Le chainon manquant
Je vous parle aujourd’hui de ce que je considère presque comme le chainon faisant le pont entre les peaux d’animaux utilisées par l’homme de Cro-Magnon pour s’abriter durant ses expéditions de chasse, la toile des tentes de camping et les caravanes modernes. Vous l’aurez deviné, il s’agit de la tente-caravane, que l’on pourrait définir dans sa forme la plus simple comme une remorque utilitaire sur laquelle on aurait déposé pouvant se replier sur elle-même.
Bien sûr, depuis ses débuts, la tente-caravane des années 70 a connu une certaine évolution, dont l’élément le plus significatif a consisté en l’installation d’une toiture rigide pouvant être remontée ou abaissée par un mécanisme à câble ou crémaillère. Également sur les modèles plus récents, l’ajout d’une rallonge escamotable a permis d’en accroître le volume intérieur et le confort de façon importante.
Comme une grande majorité des caravaniers, à mes débuts je suis passé à la tente-caravane après ma période de campeur sous la tente. Je me souviens de ce qui, Michelle et moi, nous plaisait le plus dans ce type de VR : la luminosité. De larges fenêtres sur chacun des côtés laissaient entrer la lumière du jour et plus que tout, permettait de voir la nature tout autour et de s’y sentir dans un état d’immersion totale. Comparativement à la tente, à ce moment de notre vie, la tente-caravane nous apparaissait luxueuse avec ses accessoires et appareils intégrés et surtout très confortables pour voyager avec nos enfants.
Ce type de véhicule récréatif signifiait aussi la rupture avec la quotidienneté de la vie qu’elle remplaçait par l’évasion, la liberté, la découverte et… ce qui nous semblait l’aventure. Que de beaux souvenirs d’escapades familiales nous en gardons. Aujourd’hui encore, à l’occasion, les enfants nous rappellent des moments oubliés par nous, mais qui ont profondément marqué leur imaginaire.
Certes, les limitations de ce type de VR étaient de taille, mais nous n’en avions que faire, jeunes et insouciants que nous étions alors. Les jours de pluie constituaient sans doute le pire ennemi. Constamment, il fallait garder à la mémoire d’éviter de toucher la toile des doigts si l’on ne voulait pas qu’elle laisse suinter l’eau. L’humidité rendait également la vie à l’intérieur plutôt inconfortable, car, toutes fenêtres fermées, la condensation devenait un passage obligé.
Si, par malheur nous devions lever le camp sous la pluie, il fallait, une fois revenu à la maison, déployer la tente-caravane pour en sécher les toiles et ainsi prévenir l’apparition de moisissures et de champignons.
Les premières tentes-caravanes étaient plus que rudimentaires en comparaison des commodités qui se retrouvent intégrées dans les VR actuels. Une toilette portative de faible capacité, l’absence d’un réservoir septique pour cueillir l’eau grise faisait en sorte que les eaux usées s’écoulaient directement sur le sol.
Aujourd’hui, même si plusieurs de ces lacunes ont été corrigées la tente-caravane, si abordable qu’elle soit, intéresse de moins en moins les acheteurs. D’année en année, les ventes continuent de chuter.
Un des principaux facteurs ayant contribué à ce déclin, est sans contredit l’apparition de petites caravanes ultralégères offrant un niveau de confort nettement supérieur. Bien sûr la vision sur le panorama est maintenant bloquée par des murs rigides aux fenêtres aussi parsemées que de petites dimensions, mais au moins, on peut toucher aux côtés ou au plafond sans voir perler des gouttes d’eau. Une fois revenu à la maison, le besoin de tout ouvrir pour permettre d’assécher les toiles est lui aussi disparu.
L’isolation sonore et l’impression d’une plus grande solidité et intégrité de construction d’une caravane ont également contribué à déclasser la tente-caravane. Même le remorquage peut, à l’occasion s’avérer plus facile, notamment grâce à un meilleur aérodynamisme et à l’utilisation de matériaux plus légers. Quant à l’écart dans les prix suggérés pour ces deux types de véhicules, il faut reconnaître que lui aussi s’est réduit de beaucoup, ce qui avantage la caravane légère et laisse espérer une meilleure valeur à la revente.
Au-delà de ces arguments et analyses, il est toujours des inconditionnels pour qui l’atmosphère qu’inspire la tente-caravane et sa facilité à faire corps avec le paysage l’emportent sur toutes considérations. Comme quoi, la diversité culturelle ne peut se résumer à la couleur de la peau, la nationalité ou la langue parlée, elle existe aussi en matière de camping et de caravaning.
Nous avons eu une tente caravane en 1992, ca a été la plus belle parti de notre vie en camping. On partait presqu,a toutes les weekends avec nos enfants qui étaint jeunes a cet époque..On leur a ainsi donné le gout du camping. Elle était toute petite,tractée par un petit quatre cylindre. Ce que mon épouse appréciait le plus était l’air qui entrait lorsqu’on ouvrait les moustiquaires.
Nous avons encore une tente-roulotte. C’est notre façon de camper depuis de nombreuses années. Bien sûr, nous avons opté avec le temps pour un modèle plus spacieux avec plus de commodités (lits chauffants, réservoir d’eau chaude, rallonge, etc.). Maintenant j’avoue que faire un voyage où l’on change de place tous les 2 ou 3 jours devient fastidieux. Nous vieillissons et trouvons plus difficile le monte-démonte, sort-rentre les bagages. On hésite encore à la vendre et la remplacer par une roulotte, car on se dit que pour aller passer quelques semaines sur un seul camping, c’est encore très bien. Et l’espace intérieur est plus grand que plusieurs roulottes (nous pouvons très facilement être assis 4 à la table).Mais un jour ou l’autre nous savons que nous devrons changer notre façon de voyager.