Question
J’ai une autocaravane de classe B+ Gulf Stream de 8,2 m (27 pi) de 5 000 kg (11 023 lb). J’ai installé un attelage pour youyou sur une voiture Mitsubishi Mirage 2015 de 890 kg (1 962 lb) sans freins auxiliaires. Après avoir roulé 2 000 km, notamment dans les côtes de Charlevoix, sincèrement, je ne sens aucun besoin d’installer des freins auxiliaires sur ce véhicule dont je ne sens pratiquement pas la présence derrière mon véhicule tracteur. J’ai l’intention d’aller dans le sud-ouest des États-Unis l’hiver prochain et selon mes informations, l’installation de freins auxiliaires est optionnelle. Je ne suis pas téméraire et la sécurité me tient à coeur, mais avec mon expérience de chauffeur, je suis bien à l’aise. Je veux tout de même être certain de n’enfreindre aucune loi.
Denis Bourgault
Réponse
Vous avez en partie raison, rien ne vous oblige à installer un système de freins auxiliaires derrière votre autocaravane. D’ailleurs, la loi au Québec n’exige pas la présence d’un tel système lorsque le véhicule remorqué est une voiture, même s’il s’agit d’un Hummer tiré par une camionnette moins lourde que lui.
Dans son libellé, la règlementation précise en effet qu’une remorque qui pèse plus de 1 300 kg (2 866 lb) ou qui pèse plus de 50 % du véhicule tracteur doit être munie d’un système de freinage. Or, toujours selon la loi, un véhicule automobile n’est pas une remorque. Il échappe donc à cette obligation lorsqu’il est remorqué sur ses roues. Vous conviendrez avec moi que cette situation frise le ridicule. Voilà d’ailleurs pourquoi la Fédération québécoise de camping et de caravaning (FQCC) a saisi le ministère des Transports du Québec de cette incongruité, lui demandant de corriger la situation.
Vous pourrez également rouler sans trop de problèmes dans les États du pays voisin, notamment à cause de la masse relativement peu élevée de votre youyou. Cependant, advenant un accident où il serait établi que l’absence de freins auxiliaires aurait aggravé la situation, connaissant la propension de nos voisins à intenter des poursuites judiciaires, vous pourriez avoir à vous défendre à cet égard. Même si vous êtes théoriquement en règle, une poursuite serait toujours possible. Comme vous le voyez, nous « naviguons » dans un certain flou (« roulons » serait plus juste).
À vous d’évaluer votre tolérance au risque. Remarquez que vous pourriez prendre avis d’un avocat s’y connaissant dans les poursuites en cas d’accident pour être plus tranquille.
Bonne réflexion…
Paul Laquerre