Je me doutais bien qu’en abordant la question du «boondocking» par le biais des magasins Walmart et autres commerces, les réactions seraient nombreuses. En plus des commentaires publiés à la suite de mon carnet de la semaine dernière, de nombreuses personnes, connaissant mon adresse de courriel, ont préféré me contacter personnellement. Si cette tendance se maintient, il est fort probable que je devrai y revenir encore une fois la semaine prochaine. D’ici là, décortiquons un peu certains des éléments ayant été proposés.
Plusieurs ont suggéré que les terrains de camping offrent des emplacements d’un soir, à taux et à services réduits, pour les caravaniers à la recherche d’une halte soi-disant sécuritaire. Il y a plusieurs années, la FQCC avait tenté de convaincre les campings du bien-fondé de cette formule. À de rares exceptions près, cela n’avait pas marché.
Des gestionnaires de campings avaient en effet remarqué que certains caravaniers — sans doute de la même famille que ceux dont on déplore la présence dans les Walmart — demandaient ces places bon marché. Malgré qu’il leur fut expliqué que le tarif spécial n’autorisait qu’un stationnement pour la nuit, ces resquilleurs réussissaient à se faufiler pour se rendre à la piscine ou utiliser les douches. Fatigués d’être obligés de jouer au gendarme, les tenanciers de camping avaient délaissé le programme. Si, à première vue, leur position semblait tenir la route, les récentes percées technologiques viennent la contrer.
Ainsi, Chuck Woodbury, un journaliste étatsunien chevronné en matière de caravaning que je croise fréquemment au Salon de Louisville, KY, écrivait dans sa lettre électronique hebdomadaire que prévenir l’abus des services pour lesquels les caravaniers d’un soir n’ont pas payé était des plus facile. Sa suggestion toute simple, installer une serrure à combinaison sur la porte des lieux à exclure.
Seuls les caravaniers ayant déboursé le tarif régulier auraient droit au code ouvrant les serrures désignées. Même chose pour le service wi-fi, une pratique déjà fort répandue dans plusieurs terrains de camping. De cette façon, les exploitants de camping retrouveraient le plein contrôle sur qui a droit à quoi.
Je crois qu’une telle mesure constituerait un incitatif important qui nuirait à la popularité des Walmart comme halte d’un soir. De nombreux caravaniers m’ont souvent dit que, chaque fois qu’ils dormaient dans un stationnement commercial, ils avaient tendance à ne dormir que d’un oeil, sensibles qu’ils étaient au moindre bruit jugé suspect.
Il ne reste donc qu’à trouver des gestionnaires de campings assez compréhensifs et dynamiques pour implanter une telle mesure. Personnellement, je vais me faire un devoir de le suggérer à chaque terrain où j’aurai à séjourner lors de mon voyage en Gaspésie dans quelques semaines. Je verrai bien leur réaction.
Au fait, si vous faisiez comme moi, peut-être qu’à plusieurs on réussirait à en persuader quelques-uns d’emboiter le pas. Il n’est pas nécessaire d’attendre que des organismes officiels défendent nos intérêts, car chacun de nous est le meilleur ambassadeur pour faire valoir ses propres besoins.
La semaine prochaine : Protéger notre réputation de caravaniers
Les propriétaires de camping sont des gens d’affaire. Pour les convaincre d’offrir des places à 5$ sans services, il faudrait les convaincre que cette approche est rentable. Je crois que c’est plus rentable pour eux de faire interdire les nuitées dans les stationnements commerciaux.
Les privilèges des proprios de camping sont bien défendus par plusieurs organismes officiels déjà. Mais il est notable qu’aucun organisme, sauf Camping/Caravaning par votre voix – et qui n’est pas un organisme dans ce sens – ne milite en faveur de l’option “boondocking” au Québec. Ce n’est pourtant pas l’espace qui nous manque.
En plein dans l’mille Monsieur Paul !
le coût des modifications à apporter,pour accueuillir un passant, ne justifie pas l’investissement et le controle requis: 1,saison trop courte au Qc.
2, manque de volume d’affaire.
je maintiens qu’il faut sensibiliser Walmart à savoir que pour nous protéger contrer les bougons,les responsables des stationnements devraient plus sévères.
Pas tous les campings qui ont suffisamment d’espaces à offrir pour une nuitée sans services. Les municipalités, en revanche, possèdent souvent de grands terrains vacants et les commerçants eux, ont des stationnements libres la nuit.
J’ai couché à Baie-Comeau, derrière une église changée en Jardin des glaciers. Je trouvais l’idée géniale, jusqu’à ce qu’on me demande 20$, sans services (oui, une toilette et une douche de 7 h00 le matin à 19h le soir), sans surveillance aucune. Disons qu’à 10$ ou 12$ j’aurais trouvé ça raisonnable mais à 20$ alors que je venais de payer 22$ à Longue-Pointe-de-Mingan pour beaucoup plus que cela.
Pas facile pour personne le changement et l’adaptation à la nouvelle façon de voyager. On est loin de l’Europe où c’est clair: les campings, c’est pour plusieurs jours, les aires de stationnement pour une nuit.