop cher et que la réparation sera faite rapidement.
En tout cas bon séjour à Louiville et que cette mésaventure soit la dernière a vous arriver avant de nombreuses années.
Bonjour M. Paul, ouais! un incident malheureux? il est vrai que parfois on oublie la torsion qui peut-être causé par une barre par terre, hum! je ne sais comment j’aurais pu réagir mais pour vous ce fut action réaction!….bonne chance.
Mon commentaire n’a rien voir avec votre mésaventure mais plutôt avec le fait que vous utilisiez systématiquement le système métrique dans vos textes, après près de 40 ans, je crois qu’il est temps que les gens puissent s’exprimer en métrique et laisser de côté le vieux système impérial qui n’a ni queue ni tête, tout honneur est pour vous M.Laquerre.
@ Martin Leduc. Bien d’accord avec vous. Le fait que beaucoup de nos VR nous viennent de nos voisins du sud explique pourquoi on reste accroché avec le vieux système impérial. Moi ce qui m’horripile, c’est quand on me donne la consommation en milles par gallon (mpg). Là je titille car je ne sais jamais comment comparer avec le nombre de litres par 100 kilomètres car je me demande toujours si la consommation en mpg a été faite avec le gallon US ou le gallon impérial.
Bonjour Paul, désolé pour ce contretemps. Nous entreposons notre VR classe A Phaeton dans un entrepôt chauffé et avons eu un incident semblabe l’an passé. Lorsque nous sortions le motorisé en mars, je tentais d’éviter une tente roulotte qui empiétait la sortie à la grande porte. La légère pente perpenticulaire dans le bitume a fait basculer le monstre de côté et avons évité de justesse le contact avec la bâtisse! Maintenant je roule dans le centre de la sortie… Nous utilisons la voiture pour tout remettre en place lors de notre départ. C’est plus facile et ça nous permet de bien garnir les garde robes ainsi que la nourriture dont nous aurons besoin. À bientôt!