L’attirance du trou noir
Pour mieux comprendre les us et coutumes d’un pays, en saisir les valeurs profondes qui dictent la façon de penser de ses habitants, il arrive que de simples faits divers suffisent à nous mettre sur la piste sérieuse. Bien sûr, on peut aussi se farcir de savants traités de psychologie collective, de sociologie, de philosophie ou d’histoire pour comprendre les causes, l’évolution de la pensée et les valeurs d’un peuple.
Malheureusement, ces écrits s’avèrent souvent difficiles à comprendre, trop hermétiques pour le commun des mortels, sans parler de l’ennui que peut inspirer une écriture se limitant à la stricte méthodologie scientifique. Par hasard, la semaine, une très brève nouvelle publiée par l’organisme médiatique dédié à la promotion de l’industrie américaine du véhicule récréatif est venue à ma rescousse en me procurant un exemple frappant de la dynamique profonde de nos voisins.
Sous le titre TLRV Debuts 1,800-Pound, Self-Driving Travel Trailer, cette manchette annonçait qu’une entreprise Syracuse, IN, dévoilerait lors des journées portes ouvertes de la fin septembre, à Elkart, le centre névralgique du VR états-unien, une nouvelle version de sa caravane Rove Life. Un peu pompeux comme titre, mais, nous sommes au cœur de l’été et les véritables grosses nouvelles se font rares.
Sauf que dès la première phrase, le lecteur est déjà prévenu qu’il ne s’agit pas d’une nouvelle création, mais plutôt d’un modèle déjà commercialisé auquel on ajoute un accessoire. Celui-ci, présenté sans trop de détails comme une innovation justifiant d’en faire le sujet d’un article, consiste tout simplement en deux petits moteurs télécommandés, indépendants l’un de l’autre, qui en faisant tourner une roue crantée qui vient se coller sur chacun des deux pneus du VR, permet, grâce à un téléphone intelligent de déplacer la caravane pour la positionner plus facilement sur la boule de son tracteur ou sur un emplacement de camping.
Tu parles d’une primeur majeure ! Pour accentuer l’importance de la nouvelle, RV Business ajoute que le mécanisme représente un « proprietary motor » laissant sous-entendre que nous sommes devant une véritable innovation.
Voilà exactement le type de réaction qui illustre à merveille la mentalité de nos voisins, un désir profond de ramener à leur univers des technologies, des accessoires déjà répandus dans le monde et de faire croire que cela vient de leur génie. Ils peuvent bien se raconter des histoires entre eux et les croire, puisque la quasi-majorité de leurs compatriotes sont incapables de situer le Canada ou l’Europe sur une carte. Chacun le sait, les États-Unis représentent le centre de l’univers. Tout ce qui existe dans le monde gravite autour de leur seul nombril, en véritable trou noir qui bouffe tout ce qui s’approche de lui. Pourtant…
Lors d’un voyage à Düsseldorf, en 2012, l’accessoire que nos voisins viennent tout juste de découvrir et qu’ils présentent comme la huitième merveille du monde — la première serait plus juste, puisque les autres sont situées bien loin de leur nombril — était déjà disponible aux caravaniers européens.
D’ailleurs, une ou deux années plus tard, Daniel Nadeau, le créateur des Safari Condo, proposait cet accessoire en option sur tous ses modèles de caravanes Alto. Mais cela, il ne le savent pas de l’autre côté de la frontière et, surtout, ils ne veulent pas le savoir, car, dans un article digne de ce nom, il faudrait d’abord expliquer où se situent l’Europe et le Québec, ce qui représenterait trop d’information à digérer d’un seul coup.
À l’opposé, la semaine prochaine, pour mon Test du mois, je vous présenterai une véritable innovation. Une vraie, qui ouvre de nouveaux horizons, qui suscitera l’intérêt des caravaniers emportant des vélos dans leurs voyages et qui adorent s’en servir en groupe. Mais cela ne vous sera dévoilé que dimanche prochain, à l’heure prévue cette fois, pas comme ce matin, où je vous ai fait attendre.
Je termine en expliquant rapidement ce qui a justifié le retard de la publication de ce billet. Aucun serveur à blâmer, seulement moi. Hier, Michelle et moi, nous étions dans les Basses-Laurentides, en mode autonomie, assistant au rassemblement annuel des membres de notre famille élargie (même si, Covid oblige, cela faisait presque trois ans que nous ne nous étions rencontrés).
Dans la joie de participer à cette rencontre, j’ai négligé un point important, celui de vérifier la qualité du signal cellulaire essentiel à la mise en ligne de mon billet à l’heure habituelle. Vers minuit, au moment de le mettre en ligne, à peine une toute petite barre de signal affichée sur mon téléphone, pas assez puissante pour téléverser quoi que se soit. Voilà c’est aussi simple et bête que ça. Vous comprenez donc que je suis maintenant revenu dans une zone où les ondes circulent mieux. Toutes mes excuses pour le contretemps.
Vous êtes bien sûr tout excusé ?
On a voyagé 7 ans en Europe avec notre camping car, ces systèmes pour faciliter la vie de caravaniers existaient déjà. Les Allemands et Pays Bas en étaient les principaux utilisateurs.
J’ajouterais que les americains devrais avoir la créativité des Européens pour l’aménagement intérieur de camping car., surtout des petits modèles .
Avec un 6.2m en Europe, un grand frigo, un lit permanent, salle de bain complète avec douche indépendante, grande soute, télévision, 100 L d’eau, 30kg de propane. On mange 4 puisque les sièges, tables sont amovible, sans parler de la motorisation fiable et économique à 9l/100km