La douceur du foyer
42 jours et 16 046 km plus tard, nous voilà revenus à notre appartement. Un rythme rapide, soutenu et parfois bousculé par les évènements nous est quelque peu rentré dedans. Mais ce périple, qui ne passera pas à l’histoire — du moins la nôtre — est derrière nous et déjà, nous sommes passés à autre chose.
La traversée de l’espace canadien du Pacifique à la frontière du Québec s’est somme toute déroulée comme espéré, à une variante près. Pour traverser le nord de l’Ontario, la route transcanadienne troque, à la frontière du Manitoba, le numéro 1 pour devenir la 17, puis la 69 à Thunder Bay et contourner le lac Supérieur jusqu’à « Soo » (Sault Ste. Marie). Ce fut vraiment le bout de chemin nous ayant semblé le plus long et ennuyant, nettement pire que les prairies de l’Ouest. Outre Thunder Bay, Nipigon ou Marathon, le GPS semblait s’entêter à n’afficher que des villages invisibles aux noms imprononçables suivis d’un numéro, laissant à penser qu’il s’agissait de réserves amérindiennes. Quant aux services d’approvisionnement tant pour l’automobile que pour l’estomac, la prudence impose de prendre ses précautions.
Dans l’ensemble, la route qui traverse ce quasi-désert peuplé d’épinettes est plutôt en bon état, beaucoup mieux que la dernière fois où nous l’avions parcourue dix-sept ans plus tôt. De grands segments ayant été refaits, de nombreux pics rochers furent dynamités pour rectifier les pentes et améliorer la courbure des virages, mais la population y est toujours aussi absente.
Les camions transportant de longues billes de bois y sont nombreux et il n’est pas rare que des cailloux viennent s’écraser sur les parebrises. Comme plusieurs, nous n’y avons pas échappé. Un bruit sourd, comme celui d’un coup de fusil de calibre 12, nous fit sursauter. Immédiatement, je constatai l’empreinte — le mot le cratère serait presque justifié — d’au moins 4 cm laissés dans le pare-brise. Il était clair qu’il nous n’avions pas frappé une libellule géante avec des pierres au foie ou aux reins, mais plutôt un caillou bien réel qui devait être gros comme un œuf. Heureusement, la vitre laminée du pare-brise résista même si je devrai la faire remplacer dans les prochains jours. Encore un effet pervers auquel on ne s’attend pas lorsque l’on entreprend un voyage.
Pour répondre à de nombreuses questions reçues, je dois dire que je suis entièrement satisfait des qualités routières de notre nouvelle caravane. Docile derrière son tracteur, elle fait oublier sa présence. Est-ce à cause de son design ou encore du contrôleur électronique d’antilouvoiement ? Sans doute un peu des deux. Une moyenne de consommation de carburant de 8,7 l/100 (en remorquage et en mode solo) en révèle beaucoup sur ses qualités aérodynamiques. Quant à l’antilouvoiement, il s’est avéré d’une efficacité tellement discrète qu’il me faudra procéder à des tests supplémentaires, disons un peu plus musclés, pour vraiment le mettre à l’épreuve et mieux cerner son potentiel. Pourtant, durant notre périple, nous avons, à l’occasion, subi de forts vents ainsi que des bourrasques latérales dépassant les 80 km/h. Malgré ces conditions, il s’est montré sans failles.
Drôle de voyage que vous avez fait… avec une moyenne journalière de près de 400 km. Des lectures que j’ai faites le dimanche matin sur vos chroniques de voyage, je ne détecte aucun plaisir que vous auriez pu avoir durant ce voyage.
Un voyage qui sent le bout du rouleau de cette façon de voyager!
Le choix des routes est très personnel mais j’aurais opté de rouler sur les routes des USA via la I-90 & I-94 pour traverser au Canada via la I-69 et d’arriver en Ontario sur la 402 et poursuivre jusqu’au Québec via la 401. C’est vrai que je roule avec un ivrogne qui consomme ± 30 L/100 KM et l’avantage de rouler aux USA est le coût de l’essence et les superbes de belles routes.
Avec ce choix, Il n’y aurait eu que trois jours de moins à demeurer aux USA au cours de l’hiver prochain !
Ah ah, les fameux cailloux dans le pare-brise, que je vous comprends, j’en suis rendu à mon troisième ‘fix’ dans le même pare-brise en autant de voyage. Mais il faut comprendre qu’ils sont plus petits et ne se retrouve pas dans le champ de vision du conducteur.
D’accord avec Estelle. Ça sent la fin, un peu comme nous en avril 2015 à Myakka River en Floride. Ma conjointe et moi on s’est dit qu’on avait assez joué dans ce film. Après plus années en vr aux USA et au Mexique on s’est dit qu’il y avait autre chose. Depuis, on a marché Compostelle et voyagé un peu partout, Europe, Russie, Asie, Scandinavie, jamais en groupe, ( le vr rend autonome) et on a jamais regretté. Pour l’ouest canadien et l’Alaska ce sera en vr loué à partir d’Edmonton. Moins de route , autant de découverte, moins cher. Et surtout toujours un plaisir renouvelé.