La niaiserie, le coupe-ongle et l’expert
Wilkes-Barre, PA. Nous sommes lundi matin et le soleil entreprend sa mission de réchauffer l’air plutôt frisquet du printemps. La veille en fin de journée, pour la dernière halte de notre retour, nous avions, une fois de plus, choisi l’hospitalité d’un stationnement de Walmart.
Après un petit déjeuner rapide, Michelle s’affaire déjà à sa routine de départ: baisser l’antenne de télé, ranger les objets mobiles et vérifier que toutes les portes d’armoires sont bien fermées. De mon côté, je vais à l’extérieur, inspecter les raccordements du youyou attaché à l’autocaravane tout faisant le tour du VR et m’assurer que rien ne cloche.
Une fois assis derrière le volant, je démarre le moteur et actionne le ralenti accéléré, le temps que la pression des ballons de suspension se rétablisse à son niveau normal. En même temps, je remonte les pieds niveleurs qui, la veille se sont avérés fort utiles pour stabiliser le véhicule alors qu’un vent de travers soufflait fort.
Au bout de quelques instants, je remarque que la pression des ballons prend plus de temps que d’habitude pour atteindre son niveau habituel. « Mimi, nous avons un problème, les ballons refusent de se gonfler », dis-je à ma femme en espérant ne pas trop l’inquiéter. Je sors du véhicule dont je refais le tour en prêtant l’oreille cette fois à tout bruit pouvant s’apparenter à une fuite d’air. Les ballons arrière semblent normaux, tout comme ceux des roues avant.
Ce n’est qu’en arrivant devant le VR que le sifflement si redouté se fait entendre. Je retourne à l’intérieur annoncer la nouvelle à Michelle. En jetant un coup d’oeil aux cadrans du tableau de bord, je constate que la pression grimpe, mais qu’elle semble stagner aux environs de 6o – 65, ce qui est bien loin de la pression idéale aux alentours de 120 livres au pied carré.
Espérant que la situation ne soit que temporaire, je décide de rouler quelques centaines de mètres dans le stationnement pour voir comment se comporte le véhicule. Peine perdue, la suspension cogne au fond et rebondit comme si l’on sautait sur un trampoline. Après avoir immobilisé le véhicule et coupé le moteur, je réfléchis à diverses causes pouvant expliquer ce fâcheux problème. Si la pression de la suspension baisse, celle de mes artères augmente à la seule hypothèse de faire remorquer le VR chez un spécialiste en suspension qu’il me faudrait d’abord trouver.
Tout naturellement, l’idée me vient d’utiliser des ressources que je connais et en qui j’ai confiance, même si elles sont au Québec. Tout en étant certain que la réparation ne pourra se faire à distance, la perspective d’obtenir un diagnostic en français qui me pourrait m’être utile pour la suite des événements diminue mon stress.
J’appelle donc chez JB, à Laval. Au bout du fil, Jean Bétournay, qui connait bien ma machine, me pose quelques questions. Vingt secondes plus tard, un premier avis tombe. Selon lui, il pourrait s’agir du solénoïde qui contrôle l’expulsion de l’air. Sans doute cette valve est-elle bloquée en position ouverte, expulsant ainsi l’air au fur et à mesure que le compresseur la pousse dans le système.
Il n’avait pas fini sa phrase que déjà j’avais compris le problème et sa cause. Comme cela produit souvent, le responsable se trouvait sur le siège du conducteur. La veille, comme chaque fois que j’ai à stationner le véhicule pour quelques heures, j’avais abaissé la structure de l’autocaravane en laissant sortir l’air accumulé dans les ballons. Une fois le VR plus près du sol, l’ajustement des pieds niveleurs s’en trouve grandement facilité.

Or, mon Scepter n’est pas doté d’un mécanisme d’expulsion rapide de l’air. Il faut attendre de longues secondes pendant lesquelles il est nécessaire d’appuyer sur un bouton à bascule afin quela pression descende significativement. Pour me libérer de cette corvée et ainsi faire autre chose, j’ai pris l’habitude de glisser un coupe-ongle sous la bascule pour assurer l’expulsion de l’air. Cette fois-ci, j’avais simplement oublié de retirer le coupe-ongle. La soupape, bloquée en position ouverte, neutralisait ainsi les efforts du compresseur pour créer une pression convenable.
Vous dire combien je me sentais piteux d’avoir commis une telle bourde me semble superflu. Je me disais alors qu’il était facile d’accumuler des années d’expérience, mais que cela immunisé contre les niaiseries. Grand expert, mais aussi bon prince, Jean Bétournay n’a même pas jugé bon de relever mon erreur. N’ayant pas activé la vidéo de mon téléphone, je ne peux certifier qu’il n’a pas eu un petit sourire malicieux. Mais, de toute façon, je l’avais bien mérité
Je suis certain que cela ne se reproduira plus…..
C’est comique!
Je pense que tout être humain humble pourrait dire qu’il en a fait de ce genre de gaffes…
Je suis capable de m’imaginer ce que vous avez vécu….
Les commentaires précédents sont tout à fait pertinent et j’ajouterais, pourquoi ne pas mettre un velcro de couleur après le coupe ongle. Lorsque que celui ci est glissé sous le contrôle le velcro est placé après le volant et lorsque non utilisé il est collé au couple ongle.
L’idée n’est pas de moi, je crois avoir lu quelque chose de similaire dans la revue Camping Caravaning que je crois que vous connaissez? Bon retour au Québec
Pour suivre la même ligne d’idée, nous mettons un foulard sur la poignée de l’antenne lorsque nous la levons…. ça évite de partir avec l’antenne de télé au garde-à-vous!
Parlant de niaiserie, j’en ai aussi fait une bonne pendant mon voyage de retour.
Nous sommes arrêter au Walmart de Walterboro, SC pour le diner et faire quelques emplêtes. Comme il y avait passablement de monde dans le stationnement, j’ai enlevé les clés de l’ignition du youyou par mesure de sécurité. Nous faisons épicerie, autres achats, diner dans le motorisé et un peu de jasette. Puis c’est le temps de partir.
J’oublie totalement de remettre les clés dans le youyou pour déverouiller le volant. Comme je dois diriger les deux autres VR voyageant avec moi, j’oublie aussi de regarder dans les rétroviseurs si les roues avant du youyou obéissent dans les virages serrés.
Je roule un bon 200 km avant d’arrêter au prochain FlyingJ pour faire le plein. À l’arrêt je me rend compte que j’ai les clés du youyou dans mes poches. J’appréhende la catastrophe: Bris de la suspension avec de mon véhicule. Après inspection et essaie routier, rien de brisé mais des pneus usés prématurément pour avoir été trainés dans les virages.
Heureusement mon attaches Blue Ox a résister à cette mésaventure.
À ce sujet, un copain m’a dit qu’il avait fait enlever la barrure du volant, éliminant ainsi l’obligation de laisser les clés dans l’ignition pendant que le youyou est en traction. Une chose de moins à penser. Pas fou.