L’avenir risque d’être SHOW
N’essayez pas de réfléchir et de perdre votre temps à essayer de comprendre mon titre d’aujourd’hui. Continuez plutôt à lire le contenu de ce billet puisque j’y explique pourquoi il s’est imposé à mon esprit.
Cette semaine, la une de nombreux sites web fascinés par l’évolution des véhicules électriques, faisait grand état de la création collective engendrée par le cerveau de 22 étudiants de l’Université de technologie de Eindhoven, une ville des Pays-Bas située à une vingtaine de kilomètres au nord de la frontière belge. 22 jeunes « geeks » passionnés de génie, d’informatique, d’électronique et d’électricité, mais surtout fortement préoccupés par les énergies renouvelables et la protection de l’environnement qui résument leur mission par cette courte phrase : Votre futur est notre défi.
Leur projet a pour nom SHOW pour Sustainable Habitation On Wheels. Chez nous, on dirait plutôt Habitation durable sur roues, mais j’avoue que HDSR fait beaucoup moins spectaculaire que SHOW. En fait, le véritable nom de leur premier véhicule se nomme Stella Vita (étoile de vie), surement une évocation poétique de l’astre solaire, puisqu’il utilise l’énergie de celui-ci pour fonctionner.
En voyant les mots habitation sur roues, j’ai compris qu’il était question d’un véhicule récréatif. Ma curiosité piquée au vif, j’ai passé de nombreuses heures à me renseigner. Je vous en fais donc part avec plaisir, à commencer par cette première capture d’écran que j’ai faite pour vous.
À première vue, on se croirait en présence d’une automobile très aérodynamique et de dimensions respectables (7,2 m sur 2,05 m et de 1,83 m de hauteur). Entièrement autonome grâce à sa toiture constituée de panneaux solaires (8,8 m2), on le dit capable, par temps ensoleillé, de parcourir 730 km, distance ramenée à 600 km, par temps nuageux. Stationnée, sa batterie lithium-ion de seulement 60 kW se recharge à pleine capacité en moins de trois jours. Sa vitesse peut atteindre 120 km/h.
Comprenons-nous bien, il ne s’agit pas d’un exercice de design effectué par un étudiant dans le cadre de ses cours d’art, la voiture roule bel et bien. D’ailleurs, le collectif qui l’a conçue avait comme ambitieux projet de parcourir le trajet reliant Eindhoven à Tarifa en Espagne, une expérience sur route de 3 000 km.
Malheureusement, à mi-chemin, ces petits génies ont dû interrompre leur trajet pour cause d’ajustements techniques à apporter au rouage d’entrainement afin de la rendre plus sécuritaire et lui permettre de rouler sur route. Pour le moment, considérer comme un véhicule hors route le rayonnement de cette étoile est confiné aux pistes d’essais.
Déçus, mais séduits ? Attendez la suite. Tel un papillon sortant de son cocon, le toit Stella Vita s’élève et la bête déploie ses ailes pour se métamorphoser en véhicule récréatif. Non ce n’est pas une métaphore, cette voiture semble possède vraiment deux ailes rétractables composées de cellules photovoltaïques qui amènent sa surface de récupération d’énergie à 17,5 m2, réduisant ainsi par deux le temps requis pour la recharger.
Preuve qu’il s’agit bien d’un véritable véhicule récréatif elle dispose d’un coin cuisine, d’un plan de cuisson, d’un frigo, d’une réserve d’eau et d’une toilette avec douche et, bien sûr d’un lit à l’arrière. Conçue pour deux personnes, tous ses appareils fonctionnant à l’électricité, elle permet de voyager en complète autonomie. Trois de ses portières se retrouvent sur le côté passager du véhicule.
Je suis conscient qu’un tel véhicule mettra quelques années à se retrouver sur une chaîne de production, s’il s’y rend, mais que d’ici là, il sera connaitra sûrement plusieurs modifications. Cependant, une chose est claire, une tendance lourde s’amorce, non seulement en Europe, mais également en Amérique. Déjà on peut percevoir entre ces continents de différences marquées dans la philosophie même de la conception des VR électriques. En Europe, ceux-ci, plus minimalistes, intègrent à la base une perception globale de tous les facteurs environnementaux. En Amérique, nos voisins choisissent une approche plus spécialisée de l’électrification, cherchant plutôt à séduire les consommateurs en recréant tout le confort et le luxe auxquels ces derniers sont habitués à retrouver dans leur VR. Deux approches fort différentes, une première vraiment écologique et une autre, pseudo-écologique, mais dont il sera passionnant de suivre l’évolution.
Tapez des mots-clés comme Stella Vita camper dans votre navigateur ou collez le lien suivant, si vous désirez en apprendre plus : https://solarteameindhoven.nl/article?presenting-our-newest-solar-vehicle-stella-vita.
Ce projet semble intéressant et le déploiement de plus grands capteurs solaires lorsque stationné est un concept qui pourrait être repris de notre côté de l’océan. Mais il faut se demander en effet si ce véhicule récréatif sera viable commercialement car le défi est toujours à ce niveau. Il y a une volonté de plus en plus sérieuse de la part des constructeurs de véhicules automobiles à développer des technologies électriques mais leurs véhicules arrivent au compte-gouttes dans la cours des concessionnaires. Malgré son prix qui est à la hausse, le pétrole sera malheureusement encore requis pour bien des années. Mais c’est encourageant de voir les jeunes qui poussent des concepts de ce genre. Nos petits enfants feront peut-être du VR en mode complètement autonome avec de l’énergie renouvelable…
3 jrs de charge après un parcours de 700km ? Une génératrice à essence devrait faire partie de l’équipement standard… 🙂