L’appel du retour
À chaque fin d’hiver, des signes avant-coureurs me font comprendre que le temps est venu pour moi de retourner au Québec. Rien à voir avec l’obligation de produire une déclaration de revenus avant le 1er mai ou avec de quelconques examens médicaux de routine. C’est plutôt à des modifications psychologiques et comportementales qui se produisent en moi que je fais référence.
Les premières manifestations de la migration débutent lentement. Chaque jour, je pense un peu plus que la veille aux parents et amis avec qui nous allons renouer, au confort de notre condo, à nos restaurants préférés, bref à tous ces petits plaisirs liés notre milieu de vie. Plus le temps avance, plus ce désir s’infiltre profondément.
Évidemment, il m’arrive de calmer ces ardeurs. À cet égard, le meilleur médicament que je connaisse s’appelle la météo. Dimanche dernier, Michelle et moi avions décidé de prendre le chemin du retour dès le début de la semaine. Nous étions alors au Grayton Beach State Park, dans le Panhandle de la Floride, à l’ouest de Mexico Beach, où nous avions, de peine et de misère, réussi à obtenir deux maigres nuitées, samedi et dimanche.
La relâche scolaire, le «spring break» comme le nomment nos voisins rend de plus en plus inaccessible ce parc au printemps. Comme le moment de ces vacances scolaires varie selon les régions, pendant plusieurs semaines, le parc est comble. Il en va de même des innombrables appartements offerts en location tout au long de la côte émeraude, qui sont pris d’assaut par de jeunes familles ou des groupes d’ados.
C’est justement en réaction à ce dernier facteur que mon envie de retourner à la maison avait grimpé de plusieurs degrés. La présence de tous ces vacanciers cause une congestion bruyante tant sur les trottoirs que dans les rues. Il en sort de partout, comme lorsque l’on met le pied dans une fourmilière.
Pour les locateurs de vélos, cette période de l’année est du bonbon. Les bécanes qu’ils proposent présentent toutes la particularité d’avoir des guidons larges comme un panache d’orignal, ce qui oblige les cyclistes à rouler avec presque les bras en croix. Malheureusement, plusieurs de ces cyclistes improvisés n’ont pas une très grande habitude de ce mode de transport.
Obligés de zigzaguer sans arrêt sur la piste ou le trottoir pour se maintenir en équilibre, ils en oublient de regarder devant eux. Pis encore, même s’ils peinent à se maintenir en selle, ils ne conduisent que d’une main, tenant dans l’autre un téléphone sur lequel ils envoient des textos à leurs amis tout en pédalant. Cela sans compter qu’ils roulent à deux ou trois de large, monopolisant toute la bise cyclable. De vrais dangers publics! Que de fois, j’ai failli leur rentrer dedans! Résultat, la piste cyclable qui longe la route 30A rappelle l’autoroute métropolitaine à l’heure de pointe à cette différence près qu’il n’existe par de parapet pour séparer les voies.
Bref, je sais qu’il est temps pour moi de partir lorsque les habitudes de vies, les valeurs et les gestes des personnes vivant aux États-Unis commencent à me faire râler plus qu’à l’habitude. Heureusement, comme je le disais plutôt, la météo vient à la rescousse pour tempérer mes ardeurs.
À preuve dimanche dernier, alors que je conversais avec une de nos filles, celle-ci me glissa que dans la région de Montréal, le facteur éolien faisait que la température ressentie se situait aux environs de -17º C. Tel un médicament puissant, cette annonce eut un effet immédiat qui fit tomber d’un coup ma fièvre du retour. En guise de convalescence, Michelle et moi avons remis le cap au sud, direction Daytona Beach, pour une semaine de plus. Du soleil, de la chaleur, rien de tel pour refaire un dernier plein d’énergie avant d’attaquer la remontée vers le nord. Quant au Grayton Beach State Park, il semble bien que c’en soit fini pour moi des visites printanières. Je crois plutôt qu’à l’avenir, l’automne deviendra la saison à privilégier.
N’oubliez pas l’adresse à utiliser pour me joindre pour toute question ou des commentaire s’éloignant du sujet du jour : plaquerre@campingcaravaningmag.ca.
Bonjour,
bien avant le cellulaire, la tablette et l’informatique nous avions dans nos cours scolaires une petite formation sur la bienséance et le savoir vivre, dommage qu’aucune application IOS ou Android ne remplace cette formation, beaucoup aurait avantage à la télécharger et l’activer.
Il n’y a pas qu’en Floride que cela arrive essayez une station de métro à l’heure ou les écoles se vident.
Le retour au pays c’est aussi le plaisir de renouer avec tous les amis et la famille et nous oublions bien vite le reste de l’hiver qui semble coller, comme à chaque année d’ailleurs.
Allez, bon retour et pensez aux plaisirs qui vous attendent, aux projets que vous mettrez en action …
Si rien ne vous oblige à revenir, prenez votre temps, le printemps se fait désirer. J’ai lu sur un blog d’un compatriote québécois (snowbird) qu’il y a une règlementation en floride interdisant aux gens de stationner de reculons, à preuve il montre une contravention d’un autre résident québecois qui a eu la malchance de rencontrer un policier disons surement zélé d’appliquer ce règlement. Le saviez vous?
J’ai été vraiment surpris de la chose car dans nos cours de conduite au Québec, on nous apprend à se stationner de reculons.
Bon retour
Pierre
Je publiais moi aussi, ce matin même, un billet sur le même sujet. Mais je restais plus vague sur les raisons du retour et le froid qui sévit encore au Québec n’a pas réussi à dissuader mon petit cerveau du retour.
Quant à la Floride à l’automne plutôt qu’au printemps, moi aussi j’en suis venue à la conclusion que c’était mieux pour nos « vieilles » oreilles!
http://www.claude-lamarche.com/2016/04/onze-heures-plus-tard-chez-nous.html
Nous sommes de retour depuis le 17 avril et il fait très beau à Québec. Le retour s’est bien déroulé sauf une crevaison liée aux trous des autoroutes en Caroline du Sud et au New Jersey qui n’ont rien à envier aux trous du Québec.
Pour nous cette année, ce fut la Floride à l’automne et le sud-ouest du Texas au printemps! Du beau temps, de la chaleur, pas d’achalandage, que du bonheur!