La délivrance
Voilà, c’est maintenant confirmé, nous aurons un nouveau véhicule récréatif prochainement. Quand ? Je l’ignore encore, mais ce que je sais c’est que l’aménageur a reçu du fabricant automobile, le numéro de série de la voiture.
Ceux qui sont le moindrement familiers avec le monde de la vente automobile savent que lorsque le concessionnaire est informé du numéro de série attribué à un véhicule qu’il a commandé, il a alors la confirmation que celui-ci sera prochainement construit. En ce qui touche la détermination d’une date précise de sa livraison au client et par la suite au consommateur, il s’agit d’une autre chanson.
L’aménageur qui va habiller et décorer l’intérieur de notre nouvelle bête m’a avoué son espoir de le recevoir aux environs de la mi-juillet, ce qui, pour moi, représente un moindre mal considérant la période de grande incertitude que nous traversons. Une fois arrivé à l’usine pour y être transformé en VR, il faudra compter une dizaine de jours pour lui donner son apparence finale.
De façon réaliste, tout ce processus devrait être complété dans les premières semaines d’aout, au mieux, durant la troisième de juillet. Pour moi, une, deux ou trois semaines de plus ne feront pas une grosse différence. La pensée de prendre la route alors que les grandes vacances estivales touchent à leur fin pour une majorité de Québécois ne m’est pas désagréable, bien au contraire.
La décision ne fut pas facile à prendre, croyez-moi. D’ailleurs, si je devais résumer en un mot cette difficulté, pénurie s’imposerait à mon esprit. En fait, il serait plus juste d’écrire ce mot avec un S puisqu’il implique tellement de variables : chaine de production mise à mal par la pandémie, ruptures de stock de plusieurs accessoires, difficultés de livraison de pièces et d’accessoires provenant de sous-traitants… la liste complète des embuches serait trop longue à énumérer.
Je sais, vous avez sans doute l’impression que je vous fais languir en ne précisant pas ce que sera ce nouveau véhicule récréatif. Vous avez sans doute raison, il est temps de mettre fin à votre supplice. Notre prochain VR — roulement de tambour — sera aménagé dans une coquille Ford Transit 350 par Gala RV et portera le nom de Montecarlo LXT.
Mais pourquoi pour ce modèle plutôt qu’un autre ? Ici encore, la réponse découle d’un amalgame de facteurs. Pour mieux comprendre, je vous invite à relire mon billet du 16 mai dernier intitulé Justifications. En plus de la résistance de Michelle à s’embarquer dans ma folle aventure, je mentionnais deux autres raisons m’ayant conduit à renoncer au projet de voyager dans un équipage tout électrique — automobile et caravane —.
La rareté des véhicules récréatifs disponibles sur le marché constituait le premier et le plus important des obstacles pour retrouver mon statut de caravanier. Sans VR, impossible de faire du caravaning, cela va de soi.
L’autre raison que j’évoquais, sans être insurmontable, obligeait à une réflexion sur le type de VR permettant au mieux de ne pas trop être affecté par la fréquentation grandissante des terrains campings. Confronté à des emplacements disponibles de plus en plus rares et officiellement sans VR, il devenait ridicule d’envisager de quelconques réservations dans les campings.
Le seul moyen de sortir de l’impasse causée par le grand nombre de véhicules récréatifs sur nos routes dans un contexte de faible disponibilité des emplacements de camping obligeait donc à trouver un VR qui soit le plus discret possible. Ce faisant, en cas de nécessité ou par gout, il devenait possible d’utiliser des espaces vacants où s’arrêter pour la nuit sans trop attirer l’attention.
Dans une telle situation, toute caravane, si petite soit-elle, témoignerait de la présence d’un caravanier en quête d’une halte. Au mieux, seul un VR de classe B peut espérer demeurer incognito ou être confondu avec une fourgonnette de service. Voilà donc pourquoi notre prochain VR en sera un de classe B.
Celui qui s’en vient sera notre septième acquisition d’un véhicule récréatif de cette catégorie. Pendant 11 ans, j’ai possédé et conduit toutes les plateformes présentes en Amérique du Nord : Volkswagen, GMC, Promaster, Sprinter long ou court, qu’elles roulent à l’essence ou au gazole.
Pour avoir un mimimum d’impression de ne pas me retrouver à nouveau dans les mêmes traces, il me fallait donc trouver un VR aménagé sur un châssis avec lequel j’étais moins familier. C’est donc décidé, dorénavant je me déplacerai en Ford. Après tout, lors de l’essai routier d’un B+ réalisé pour Camping Caravaning en 2019, j’avais beaucoup aimé sa position de conduite rappelant celle du Sprinter. La présence du moteur Ecoboost doté d’un turbocompresseur garantit un meilleur couple pour un moteur à essence, un élément important dans les longues montées. De plus la boite à 10 rapports permet plus de douceur et d’harmonie dans le passage des vitesses ainsi qu’une optimisation de la consommation du carburant.
Je souhaitais trouver un VR qui serait à la fois robuste — comprendre un châssis 350 — mais sans roues jumelées pour le propulser. Considérant qu’un VR de classe B offre un volume intérieur restreint, des roues simples à l’arrière autorisent un peu plus de place pour les bagages sous les banquettes.
La qualité des VR de classe B fabriqués au Québec est indéniable. Les ouvriers de nos usines sont consciencieux et appliqués. Il me fallait donc trouver le point qui permettrait de démarquer les concurrents en lice.
Rappelez-vous que je disais que les conditions actuelles de la pratique du caravaning sont en mutation. Ce fut donc l’autonomie du véhicule en mode sans services qui marqua le point. Avec deux réservoirs (eau fraiche et eau grise) de 170 litres chacun et un réservoir d’eau noire de 68 litres, le Montecarlo se démarque de tous les autres B du monde, tous pays et continents confondus.
Avec une utilisation parcimonieuse, j’estime que frôler la semaine d’utilisation sans être relié aux services pourrait être chose possible. L’avenir me dira si je me fais des illusions, mais pour l’instant je trépigne d’impatience pour relever ce défi au plus tôt.
La semaine prochaine, je délaisserai mes élucubrations personnelles des dernières semaines pour aborder un sujet plus sérieux où il sera question d’assurances.
Bonjour Paul,
Ce cheminement de pensée pour prioriser l’autonomie et réduire la dépendance face aux terrains de camping qui sont de plus en plus réservés des mois à l’avance partout au Canada et aux États-Unis témoigne d’une mouvance qui prend de plus en plus d’espace chez les caravaniers. La recherche d’une plus grande liberté lors des voyages devient une priorité, quitte à réduire notre désir d’espace et de confort à l’intérieur du VR. Félicitations pour votre acquisition. Ce fabricant québécois attire l’attention depuis qu’il a dévoilé ses premiers modèles. Étant donné que la plateforme Ford Transit est également disponible en version diesel, je me demandais enfin pourquoi vous aviez opté pour le moteur à essence. Bonne route avec votre nouveau VR…
Yves Vermette,
Deux raisons. La première repose sur la très faible disponibilité de ces fourgonnettes produites par Ford. Le fabricant du Montecarlo vient tout juste de terminer son second démonstrateur qui sera acheminé à son magasin de Lévis.
Mon impatience à m’en procurer un a beaucoup limité mon choix. Je devais choisir parmi les trois ou quatre unités dont les numéros de série avaient été confirmés par Ford. Couleurs limitées à trois seulement mais, heureusement, le moteur Ecoboost plutôt que celui atmosphérique.
Sur le site web Ford.ca, il n’est fait aucune mention de la disponibilité d’un moteur diésel pour les modèles 2021. Je crois également que tous les Montecarlo LXT ne seront offerts qu’avec le moteur Ecoboost.
Ma préférence pour un diésel tenait beaucoup au couple impressionnant de ce moteur qui, grâce à son turbo, était beaucoup moins affecté par la raréfaction de l’air en altitude. Comme le moteur à essence Ecoboost dispose lui aussi d’un turbocompresseur, la différence de comportement des deux moteurs devient pas mal moins importante.
Compte tenu également du peu de kilomètres parcourus en VR, la longévité exceptionnelle d’un moteur diésel ne constitue pas un argument majeur, ses avantages tenaient plus de son couple élevé et de sa faible consommation de carburant. Même s’il consomme un peu plus, le moteur Ecoboost n’a besoin que d’essence régulière pour fonctionner et, contrairement au Québec, aux États-Unis, le prix de l’essence régulière est beaucoup moins élevé que celui du carburant diesel. L’écart entre les coûts de fonctionnement de ces deux types de moteurs prend alors une importance toute relative, surtout qu’un moteur diésel ajoute quelques milliers de dollars au prix d’un véhicule.
C’est avec soulagement que j’apprends cette nouvelle. Pour un court moment j’ai meme cru que vous pensiez accrocher votre cle de VR pour de bon. Je reste a l’affut de votre presence discrete dans mon voisinage pour peut etre vous apporter un cafe matinal qui sait. Bonne route a vous deux et des kilometres de plaisir.
C’est un beau véhicule. Vous allez sûrement l’aimer.
M. Laquerre, une fois que vous avez le no de série vous ne pouvez pas suivre le cheminement de votre véhicule sur la chaine de montage le transport etc??? Quand j’ai commandé mes pick up Ram ma fille qui travaillait chez le concessionnaire suivait mes véhicule à la trace: il est à la peinture, il est dans la cour de triage au Mexique, il embarque sur le train, il est rendu à telle ou telle place
etc…
François Laniel,
Sans doute sera t-il possible d’en suivre la trace au moment où débutera sa construction. Pour le moment la seule confirmation qui ait été possible d’avoir témoigne qu’il est enregistré dans le système mais qu’il n’est toujours pas entré sur la chaîne d’assemblage.
Small is beautiful
Allez vous comme pour vos derniers VR….faire modifier l’installation électrique pour la rendre plus efficiente avec batteries aux lithiums? Faire ajouter des lanterneaux…etc ?
Je pense que l’extérieur sera très discret vu le prochain plan de match
Je me pose la question sur la tenue de route avec un simple jeu de roues arrière !
Déjà des classes A ou C avec des roues doubles valsent pas mal d’un côté à l’autre, j’imagine le cas avec ces roues arrière simples !
Normand Berthelette,
Un VR de classe A ou C diffère beaucoup d’un autre de classe B. La longueur, la hauteur et la largeur étant nettement moindre sur un B, cela contribue à abaisser le centre de gravité de ce type de VR.
Quant à la présence ou non de roues jumelées à l’arrière, des roues simples offrent le même écartement que des roues jumelées. La largeur maximale de l’assise des roues au sol est donc identique dans les deux cas, ce qui ne serait pas le cas pour une camionnette où la seconde roue est déportée vers l’extérieur et caché sous le renflement ajouté à l’aile du véhicule. En fait, la principale justification d’un train arrière à roues jumelées est de permettre une augmentation de la charge utile du véhicule.