Justifications
Cette semaine, je reprends là où j’avais laissé le sujet de la semaine dernière pour expliquer les raisons ayant conduit à mettre en veilleuse mon projet voyager à bord d’une caravane dont la seule source d’énergie aurait été l’électricité. Celles-ci se ramènent principalement à trois.
La première, d’ordre relationnel, implique Michelle ; c’est donc dire son importance. Dès les premiers jours après avoir acquis la Model Y, j’avais noté que pour elle, passer d’un véhicule carburant au pétrole à un électrique s’avérait difficile. Malgré la grande autonomie de la Tesla, redoutant toujours la panne de carburant, elle craignait que l’on ne puisse facilement trouver une bonne de recharge à temps. Honnêtement, je ne pouvais lui en vouloir puisque même après avoir beaucoup lu sur le sujet de l’électrification des transports, je devais moi aussi mettre à l’épreuve toute ma capacité d’adaptation afin d’assimiler le changement de culture imposé par un véhicule tellement différent de ceux que nous avions toujours connus.
Moins techno que je me plais à l’être, Michelle m’avait à maintes reprises souligné sa réticence à se lancer dans une aventure qu’elle considérait pleine de mystères et imprudente. Pour elle, ne dépendre que de l’électricité, revenait à voyager sans plan B. Que faire en cas de panne, sans propane pour alimenter le frigo, plongés dans le noir, sans chauffage ni eau chaude ? L’inquiétude étant une chose viscérale et sournoise échappant à toute démarche rationnelle, le projet avait donc du plomb dans l’aile.
Par le passé, chaque fois que j’ai eu à m’adresser à des personnes tentées par la vie nomade, lors d’une entrevue dans les médias, une conférence dans un salon de VR, un rassemblement de la FQCC ou dans un article du magazine, la première condition de réussite que je mentionnais était qu’un projet aussi peu conventionnel devait nécessairement endossé avec enthousiasme par les deux membres du couple.
Pour bien me faire comprendre, je apportais en exemple que si l’un des partenaires appuyait à fond sur l’accélérateur du VR pendant que l’autre faisait de même avec le frein, plusieurs problèmes n’allait pas tarder. En peu de temps, le moteur, la boite de vitesse, le système de freinage et les pneus se mettraient à chauffer et tout risquerait de briser. Pis encore, à l’intérieur du VR la tension relationnelle du couple deviendrait rapidement invivable.
J’en ai connu quelques-uns à qui cela est arrivé. Un projet imposé par l’un des partenaires, généralement le mari, à une conjointe ou un conjoint qui, tant bien que mal, tentait de s’accommoder de la situation pour plaire à l’autre. Ensembles dans le VR au moment du départ, après quelques semaines, leur couple avait atteint sa limite de tolérance, au point que l’un de ses membres décidait de prendre l’avion pour revenir à la maison, consacrant ainsi l’échec de ce projet non partagé.
Par souci de cohésion avec les propos que j’avais défendus, je me devais de les appliquer à la situation que nous vivions. Le désir que nos voyages soient agréables et que notre vie de couple conserve son harmonie justifiait à elle seule de suspendre le projet.
La seconde raison s’avérait d’un tout autre ordre. La pandémie dans laquelle nous pataugeons tous ne se limite pas à des impacts sanitaires. Elle a bouleversé le calendrier de tous les constructeurs et aménageurs de véhicules récréatifs. Difficultés d’approvisionnement en pièces et accessoires, fermeture d’usines, absences fréquentes de travailleurs frappés par la covid, encore aujourd’hui, les délais de production demeurent chamboulés à en perdre la tête. Certains constructeurs m’ont affirmé devoir composer avec un délai de livraison frôlant deux ans.
Quant à la troisième raison, elle repose sur la popularité incroyable que connaissent les véhicules récréatifs. L’hiver n’était pas encore terminé que les réservations affluaient dans les terrains de camping. Aujourd’hui, sauf exception, il est presque impossible de trouver un emplacement alors que la période estivale est encore à venir.
Dans mon cas, n’ayant plus de VR et ne pouvant déterminer avec précision le moment où je pourrais en acquérir un nouveau, il m’était impossible de finaliser une quelconque réservation. Si éventuellement je réussis à trouver un véhicule récréatif nous convenant, il me faudra faire preuve de souplesse en matière d’itinéraires et surement me préparer à de nombreuses nuitées en mode autonome, hors des terrains de camping.
On sait tous que les lieux accueillant aux caravaniers autonomes de passage ont comme caractéristique principale le respect du postulat du premier arrivé premier servi et ça, tant que l’espace le permet. Qu’il s’agisse du stationnement dans un lieu public ou commercial, se déplacer à bord d’un VR de petit gabarit n’attirant pas trop l’attention devient un atout important. Selon cette logique, un véhicule de classe B se révèle beaucoup plus compatible à ce genre de caravaning qu’une roulotte et son tracteur. Qui plus est, en pleine nuit, si un départ subit s’avère nécessaire pour quelque raison, il suffira de se mettre au volant pour déguerpir rapidement sans mettre le nez dehors.
Voilà donc où nous en sommes dans notre réflexion. Actuellement sans VR, mais en recherche intensive pour en dénicher un qui permettrait de contourner les obstacles mentionnés ci-haut, je garde toujours l’espoir de trouver le véhicule qui nous permettra de retrouver un semblant de la normalité perdue. Dans mon cas, les choses se compliquent d’autant que je ne me sens pas prêt à laisser tomber mes exigences en matière de qualité, de finition, de confort, de performance… Ce que je peux être difficile !
J’espère malgré tout que la semaine prochaine, il me sera possible d’envisager une fin heureuse à cette saga et de vous en faire part. Mais… je ne peux rien vous promettre !
Ce que femme veut, Dieu le veut…
Nous voulions un classe C 25 pieds Winnebago View ou Navion. Or, il n’y en aura pas de disponible avant l’automne si tout va bien et avec les prix en conséquence. On s’est alors rabattu sur le Entegra Qwest 24L 2021. Celui qu’on voulait avec toutes les options désirées se trouve à Gatineau, soit 800 km de la maison. Nous irons en prendre possession vendredi prochain.
Pour un vr fonctionnant à l’électricité, je crois que cela va prendre encore plusieurs années et donc, en raison de notre âge, ce ne sera pas pour nous. En attendant, on aime bien profiter des technologies actuelles plutôt que d’attendre ce que l’on ne pourra avoir.
Pour un usage de tous les jours une voiture électrique peut certainement convenir, mais pour de longs périples que ce soit en caravaning ou encore de longs road trip je crois qu’il faudra encore une bonne dizaine d’années.
C’est toujours ce que j’ai dit, décider en couple ce qui est le mieux pour nous quand on est deux, le genre de VR, le style de camping et ça peut évoluer au fur et à mesure que la vie se prolonge avec ses aléas parfois hors de notre contrôle!
En effet, tant qu’à voyager et se ronger les ongles d’angoisse aussi bien y aller avec des valeurs sures, on fait ça pour avoir de l’agrément pas pour faire des ulcères haha.
Super machine Estelle, félicitations pour votre choix à ton époux et à toi. J’adore le « poste de pilotage ».
Pour éviter les conflits dans un couple, il y deux règles à suivre !
Règle #1 : Madame à raison
Règle #2 : En cas de doute, se référer à la règle #1
^J’aime beaucoup le commentaire de Claude B.
Claude B, ahahah, je la ris encore làlàlà
Farce à part, je suis de l’avis de Robert Roy. Les campings sont loin d’être aménagés et prêt a recevoir des équipements électriques.
Dumoulin,
Je me demande sur quoi repose votre affirmation et celle de Robert Roy. À la maison, je dispose d’une prise de 50 A et je pourrais facilement apporter mon adapter de recharge pour utiliser celle de même ampérage sur un terrain de camping. Je pourrais également utiliser un réducteur de 50 à 30 A et cela suffirait à complètement recharger mon véhicule électrique durant la nuit. Conséquemment, il me semble clair que l’infrastructure électirque de la très grande majorité répond aux besoin des électromobilistes.
Monsieur Laquerre je vous invite lors de votre prochain séjour en camping à vérifier le voltage dans votre vr à quelques reprises dans la journée. Vous constaterez que cela ressemble beaucoup au wifi il y une énorme différence entre le produit annoncé et celui
livré
D’accord aussi avec Dumoulin, la majorité des campings ne sont pas prêts à faire face à cela. Juste à penser aux journées achalandées, chaudes et humides où les dirigeants demandent d’être créatifs dans l’utilisation des climatiseurs et des chauffe-eau.
Vous êtes vous déjà posé la question pourquoi les gens se dotent d’appareils pour prévenir les variations de tensions sur les campings.
Et que dire des parcs nationaux souvent en régions éloignés et avec très peu de services 30A.
Je me demande si on vit dans le même monde.
Paul, vous avez touché un point important concernant le branchement d’un vehicule électrique dans un terrain de Camping, les propriétaires vont sûrement augmenter leurs tarifs conséquemment à l’utilisation du courant électrique en continu par la recharge des véhicules. Vive l’électrification et les profits à venir d’Hydro Québec. À long terme j’ai bien l’impression que nous allons changer quatre trente sous pour un dollar avec le passage du pétrole à l’électricité.
Par expérience personnelle, on avait déjà beaucoup de difficulté a trouver des sites offrant un service électrique en voyageant sans réservation dans les parcs nationaux et les grands espaces désertiques des US, imaginez maintenant s’il faut brancher la voiture afin de pouvoir continuer notre exploration…
Dommage que le projet soit mis en veilleuse. J’aurais bien aimé suivre votre expérience.
https://www.capital.fr/auto/les-camping-cars-veulent-aussi-passer-au-vert-1403467
Dispendieux .mais ça s’en viens.
Est-ce qu’il y a quelqu’un ici qui croit qu’Hydro-Québec dispose de la puissance installée et de la réserve (réserve hydraulique) pour suffire à la demande d’énergie requise pour faire face à une conversion généralisée des véhicules (autos, autobus, camions) à 100% électrique au Québec ? Bien beau les VE mais de croire que l’on peut tous se convertir à 100% électrique, c’est de l’utopie et de la science fiction. J’ai déjà fait le calcul et juste pour respecter l’accord de Paris, ce serait plus 3 millions de véhicules seulement au Québec, ce qui représente une puissance de plus de 19,000 MW, soit plus de la puissance installée pour tout le complexe de la Baie James ! Il faut bien les recharger ces vêhicules ! Et une borne de recharge domestique, c’est 5kw au minimum Alors imaginez que ces 3 millions de véhicules se rechargent la nuit pour quelques heures, faites le calcul…. Nous allons manquer d’eau en amont des barrages ! En terminant, je suis désolé d’arroser la parade mais c’est ça qui est ça …