La «route des pionniers»

Nous devions parcourir la Natchez Trace Parkway à l’automne 2013. Mais il faisait si froid quand nous sommes arrivés à Nashville que nous avions décidé, si vous vous souvenez bien, de prendre la direction de la chaude Floride. C’est donc au retour plutôt qu’au départ que nous avons emprunté la «route des pionniers».
Cette voie suit un tracé qui va de Natchez au Mississippi à Nashville au Tennessee. Elle a d’abord été utilisée par les Amérindiens, puis par les côlons. Il ne reste pas grand-chose de la route initiale, si ce n’est quelques tronçons conservés, quelques buttes qui servaient aux cérémonies amérindiennes, quelques maisons et un hôtel. Mais on a créé le long de la Natchez Trace Parkway un beau parc linéaire de 700 kilomètres. Si les grandes autoroutes qui nous ramènent chez nous vous ennuient, voilà une solution de rechange bien agréable.
Bien sûr, il ne faut pas être trop pressé, car la vitesse est limitée à 50 m/h (80 km/h). Mais quel calme, quelle paix sur cette route où les camions sont interdits et qui n’est pas très fréquentée! De fait, il arrive fréquemment qu’on ne croise pas une seule voiture pendant trois ou quatre kilomètres. Les paysages sont parfois champêtres mais le plus souvent forestiers. On a l’impression d’être doucement aspiré vers le nord dans un corridor bordé de beaux et grands arbres.
Tout au long de la route, les arrêts possibles sont nombreux. Haltes, toilettes, tables de pique-nique, panneaux informatifs attendent les voyageurs. Et c’est sans compter les trois campings tout à fait gratuits où il fait bon s’arrêter. Tout a été bien aménagé et tout est impeccablement entretenu. Nous avons été très impressionnés par l’ensemble du parcours!
L’itinéraire comprend aussi quelques sentiers. Ils ne sont pas bien longs mais plaisants. Nous en avons emprunté deux. Le premier, tenez-vous bien, mène au plus haut sommet du Mississippi, le second, tenez-vous encore, au plus haut sommet de l’Alabama. Mais ni les 603 pieds de l’un ni les 800 pieds de l’autre ne donnent le vertige, il faut bien l’avouer. C’est environ 7000 pieds de moins que le toit du Texas, le Guadalupe Peak, que nous avons atteint récemment. Et je n’ose même pas parler de l’Everest. Il faudrait plutôt comparer ces buttes au mont Saint-Bruno, et encore. Mais bon! Nous nous sommes rendus jusqu’en haut, exploit à la Tartarin de Tarascon que je tenais à souligner.
Revenons à notre «parkway». On peut, bien entendu, le quitter pour visiter les villes ou les villages qui le jalonnent. Puis, on revient sur la route des pionniers. Nous l’avons fait deux fois, la première pour s’arrêter à la maison où le légendaire Elvis est né à Tupelo, la seconde pour aller voir une maison dessinée par le grand architecte Frank Lloyd Wright à Florence.
La première est une sympathique curiosité. La seconde nous a séduits, comme toutes les créations de Wright du reste. À Florence, il a conçu une maison supposément pour une famille de la classe moyenne. On n’y trouve donc pas le luxe habituel. Cela dit, Wright a dépassé largement le budget initial, comme il le faisait toujours (dixit le guide), de sorte que la Rosembaum House n’était pas pour autant une demeure à la portée de toutes les bourses. Lise et moi sommes tombés en amour avec cette demeure. Nous y aurions vécu volontiers.
Au total, nous avons passé trois jours et demi sur la Natchez Trace Parkway. Nous aurions pu y passer le double. Mais nous y reviendrons sans doute.
Puis, ce fut l’autoroute de Nashville à Montréal en passant par Detroit et Toronto. Passe encore pour Detroit, qu’on peut contourner avant de traverser à Windsor. Mais la traversée de Toronto a été une horreur. Il paraît qu’on peut filer par un raccourci à péage, mais on ne le savait pas, sinon on l’aurait certainement emprunté, quel que soit le coût. Il nous a donc fallu presque deux heures pour passer à travers la longue et interminable agglomération torontoise. À certains endroits pourtant, il y a 14 voies réparties sur quatre tronçons. Malgré tout, tout bloquait tant il y avait d’autos et de camions. C’était l’enfer, je vous dis!
Des prophètes de malheur nous prédisaient qu’il y aurait un jour tellement de véhicules qu’ils avanceraient de plus en plus lentement, fussent-ils de plus en plus puissants. Eh bien ce jour, il est déjà arrivé. On a beau ajouter des routes ou les élargir, ça ne suffit pas. C’est à vous décourager de conduire! Heureusement que ce n’est pas encore partout pareil.
Passport America
Au cours des dernières semaines de notre grand voyage, nous nous sommes arrêtés la plupart du temps, exception faite des State Parks, dans des campings associés à Passport America. Je vous ai déjà parlé de ces endroits qui peuvent offrir une réduction de 50%. Il est difficile d’obtenir ce rabais en haute saison, c’est-à-dire l’hiver dans le Sud. Mais le printemps revenu, les proprios participants acceptent volontiers de réduire leurs prix de moitié. C’est une belle façon de pallier la baisse brutale de notre dollar.
L’autre élément qui nous a consolés un peu de voir la piasse à Harper rendue à 80 cents, c’est le prix de l’essence. À notre retour de la Baja California, nous avons payé le litre de diesel entre 60 et 65 cents. Même en dollar US, c’est une aubaine.
Lise vous fait ses amitiés. On se revoit samedi en huit pour vous parler de notre adaptation à Montréal. Dans 15 jours, si vous êtes bien sages d’ici là, je ferai un petit bilan de notre périple.
Déjà la fin à l’horizon… snif.
😉
Cette année et demi à vous lire à passé beaucoup trop vite merci de ce beau partage
Félicitations pour avoir accompli un tel parcours. Bon retour parmi nous.
Etienne et Lucille