Le comité
La semaine dernière, tourismexpress, un portail québécois de l’industrie touristique nous apprenait que l’Association des hôteliers du Québec venait de mettre sur pied un Comité de réflexion sur l’hébergement illégal. On se souviendra qu’au printemps cette problématique avait fait l’actualité pendant quelques jours.
Quel est le rapport entre le fait que l’AHQ désire avoir une emprise plus grande sur les ressources d’hébergement et les caravaniers, direz-vous ? Le voici.
Dans son communiqué, cet organisme précisait qu’en s’associant avec d’autres partenaires eux aussi directement concernés par la situation, il lui serait plus facile d’identifier des solutions pour contrer l’hébergement illégal. Or, dans les partenaires identifiés se trouvaient la Fédération des pourvoiries du Québec, l’Association de l’Agrotourisme et du Tourisme Gourmand (gîtes), l’Hôtellerie Champêtre et, finalement, Camping Québec.
En réunissant ces partenaires, l’AHQ, désirait en arriver à un consensus pour régler rapidement ce dossier. D’ailleurs, depuis une première réunion le 23 août, un document circule pour consultation au sein des associations. Une fois une fois adopté, il sera présenté au ministre concerné dès la mi-août pour discussion et décision.
On ne peut tenir rigueur à l’Association des hôteliers de souhaiter un meilleur encadrement des ressources qui, sans permis, leur font une concurrence déloyale. Il s’agit non seulement d’une question de qualité des ressources offertes aux touristes, mais aussi, dans certains cas de leur sécurité. Il est facile d’imaginer le tort que pourraient causer à cette industrie des manchettes de presse rapportant qu’au Québec les ressources d’hébergement touristiques échappent à tout contrôle et que les voyageurs doivent être prudents pour ne pas se faire arnaquer.
La dynamique existentielle de toute entreprise la poussee à se développer et à contrôler son environnement. En créant un front commun avec d’autres associations concernées par l’hébergement illégal, l’AHQ cherche à donner plus de poids et de légitimité à son action. Le milieu touristique tout entier uni dans l’intérêt des touristes, cela en impose !
Pour Camping Québec qui depuis des années mène une lutte incessante pour que le camping ne soit autorisé que dans ses établissements, ce regroupement constitue une opportunité en or. Grâce à une action concertée, il devrait être plus facile d’influencer et d’obtenir une position gouvernementale recoupant les préoccupations des exploitants de terrains de camping.
Pour le caravanier, toute clarification permettant un meilleur encadrement des ressources de camping est une bonne chose. Des normes et des standards connus, respectés et appliqués contribueraient à la qualité des séjours dans les campings. Il faut cependant se demander jusqu’où iront les recommandations du comité de l’AHQ. Quelle extension donnera-t-on au concept d’hébergement ? Quelles ressources seront pointées comme illégales ?
On peut d’ores et déjà penser que Camping Québec sautera sur l’occasion pour régler le contentieux qui oppose ses membres aux haltes d’un soir dans le stationnement d’un établissement commercial ou en dehors des établissements de camping. Dans l’esprit du comité formé par l’AHQ, est-ce qu’un commerce comme Walmart, un stationnement d’école ou même un village qui autorise le stationnement de nuit aux véhicules récréatifs seront considérés comme des ressources d’hébergement ? Nous devrions le savoir bientôt.
Une chose est certaine, ce comité risque de relancer le débat et les caravaniers désireux de conserver leurs privilèges en cette matière devront veiller au grain.
Paul, vous attendez sûrement de moi ou d’un autre de vos lecteurs qu’il vienne poser ici LA question fondamentale qui nous préoccupe:
La FQCC se cantonnera-t-elle dans un rôle d’observateur de ses « partenaires financiers » devant cette démarche? Se contentera-t-elle d’attendre d’être consultée avant de donner une opinion sur le sujet? Sera-t-elle frileuse sur la question, parce qu’un certain nombre de leurs membres ont des réticences quant aux arrêts sur les grandes surfaces?
Si la FQCC se positionne clairement en faveur des caravaniers dans ce dossier, afin d’endiguer les efforts de certains de limiter nos options actuelles, je redeviendrai membre. C’est ce que j’attends depuis belle lurette!
Aux dernières nouvelles la FQCC n’est plus membre de Camping Québec, alors aura-t-elle droit au chapitre? Peut-être mais surement pas officiellement. Pour ma part n’étant pas amateur des WM, je ne vois pas pourquoi on encouragerait ce cheap camping. Mais il y en a pout tout les goûts, je me souviens d’un rempotage de R-C montrant des caravaniers faisant le tout de l’Amérique d’un WM à l’autre.
Je ne suis amateur des arrêts dans un stationnement pour y passer la nuit, même quand je suis sur la route je préfère un camping. J’espère que Camping Québec ne profiteras pas de l’occasion s’enrichir sur le dos des campeurs, en augmentant les tarifs, sous prétextes qu’ils sont des établissements d’hébergement contrôlés, à quoi il vas falloir ajouté, une taxes d’hébergement (3%). La FQCC est là pour protéger les campeurs, j’espère qu’elle vas se lever pour que les campeurs gardent leurs libre choix d’hébergement.
Si tout devient réglementé et à un coût supérieur, alors, il n’y aura pas à se surprendre que le tourisme au Québec en camping ou caravaning se fasse rare. Les autres provinces et les États-Unis ne sont pas loin…