La côte et la civilisation
Après un mois passé dans le désert californien, nous sommes retournés sur la côte du Pacifique. Sur le coup, ce fut un choc, à cause du bruit. À Agua Caliente, c’était le grand silence. Au State Beach de San Clemente, on entendait rouler les autos et les camions toute la nuit. Il faut dire que ce camping est enclavé entre l’océan et l’autoroute 5, entre Los Angeles et San Diego, dans un long couloir urbain où vivent 20 millions de personnes. C’est du monde en titi! Ça nous changeait radicalement des cailles, des tourterelles et des «roadrunners».
Le camping de San Elijo, un peu plus au sud, est pour sa part coincé entre la route 101 et l’océan. Il y a moins d’autos et peu de camions. Mais il y passe un train, qui roule à haute vitesse et qui siffle bruyamment avant d’arriver au passage à niveau, même la nuit. «Si tu n’as pas de bouchons, tu risques la crise cardiaque, mon vieux Paul», a dit mon ami Daniel arrivé un jour plus tôt. Je n’en avais pas, mais étant né près des voies ferrées de Trois-Rivières, le train ne m’a pas perturbé.
En revanche, ces deux campings étaient situés dans des villes, ce qui m’a fait grand bien. Pendant toute la semaine passée à San Clemente, nous nous sommes rendus au centre-ville à pied en empruntant le joli sentier qui longe l’océan. Tous les jours, nous nous arrêtions au Starbucks du Camino Real. Je n’aime pas beaucoup leur cappuccino et je n’aime pas du tout qu’on le serve dans des verres de carton. Mais leur Wi-Fi était si rapide qu’on pouvait télécharger La Presse+. Nous en avons profité également pour faire le plein de romans numériques, de sorte que je n’ai pas eu à puiser dans les précieuses données de mon point d’accès Verizon.
En marchant le long de l’océan, nous avons pu admirer les surfeurs. Cette côte, c’est vraiment leur paradis. On les voit guetter les belles vagues depuis le lever du jour jusqu’à la tombée de la nuit ; ils ne paraissent jamais se lasser.
C’est surtout un sport de mâles, mais Lise ne s’en est pas plainte. Il est vrai que leurs wetsuits moulants font ressortir leurs corps musclés et athlétiques. Je me suis rattrapé avec le jogging, où les jolies coureuses sont en grand nombre.
Nous sommes ensuite allés fêter Noël, à Chula Vista, juste au sud de San Diego, où nous pouvions nous rendre grâce à un train léger, du genre que nous aimerions voir à Montréal sur le futur pont Champlain. Cette ville, qui fut le berceau de la Californie, est bien agréable. Nous aurions aimé la visiter davantage, mais le moment était mal choisi en raison des fêtes de fin d’année. On se reprendra sans doute à notre retour du Mexique.
Le Chula Vista, près de la marina, est un camping un peu cher, mais il est bien tenu et d’une propreté impeccable. Ça nous changeait des deux «state parks» précédents, où les toilettes (les chiottes, devrais-je dire) étaient malpropres.
Nous aurions d’ailleurs dû rester au Chula Vista. Le Oak Creek, où nous nous sommes rendus ensuite, est situé trop loin de San Diego. Ça, c’est notre faute. En revanche, l’accueil «face de bœuf», nous n’y sommes pour rien. Pour le fonctionnement intermittent du Wi-Fi, non plus.
L’internet étant indispensable à mon travail de journaliste, j’ai demandé à être remboursé. Niet! Conciliant, j’ai proposé de déménager dans un autre camping de Sunland RV Resorts. Cette fois, on n’a pas dit non. Mais les conditions posées étaient telles que ça n’en valait pas la peine. Nous sommes donc restés au même endroit, à contrecœur. Mais nous n’irons jamais plus dans un «resort» de Sunland.
Le carnet du caravanier
Quand ils veulent fuir les rigueurs de l’hiver, les Québécois choisissent le plus souvent la Floride et plus rarement l’Arizona. Peu, à ma connaissance, se rendent dans le sud de la Californie, qui jouit pourtant d’un climat hivernal clément et agréable.
Les températures, il est vrai, ne sont pas aussi chaudes que celles de la Floride. Au cours du premier mois, elles ont presque toujours dépassé les 20, voire les 25 degrés, Celsius bien entendu. Le second mois, par contre, le mercure a glissé sous la barre des 20 degrés et les nuits étaient fraîches, voire carrément froides.
En revanche, il n’y a pas de moustiques qui piquent et la pluie est rare. Le climat est beaucoup plus sec que celui de la Floride. Dans le désert, en particulier, c’est presque aussi sec que l’Arizona voisin.
Continuons le jeu des comparaisons, la Californie jouit de deux avantages sur l’Arizona. Dans le désert, il y a des sources chaudes, si plaisantes. Et le long de la côte, il y a l’immense Pacifique. L’eau y est plutôt fraîche l’hiver, mais Lise a été assez hardie pour s’y baigner. Elle estime que c’est moins froid qu’à Ogunquit l’été. Et puis, on peut marcher le long des grandes plages.
Un dernier point en faveur de la Californie : il m’a semblé beaucoup plus facile d’y trouver une place dans les beaux campings. Partout dans le désert, il y a des sites libres. Même sur la côte, on a pu s’installer sans mal. L’an dernier au contraire, à la même époque, beaucoup de campings de la Floride affichaient «allez voir ailleurs».
Cela dit, si vous cherchez tout d’abord la chaleur, la Floride, c’est incontestablement mieux.
Lise, qui fête aujourd’hui son 68e anniversaire, se joint à moi pour vous souhaiter une merveilleuse année 2015. On se revoit le samedi 10.
Bonne Année à vous Monsieur Roux ainsi qu’à votre épouse.Plaisir de vous lire chaque samedi et de participer un peu à votre fantastique périple
Je suis d’accord avec la comparaison que vous faite concernant la Californie. Il faut aussi considérer la distance supplémentaire pour atteindre la Californie. Avec un petit véhicule, le coût additionnel joue moins. Dans mon cas, c’est un facteur que je prends en considération.
Je préfère la Californie à la Floride tellement que je suis prêt à payer un peu plus cher, quitte à passer du temps dans le désert pour me rattraper un peu.
À Chula Vista, vous n’avez pas été importunés par les fourmis? Nous, si.
San Diego vaut la peine d’y revenir… n’y manquez pas.
Pour l’internet, j’ai capitulé et j’utilise un « hot spot » de AT&T. Il fonctionne même ici dans le désert où nous sommes!
Un jour nous irons découvrir cette Californie aux ciels si bleus et au soleil quasi omniprésent!
Mais pour l’instant, la Floride, c’est facile d’accès. Quand on a certaines obligations, on peut en revenir facilement et rapidement. C’est vrai que ce n’est pas toujours facile de trouver où s’arrêter quand on voyage sans réservation. Il faut à ce moment-là, opter pour le centre, loin des côtes. À date, nous avons séjourné dans beaucoup de State Park et de County Park et je peux dire qu’en général, ils sont très beaux et surtout très propres. Ce qui ne semble pas être le cas dans tous les états du sud!
Je vous souhaite à vous et à Lise une bonne continuité de voyage et une bonne année 2015!
Merci de ces vœux. Nous vous souhaitons aussi à tous les deux une merveilleuse année 2015.
Pour ce qui est des State Parks et des County Parks de la Californie, ils nous ont déçus. Ils sont souvent moins beaux que ceux de la Floride et presque toujours moins propres. Il est probable que, l’an prochain, nous irons à notre tour en Floride.