Cette semaine encore, température clémente aidant, je me disais que la grande migration pouvait encore attendre. Pourtant, chaque matin, les oies sauvages multipliaient, à grand battement d’ailes, les signes indiquant la voie à suivre.
Mais, ce matin, en me levant, tout a basculé. Un vent froid du Nord avait, durant la nuit, ramené le mercure à sa réalité automnale. Ça y est, automne, le mot déclencheur, est lâché.
Dans deux semaines, si tout se déroule comme prévu, le 15 octobre plus exactement, je mettrai en marche le moteur de l’autocaravane pour une longue, très longue balade, en direction de la Floride.
Curieusement, dès que le compte à rebours débute, on dirait que l’horloge se met à accélérer. À l’inverse, les tâches à réaliser avant le départ semblent se multiplier. Nettoyage des dents chez le dentiste, visite de routine au médecin, dernière réunion de production pour planifier les numéros 2012 du magazine, quelques articles encore à écrire, faire installer les nouvelles toiles d’auvents commandées à une couturière d’expérience, amener l’auto chez le concessionnaire pour une révision régulière… aidez-moi à compléter la liste.
Résultat, une véritable frénésie qui rendra le départ encore plus désirable. Chaque année, je me fais prendre. Je m’imagine avoir beaucoup de temps avant le départ et, d’un coup, l’envie de partir prend le dessus, accompagnée de toutes ses tâches préparatoires. Je suis certain que la majorité des « snowbirds » se reconnaissent dans les lignes qui précèdent. Un scénario qui se répète inlassablement, comme dans le film « Le jour de la marmotte ».
Pourtant, depuis toutes ces années où nous vivons et revivons le même manège, nous devrions y être habitués et devenus capables de le prévoir, de le planifier. La seule explication qui me vienne à l’esprit — et vous me corrigerez en cas de désaccord — est la suivante.
Tant que dure l’été, nous vivons et nous complaisons dans notre environnement naturel. Il suffit cependant d’une journée ou deux de temps maussade et frisquet au moment où l’espace entre le matin et le soir se rétrécit de plus en plus pour que le vase déborde et que notre idée bascule cul par-dessus tête. Faut-il y voir un caractère génétique enfoui au plus profond de notre subconscient ou simplement un désir de retrouver la chaleur du soleil ?
N’ayant pas une formation assez poussée en biologie ou en psychanalyse pour trancher, je ne saurais le dire. Je me contente de vivre cette situation venant du plus profond de mes tripes et je dois dire que, malgré le stress des préparatifs, je la trouve plutôt agréable.
Allez, je vous laisse, il me faut aller faire le ménage des soutes de mon autocaravane. En quelques mois seulement, moi qui suis pourtant habitué à voyager léger, j’ai réussi à les remplir à capacité. D’ailleurs, ce que j’ai toujours affirmé se vérifie une fois de plus: plus grand est le véhicule, plus volumineux est le bagage que l’on emporte. Que voulez-vous, l’humain est ainsi fait que souvent besoins, désirs, caprices deviennent de plus en plus difficiles à départager.
N’oubliez pas d’avertir les Cies d’assurances de vos véhicules ainsi que l’émetteur de votre carte de crédit que vous serez aux USA pour un long séjour.
Pourquoi ne faire une «check list» la partager avec vos lecteurs et leurs demander de la compléter ou l’adapter. Ainsi il serait facile par la suite de planifier un peu plus si c’est ça le besoin ?