La délivrance
Ça y est, les États-Unis ont finalement acquiescé au souhait de nombreux canadiens et ouvert leur frontière aux visiteurs. Véritable délivrance pour les « snowbirds » qui souhaitaient échapper aux rigueurs de l’hiver, ceux-ci pourront orienter leur boussole vers le sud à compter du 8 novembre qui vient. Je crois d’ailleurs que dans les jours qui vont suivre cette date, les agents des services frontaliers de ce pays vont être connaitre des quarts de travail exténuants.
Certes, cette ouverture s’accompagne de conditions, mais celles-ci apparaissent bien minimes en comparaison de la promesse d’un soleil radieux et de la douce chaleur des états du Sud.
Comme on l’espérait, cette bonne nouvelle fut suivie de peu par la reconnaissance de la validité de la protection chez les personnes doublement vaccinées, peu importe que celle-ci provienne de deux vaccins différents. D’ailleurs, depuis, le gouvernement a préparé un nouveau certification de vaccination expressément à l’intention des voyageurs hors Québec. Décidément, une belle embellie se dessine dans le ciel des grands voyageurs.
Bien sûr, selon les exigences actuelles, il faudra, au retour, prouver par un test Covid-19, subi dans les 72 h avant de se présenter à la frontière canadienne pour rentrer au pays, un résultat négatif. Mais, à chaque jour sa peine, rien ne dit que cette dernière mesure sera encore d’actualité en mars ou avril 2022.
Une chose semble cependant étrange dans le test exigé, surtout lorsque l’on entend dire que celui-ci coutera environ 200 $ É.-U. Si l’on remonte un peu dans le temps, un test négatif était déjà exigé lors d’un retour au pays par voie terrestre.
Je me souviens avoir déjà suggéré à plusieurs caravaniers revenant de la Floride de se présenter à une pharmacie le matin de leur départ pour subir le test — qui en passant était gratuit — et de demander à obtenir le résultat par courriel ou par texto, puis, par la suite entreprendre leur remontée vers le Nord. Règle générale, la confirmation du résultat leur parvenait sur leur tablette ou leur téléphone dans les 24 à 36 heures.
Si l’on prend en compte que trois jours suffisent amplement pour rouler la distance Floride — frontière canadienne, ils avaient la certitude d’avoir en main la réponse au moment de se présenter à la frontière. Ceux qui désiraient prendre plus de temps pour faire le trajet pouvaient toujours opter pour une pharmacie située dans un état plus au nord, comme la Georgie, ou même la Virginie. La seule chose qui importait était d’obtenir le résultat avant d’arriver au poste-frontière.
Pourtant, alors que l’on était dans la période chaude de la pandémie, ce test gratuit était reconnu par les autorités frontalières. Conséquemment, je m’explique mal pourquoi aujourd’hui, alors que la situation est moins problématique, il serait requis de recourir à un test aussi onéreux. D’ailleurs, le montant facturé en clinique semble disproportionné puisque, semble-t-il, plusieurs chaines de pharmacies exigeraient seulement une trentaine de dollars pour le faire.
Finalement, en prenant des mesures sanitaires appropriées, un véhicule récréatif constituera une bulle de protection fort adéquate pour les caravaniers. La seule ombre qui restera au tableau, mais de taille celle-là, sera d’évaluer la volatilité de la situation sociale qui sévit aux États-Unis.
Personnellement, le danger de la polarisation extrême de la population américaine face à la perception de la pandémie me semble encore plus préoccupant que le virus lui-même. Si le premier s’attaque principalement aux voies respiratoires, celui de la polarisation monte directement au cerveau, remplaçant irrémédiablement la rationalité par des croyances complotistes plus simplistes les unes que les autres.
L’ouverture de la frontière américaine sera-t-elle suffisante pour amener une révision de vos projets de voyage pour l’hiver qui vient ? J’aimerais bien connaitre votre réponse.
Quant à moi, suite à l’intervention chirurgicale subie récemment, j’ai dû inscrire à mon calendrier pour la mi-décembre, un examen de contrôle que je souhaite le dernier. Si le médecin me libère, la probabilité d’un départ au début de janvier va continuer d’alimenter tous nos espoirs.
Très très bon texte