Ils sont beaux les villages-relais

Il y a une dizaine de jours, je me suis rendu dans l’extrême ouest du Québec, plus précisément à Témiscaming, où l’association des Villages-relais du Québec tenait ses assises annuelles. Pour l’occasion, on m’avait demandé de faire une présentation de l’univers des caravaniers, de leurs besoins, préférences et attentes.
J’y ai reçu un accueil à la mesure de la ruralité des villages qui composent cette association : convivial et chaleureux. Il faut savoir que ces maires représentent de petites et même de très petites communautés (Rivière-au-Tonnerre ne compte que 300 habitants). On comprend alors qu’ils mettent davantage l’accent sur la satisfaction des besoins de leurs concitoyens plutôt que de perdre leur temps dans de prétentieuses courbettes protocolaires. Valorisant le contact direct avec les gens, ils privilégient une approche pragmatique pouvant aider au développement de leurs villages. Nous étions donc faits pour nous entendre.
Mon exposé, que j’avais intitulé Les caravaniers, des visiteurs dont il faut se soucier, avait comme comme objectif de leur faire prendre conscience que camping et caravaning sont des concepts qui se déclinent sous plusieurs formes, même si plusieurs font l’erreur de les confondre.
Cette première distinction établie, il devenait plus facile de cerner les valeurs et d’identifier les besoins et attentes des touristes voyageant à bord de leur maison, que l’on nomme caravaniers. D’ailleurs, tant qu’à décortiquer, il me fallait aussi parler des véhicules qu’ils utilisent. Même si l’on peut sensiblement faire les mêmes choses ou fréquenter les mêmes endroits à bord de n’importe quel VR, il faut admettre qu’il existe des véhicules se prêtant mieux à certains usages que d’autres. Ainsi, une autocaravane de douze mètres serait moins à sa place dans un chemin forestier qu’une caravane portée ou un véhicule de classe B.
Le postulat de départ de ma présentation se résumait à ceci : une meilleure compréhension de la clientèle cible — ici, les caravaniers — accroît la possibilité d’identifier des solutions répondant à leurs besoins et attentes.
Prenons comme exemple les cyclistes. Il en est de toutes sortes. Certains sont des inconditionnels du vélo urbain, d’autres fanatiques de la route ou de la compétition. Les plus téméraires optent souvent pour le vélo hors piste (communément appelé de montagne) alors que les plus prudents ne jurent que par les pistes cyclables. Une telle diversité de profils et de champs d’intérêts commande de multiples réponses pour satisfaire aux besoins de chacun. Même si les adeptes de la pédale font tous du vélo, ce concept est bien loin d’être un concept monolithique.
Il en va de même des caravaniers. Eux aussi commandent des réponses différentes à leurs besoins, à leurs préférences. Par exemple, les terrains de camping répondent parfaitement aux campeurs saisonniers considérant leur véhicule récréatif comme un « chalet ». Les voyageurs à la recherche d’un milieu offrant à la fois sécurité, services complets et activités trouvent également leur compte sur un camping. Même chose pour les jeunes familles dont les enfants raffolent des installations de jeux. Et que dire de ceux qui désirent se retrouver dans la nature ou profiter du plein air ?
À l’opposé, il est un segment de clientèle beaucoup moins attirée par les terrains de camping. Ces personnes valorisent beaucoup l’autonomie complète et la liberté que procure un véhicule récréatif. Moins campeurs et plus caravaniers, ils aiment se retrouver le plus près possible de l’action de lieux touristiques..
Souvent, faute de ressources, ces personnes utilisent des stationnements commerciaux comme ceux des Walmart. D’ailleurs, peu importe le jugement porté sur le phénomène Walmart, il faut admettre qu’il s’agit là d’une tendance lourde. Malgré son imperfection, la solution Walmart apporte une réponse à un besoin bien réel des caravaniers.
S’entêter à la nier ou à la condamner ne suffira pas à l’abolir. Il faut donc innover et trouver des solutions suffisamment attirantes pour les caravaniers qui les conduiront à adopter de nouvelles habitudes.
Pour les villages-relais, dont le défi principal est d’inciter les visiteurs à quitter les grands axes routiers pour les découvrir, le segment des caravaniers voyageurs-visiteurs représente une opportunité à ne pas négliger. Pour les attirer, il suffirait de peu.
Des stationnements identifiés, accessibles pour 24 ou 48 heures constitueraient sans doute un incitatif majeur. Même si, au début, ces espaces n’étaient pas nécessairement accessibles à tous les types de VR, nous aurions là un premier levier d’influence sur l’économie des villages.
Le véhicule récréatif stationné, plusieurs caravaniers en profiteraient pour déambuler dans les rues et découvrir boutiques, magasins, cafés ou restaurants. Pour découvrir, il faut d’abord apprivoiser les choses et, pour y arriver, il faut y mettre du temps. Traverser un village sans s’y arrêter ne contribue pas à générer des souvenirs mémorables. Trop souvent, le voyageur pressé se prive de rencontres intéressantes et de belles découvertes.
Alors que l’Europe a compris le potentiel que représentent les caravaniers pour les économies locales, ici on en est toujours à chercher des solutions aussi magiques que compliquées. Le pari est simple : une nuitée dans une halte villageoise plutôt que chez Walmart aurait beaucoup plus d’impacts positifs pour les villages et aussi pour les terrains de camping à proximité. Eh oui, même pour les campings !
À première vue, il peut sembler étrange d’inclure les campings dans la colonne des retombées positives. Pourtant, le caravanier qui se découvre des affinités avec un village, en plus de le dire à ses amis, aimera y revenir et s’y attarder. Insatisfait du peu de temps autorisé à la halte villageoise, il se dirigera tout naturellement vers le camping à proximité dont le profil, avec ses services complets, convient particulièrement bien aux séjours plus longs.
N’oublions jamais que le caravaning attire et séduit parce qu’il rime avec liberté et autonomie. Aussi, pour que sa popularité se maintienne et s’accroisse, il est essentiel de développer des services diversifiés pour répondre aux besoins spécifiques de ceux qui le pratiquent.
Deux petites notes :
- L’adresse qui suit vous conduira à une vidéo tournée lors du Défi Montréal — New York qui m’a conduit jusqu’à Times Square. Elle vous donnera une juste idée de ce que fut cet événement : https://vimeo.com/68710171
- Ceux qui souhaiteraient recevoir la présentation que j’ai livrée à l’Association des Villages-relais, n’ont qu’à me le faire savoir via cette adresse courriel : laquerre12345@me.com. Attention, les chiffres inscrits à la suite de mon nom ne font pas partie de l’adresse, vous devrez les ignorer. Il ne sont là que pour tromper les robots du web, à la recherche d’adresses courriel pour expédier des pourriels de toutes sortes.
Il ne reste qu’à souhaiter qu’ils aient bien compris votre message et que de plus en plus de municipalités adhèrent au réseau.
Il ne reste qu’à souhaiter qu’ils aient bien compris votre message et que plusieurs autres municipalités y adhèrent.
Je cherche vos commentaires à la suite de votre essaie de trois nouveaux GPS pour VR et je ne trouve pas ??????
Merci d’avance
J’ai bien aimé ce commentaire, il décrit très bien ce que le voyageur-caravanier recherche,. Il est à espérer que la demande et l’offre puisse se rejoindre au plus d’endroit possible.
Merci de cette présentation qui explique bien le phénomène des caravaniers avec des petits véhicules (classe B) qui cherchent des endraoits hors des sentiers battus. Le texte de votre présentation devrait être repris par le moyen de diffusion de l’Association des villages relais afin de sensibiliser les absents et faire un rappel à ceux qui assistaient.
Espérant qu’il y ait de nombreux lecteurs qui proviennent des municipalités! Ils verront peut-être qu’il y a des revenus supplémentaires à faire lors que nous sommes bien accueillis. Merci d’être notre voix auprès d’eux.
Merci Paul,
Pour les gens avertis et les membres de la FQCC, à ne pas faire comme caravaniers, pour ne pas se faire une réputation de hors la loi.
Les municipalités au Nord de Montréal peuvent êtres victimes d’abus de la part de certain caravanier qui profite de la situation, pour ne pas payé, (gratos) des sites de camping, ainsi fait une jolie réputation aux vrais adeptes du camping caravaning. Il faut les déclarés aux autorités.
Voir vidéo.
http://www.youtube.com/watch?v=MQv9lppkeKg
Bonne saison de camping à tous.