La beauté de la campagne
J’adore rouler sur les Interstates pour plusieurs raisons. En tout premier lieu, ces autoroutes qui sillonnent les États-Unis d’est en ouest (numéros pairs) ou du nord au sud (numéros impairs) constituent pour nous Québécois le moyen le plus rapide de se rendre en Floride, au Texas, en Californie ou à Las Vegas.
Ces routes sont larges et, généralement, elles sont d’une circulation fluide. Elles ont aussi des limites de vitesse plus élevées que les petites routes. Le voyageur est également certain de trouver à proximité de son trajet, tous les services requis par son statut : carburant, restauration et hébergement. La qualité de leur revêtement laisse aussi les routes de chez nous loin derrière, très très loin.
Cependant, ces routes, si agréables soient-elles, présentent un défaut majeur. Elles nous privent de la vie des communautés des États qu’elles traversent. Je ne saurais dire combien de fois Michelle et moi avons parcouru la I-80 depuis 20 ans. Chaque fois, cela se produisait tard l’automne et notre souhait le plus cher se résumait à retrouver un peu de la chaleur du soleil perdu.
Comme beaucoup de « snowbirds », nous ne faisions pas un voyage, mais plutôt un déplacement vers un point bien précis en limitant les arrêts. Ce faisant, nous passions outre à une foule de beaux endroits que le ciel inclément d’automne nous interdisait. Que de fois, par exemple,des affiches sur le bord de l’autoroute annonçant le Blue Ridge Parkway ou d’autres routes exotiques attirèrent mon attention et suscitèrent mon envie ! Pourtant, chaque fois, nous gardions le cap sur l’objectif premier : la chaleur. Exceptionnellement, cette année, l’occasion s’est offerte de réparer cette lacune.
En fin de matinée, nous avons commencé à rouler en Virginie et, depuis que nous avons quitté l’Interstate, à la sortie 264, je commence vraiment à comprendre le slogan de cet État, « Virginia is for lovers ». À chaque détour, un aspect du paysage suscite un commentaire admiratif.
Ainsi, ce soir, nous sommes au Outlanders River Camp, situé au 4253 US 211 West, à proximité de Luray. Je mentionne l’adresse au complet, car je suis certain qu’il s’en trouvera parmi vous pour désirer venir y faire un arrêt. Tiens, tant qu’à y être, je vous donne aussi l’adresse web : www.outlandersrivercamp.com.
Ce terrain de camping est situé dans une prairie à flanc de colline (dans cette partie de la Virginie, tout est colline). Bordé d’un côté par un champ de maïs, sur les trois autres faces, la rivière Shenandoah se charge de le délimiter. Au total, il est bordé par 1,6 km d’une rivière tout aussi indolente que le paysage qui nous entoure. Plusieurs emplacements à trois services destinés aux caravaniers sont à entrée directe.
Les amateurs de camping léger n’y sont pas laissés pour compte puisque la plupart des emplacements leur étant destinés comprennent un carré parfaitement de niveau, d’environ 3,5 mètres de côté et délimité par des madriers pour recevoir la tente. Pour les campeurs affichant une préférence pour des emplacements plus ombragés, d’autres, avec accès direct à la rivière, sont à leur disposition exclusive.
Cet après-midi, nous avons d’ailleurs visité les abords de la rivière. Sur la rive d’en face, un cheval s’y désaltérait alors que tout près de nous, une vingtaine de canards et d’oies discutaient ferme pour déterminer lequel de ces deux types de volatiles produisait les meilleures plumes pour oreillers.
Demain encore, nous coucherons ici. Si je fais exception d’une petite famille sous une tente, cachée dans les arbres près de la rivière, le reste du camping nous appartient. Que demander de mieux ? Le calme total quoi ! Seul bémol à mon bonheur: pas de service wi-fi sur le camping et le signal du cellulaire est pour le moins hésitant. Ma Nanostation réussit bien à capter deux réseaux, mais ils sont protégés. J’espère que mon iPhone va faire un effort pour se secouer les ondes.
Laisser un commentaire