Le beau rêve

le 14 octobre 2012

Publié le 14 octobre 2012 | Par PAUL LAQUERRE

Ce n’est un secret pour personne, depuis son divorce d’avec Daimler (Mercedes-Benz), Chrysler n’a plus de fougonnette à proposer à sa clientèle. Dans la séparation des biens, Mercedes est repartie avec sa célèbre Sprinter. Mais voilà que les choses commencent à bouger. Le récent remarriage de Chrysler avec la géante italienne Fiat, qui dans son trousseau possède une fourgonnette très bien côtée en Europe, la Ducato, fera en sorte que Chrysler pourra de nouveau offrir un fourgon à ses client. Selon nos sources, la Ducato devrait faire son apparition sur le continent nord-américain d’ici quelques mois.
Or, la venue de la Fiat Ducato pourrait ouvrir une porte intéressante à l’apparition en terre d’Amérique de véhicules récréatifs européens construits sur cette plateforme. Jusqu’à maintenant, il était impensable d’envisager la vente de VR européens sur notre continent.
Non seulement, ces véhicules ne rencontraient pas les normes en vigueur ici, mais ils étaient construits sur des porteurs non homologués pour l’Amérique. Maintenant que Fiat-Chrysler besogne ferme pour obtenir l’homologation de la Ducato, les constructeurs de camping-cars verront un obstacle de taille disparaître du paysage commercial. À cause de la spécificité de son créneau de marché, aucun fabricant européen n’aurait pu supporter à lui seul les coûts exhorbitants liés à la procédure d’homologation d’un véhicule automobile comme la Ducato.
Lors de mon récent voyage au Salon de Düsseldorf, j’ai constaté que plus de la moitié des camping-cars fabriqués en Europe utilisent comme plateforme la Fiat Ducato. À la suite de ce salon, j’ai visité les usines de deux fabricants de camping-car où j’ai été reçu avec un sentiment d’intérêt mélangé avec beaucoup de curiosité. Pourquoi diable un journaliste «canadien» pouvait-il bien s’intéresser à des produits européens?
Évidemment, une fois passée l’étape des présentations, ils s’empressaient de me préciser qu’ils n’étaient pas présents sur le marché nord-américain, tout en le déplorant. Comme si je ne le savais pas!
En revanche, lorsque je leur apprenais que la Fiat Ducato s’apprêtait à faire une percée sur le nouveau continent, il devenait évident que la curiosité du départ cédait la place à un intérêt grandissant. Lorsque j’ajoutais que le marché québécois pourrait sans aucun doute présenter un milieu très réceptif à la venue de leur produits, alors là, ils devenaient subitement très ouverts et, sachant que le porteur (Fiat-Ducato) rencontrerait sous peu nos normes, ils étaient prêt à apporter toutes les modifications requises pour faire en sorte que leurs camping-cars puissent rouler sur nos routes.
J’ai la ferme conviction que les Québécois sont mûrs à la venue chez-nous de véhicules européens, mieux pensés, construits et aménagés, mais surtout moins encombrants et d’une frugalité inconnue ici. Non seulement, je reçois régulièrement des courriels déplorant que nous n’ayons pas accès à ce genre de VR, mais vous êtes nombreux à me demander à quel moment ces camping-cars pourront enfin traverser la grande mare. Je ne suis pas prophète en la matière, mais s’il n’en tenait que de moi, ce serait bientôt.
Depuis mon retour au pays, j’ai évoqué avec quelques personnes cette éventualité. Curieusement, à trois reprises déjà, on m’a signifié un intérêt à investir dans un tel projet. Honnêtement, si j’avais 20 ans de moins, je crois que je sauterais dans l’aventure à pieds joints, tellement j’ai été séduit par le genre si différent des VR européens.
À défaut de le faire moi-même, dans les prochains mois, chaque fois que l’occasion se présentera, je compte bien sensibiliser certains de nos commerçants les plus dynamiques à l’opportunité exceptionnelle qui se pointe à l’horizon. Ce qui n’est encore qu’un rêve pourrait se concrétiser plus rapidement qu’on le pense puisque non seulement un véhicule porteur homologué roulera sur nos route bientôt, mais les constructeurs européens, qui se livrent entre eux une concurrence féroce, sont avides de développer de nouveaux marchés. Finalement, la conclusion d’un traité de libre-échange Canada – Europe dont la négociation serait en phase finale, pourrait, par la levée de certaines barrières commerciales, fournir l’ultime condition gagnante.
Un dossier que je compte suivre de très près.

Publié dans Paul Laquerre

9 réponses à Le beau rêve

UnGrandFleuvePasTranquille dit :

14 octobre 2012 à 8:44

Ce serait une bonne chose pour les consommateurs.

Pour ma part je vais faire l’essai d’un Scout Campervan bientôt en Grande Bretagne. Les modèles européens semblent attrayants. Ils ont en général un plus grand soucis du design.
Sylvie dit :

14 octobre 2012 à 9:13

Un plus grand souci du design mais aussi une plus grande qualité aux niveaux des matériaux de construction et de finition. J’espère que cette qualité en Europe sera maintenue ici en Amérique.
Al dit :

15 octobre 2012 à 7:41

Les Dragons pourraient peut-etre investir dans ca!!!
Pierre dit :

15 octobre 2012 à 8:46

À la place de Ducato j’opterais pour une approche compatible sur les deux continents plutôt que de modifier mon véhicule au complet. Je proposerais deux types de branchement électrique pour répondre aux diverses normes et ainsi de suite. Ainsi nous pourrions utiliser indifféremment notre véhicule en Europe ou en Amérique.
Quel plaisir que d’aller prendre livraison en Europe, d’y voyager un certain temps et par la suite de le ramener au pays pour y continuer notre périple. L’idée est onéreuse mais j’y penserais certainement.
Yves Bourget dit :

16 octobre 2012 à 2:40

Je reviens tout juste d’une escapade de 6 semaines en France en "camping-car" fabriqué par Adria sur plateforme Ducato, mon épouse et moi avons adoré. Il ferait fureur chez nous.
Claude Barrette dit :

16 octobre 2012 à 6:59

M. Bourget,

Votre camping-car était équipé d’une boîte de vitesse manuelle ou automatique et quelle a été votre consommation moyenne ?

Moteur turbo-diesel ?

Merci
M. de Repentigny dit :

23 octobre 2012 à 8:59

Quand le magazine Camping /Caravaning teste, décrit et apprécie un VR, une des informations les plus importantes pour vos lecteurs c’est le PRIX dudit VR. Vous, vous êtes fait une politique bizarre de ne pas révéler ce prix. Motor Home, Family Motor Coaching, le Devoir, le Soleil, bref toutes les publications qui testent des véhicules – qu’il s’agisse d’une Mercedes-Benz haut de gamme ou de la plus petite roulotte ProLite – nous disent combien ÇA COÛTE !

À quoi ça sert de vanter les mérites d’un VR si vous ne nous dites pas combien ÇA COÛTE ! Information capitale !

« All’s nice and fine but how much? ! »

Michel de Repentigny
Yves Bourget dit :

25 octobre 2012 à 3:13

@Claude Barette, Le camping-car était équipé d’une boîte manuelle, moteur turbo diesel, consommation moyenne 11,6 L/100 Km, vitesse moyenne sur autoroute 90 Km/hre. Si vous désirez plus d’info:
louyve@videotron.ca
Claude Barrette dit :

26 octobre 2012 à 7:50

À M. de Repentigny

Lors de mon dernier séjour en France (sept 2009), j’ai vu de très beau camping-car très bien équipés comme des Pilot, Adria, Chausson etc. chez des concessionnaires où je me suis arrêté par curiosité et les prix variaient entre 45,000 et 55,000 Euros (TD 4 cyl, bvm). Évidemment, il y en a des plus gros et plus $$$ aussi.

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