La Haute Côte-Nord
« Du vrai monde ! »
La population de la Côte-Nord est pour beaucoup dans cette espèce d’envoûtement qu’exerce ce pays d’une éblouissante austérité.
Du vrai monde ! Parlable, gentil, simple et accueillant. Que ce soit le pêcheur en train d’ouvrir ses pétoncles au bout du quai ; la madame qui vous accueille sur le camping ; le « Cayen » qui vient déjeuner Chez Julie ; l’Innu toujours heureux de jaser ; le guide qui vous révèle la Minganie ou quiconque a choisi de vivre et de demeurer sur cette côte que Jacques Cartier avait baptisée « La terre de Caën ». Tout le monde ici respire l’air du charme pittoresque de sa région. Être Nord-Côtier, c’est presque un titre de noblesse. Ne le méritent que ces êtres assoiffés de liberté et d’espace à s’en gaver.

Apporter son vélo ?
On a beau vanter la Côte-Nord, il serait toutefois exagéré d’affirmer qu’il s’agisse du terrain de jeu idéal pour les cyclistes. La route 138, avec son étroitesse, ses pentes escarpées, sa dense circulation de poids lourds et ses accotements mous, se prête plus ou moins bien au cyclotourisme, bien que cela n’arrête pas certains mordus. Toutefois, les principales villes de la région, dont Baie-Comeau et Sept-Îles, disposent de bons réseaux de pistes cyclables. D’autre part, la région regorge de petits coins qui se laissent magnifiquement bien découvrir à vélo. Conséquemment, il ne faut surtout pas oublier son vélo quand on visite la Côte-Nord et il est préférable d’aborder la région avec une curiosité constante. Personnellement, la question que je me pose le plus souvent lors de chacun de mes pèlerinages sur la Côte-Nord c’est : « Qu’est-ce qu’il peut bien y avoir au bout de ce chemin » ? Alors, je gare le VR, j’enfourche mon vélo et je vais voir !
Une aventure…
La Côte-Nord est un des derniers endroits au Québec où la notion d’aventure n’a pas été vidée de son sens. On peut toujours investir des fortunes pour atteindre des contrées inaccessibles, mais on n’obtiendra pas nécessairement plus que sur la Côte-Nord, juste au bout de la route. De fait, la Côte-Nord contient tout le territoire entre Tadoussac et le Labrador, mais la route s’arrête maintenant dans un village pittoresque : Kégaska, passé Havre-Saint-Pierre et Natashquan.
Comme Tadoussac est déjà fort bien connu et que les visiteurs ont la fâcheuse tendance de ne pas dépasser ce pôle touristique majeur, allons voir un peu plus loin.
Les Bergeronnes et Les Escoumins sont deux villages superbes à découvrir. Le premier, avec son cachet bien particulier, est plus à l’intérieur, mais ses accès à la mer sont remarquables puisqu’ils permettent d’observer les baleines à partir du rivage au Centre d’interprétation et d’observation de Cap-de-Bon-Désir ou au Paradis marin, un lieu fréquenté par les adeptes de kayak de mer et de plongée sous-marine.
La visite du Centre d’interprétation Archéo-Topo vaut vraiment le coup. De plus, Les Bergeronnes ont un des plus beaux campings sur la côte et un choix d’hébergement pour tous les goûts. Aux Escoumins, on peut poser son vélo au bout de la Pointe-à-la-Croix qu’on aperçoit au large de la baie. De là s’amorce la visite du village qui conduit jusqu’à la réserve innue d’Essipit. D’ailleurs, quelques sentiers qui partent du terrain de baseball municipal conduisent directement au bord du fleuve d’où l’on peut voir les baleines. Plus loin, on atteint le quai des Pilotes, un haut-lieu de la plongée au Québec, port d’attache des pilotes qui y embarquent sur les navires transocéaniques.
Forestville est une petite ville industrielle qui retient peu l’attention des touristes sauf que, si on quitte la route 138 aux feux de circulation et qu’on longe la rivière Sault aux Cochons, on atteint la superbe baie Verte pour une balade fort agréable en bord de mer à partir du belvédère ou du camping.

À 25 km de là, une étape dans le secteur de la chapelle de Sainte Anne des Îlets-Jérémie s’impose. On y découvre un lieu historique captivant, un site naturel magnifique et un sentier sablonneux d’une dizaine de kilomètres sur les traces des pionniers.

Baie-Comeau
À l’approche de Baie-Comeau, Pointe-aux-Outardes et Pointe-Lebel s’offre un circuit routier fascinant pour entreprendre le tour de cette péninsule de sable fin en s’arrêtant pour une visite au Parc régional de Pointe-aux-Outardes afin de mieux en connaître l’écosystème exceptionnel et les plages incroyables. On compte quelques campings dans le secteur.
À Baie-Comeau, le centre-ville et les quartiers riverains sont intéressants à parcourir. On continue jusqu’à Godbout où, là, il vaut la peine de faire une halte au paisible camping local pour explorer tous les sentiers qui sillonnent ce village tellement agréable et la rue Pascal-Comeau qu’on arpente en respirant profondément l’air du large.
Il ne faut pas rater Pointe-des-Monts non plus. À 24 km de la route 138 on aperçoit l’un des plus anciens phares du Saint-Laurent, la maison du gardien aujourd’hui auberge charmante, et un environnement côtier d’une beauté saisissante. On a que le goût d’y séjourner ou de camper sur le site voisin. (À suivre…)
