Île-du-Prince-Édouard
Charlottetown livre ses secrets

La capitale de l’Île-du-Prince-Édouard demeurera toujours une petite ville de province, charmante et agréable.

Sa vieille-ville, en particulier, a préservé un cachet irlandais et britannique absolument séduisant. Son secteur portuaire a été restauré et aménagé de façon remarquable et on s’y promène avec beaucoup de plaisir. Le Parc Victoria et les grandes maisons victoriennes des environs nous transportent dans une autre époque. La rue commerciale Queen est bordée de boutiques intéressantes dans une uniformité architecturale surprenante. Les rues transversales et leurs maisons de briques évoquent Dublin en alignant les pubs, brasseries, restaurant, bar à huitres et terrasses aussi agréables que décontractées. La rue Great George, quant à elle, recèle sa part de magie et de secrets. L’artère qui part des quais de la marina et se termine devant le Parlement provincial en passant au pied de la basilique catholique Saint Dunstan, abrite deux enseignes exceptionnelles : celle de l’Hôtel Great Georges et la Galerie d’art Pilar Shepard.
Pilar Shepard
D’origine portugaise, Pilar Shepard s’est imposée en tant que spécialiste en arts visuels avant d’ouvrir sa propre galerie en 1992. Femme d’affaires et collectionneuse avisée, elle réunit dans sa galerie nombre d’artistes réputés de toutes provenances et de maintes tendances. Parmi ceux-là,au moment de mon passage, des artistes du monde comme Larry Horowitz qui peint des plages extraordinaires. Des artistes canadiens et québécois, comme Jean-Daniel Rohrer d’Outremont qui expose dans le monde et dont les œuvres non-figuratives démontrent une grande originalité. Des artistes de l’Île-du-Prince-Édouard comme Donald Rodd qui traduit et interprète merveilleusement les paysages de l’ile. De plus, Pilar Shepard, qui parle très bien français en passant, est également une passionnée d’art inuit et elle présente chez elle une sélection de sculptures vraiment remarquable. Des pièces inhabituelles d’un grand intérêt pour quiconque s’intéresse à l’art inuit. Le passage à la Galerie d’art Pilar Shepard s’avère donc incontournable pour tous les amateurs et, en particulier, pour ceux qui ont le portefeuille bien rempli.
The Great George

Comme nous, spécialement lorsque nous partons longtemps, on a parfois le gout de sortir de notre petit VR et de s’offrir une nuit à l’hôtel. Ce dont on ne se prive pas !
À proximité de la galerie, l’Hôtel boutique Great George m’a semblé très singulier, si ce n’est unique. Situé en plein cœur du quartier historique de Charlottetown, à deux pas de la zone portuaire, du parlement, des restaurants et de tout, le Great George occupe tout un district historique classé. Douze maisons patrimoniales voisines qui ont été merveilleusement restaurées et qui composent aujourd’hui un complexe hôtelier de grande classe. L’ensemble compte au total 54 chambres qui vont de la chambre d’hôte régulière en auberge à la prestigieuse suite Perkins que j’ai eu le privilège d’occuper… En passant par de somptueux appartements-bureaux, suites de charme, chambres romantiques, résidences pour deux ou pour la famille et appartements de long séjour. La plupart de ces accommodations sont regroupées dans un pâté de maisons, formant une cour intérieure avec terrasses et jardins privés. Toutes les unités sont luxueusement meublées avec beaucoup de bon gout pour créer une boutique vivante et fascinante dans laquelle tout est à vendre.

L’histoire du Great Georges a commencé modestement en 1811 avec le Wellington Hotel pour culminer de nos jours. En 1857, Henry Haszard déménage son magasin général sur la rue principale. Il aménage le Pavilion Hotel qui accueille les délégués de la Conférence de Charlottetown en 1864. L’endroit a changé de nom à plusieurs reprises, mais a toujours maintenu sa vocation tout en améliorant drastiquement sa qualité. Le Pavillon principal, hérité de cette époque, comporte un grand hall décoré à l’ancienne avec des couleurs lourdes et chaudes. On y trouve thé, café et biscuits chauds à toute heure et on y tient le petit déjeuner chaque matin. Il s’agit d’ailleurs d’une coutume particulière et déstabilisante pour certains. En se présentant dans le lobby le matin, on s’installe d’abord sur un des divans puis on nous apporte tout de suite une petite table pliante. On se sert au buffet du petit déjeuner (léger) et chacun mange dans son coin du hall d’entrée. La formule est définitivement moins confortable que le petit déjeuner à une banquette ou à la table. Elle m’a toutefois séduite par son originalité.
Le Pavillon Perkins occupe une maison complète attenante au pavillon principal. Construite en 1843 par le cordonnier Hugh Perkins, elle est demeurée résidence privée jusqu’en 1950 alors qu’elle a été intégrée à l’Hôtel Regent. Deux étages avec, au premier, un immense salon avec foyer, une cuisine complète, espace petit déjeuner et salle à manger pour huit personnes ainsi qu’une salle de télévision. Au second palier se trouve la grande salle de bain avec le bain à remous double et la douche vapeur vitrée pour deux personnes ou plus, toilette, salle de lecture et antichambre donnant sur une chambre à coucher avec un lit grand à s’y perdre devant lequel la télé est encastrée au-dessus du foyer.
L’inconvénient d’un tel endroit, c’est qu’on passe quelques heures à s’y chercher avant de s’y trouver, mais une fois réglé ce problème… On s’y fait !
Pour s’informer…
Tourisme Île-du-Prince-Édouard:1 800 887-L’ÎLE ou www.ipevacances.com. Demandez le Guide et la carte de l’ile (en français)
The Great George
thegreatgeorge.com
Pilar Shephard Art Gallery
82 Great George Street
Téléphone : (902) 892-1953
pilarshephard.com
– Le terrain de camping le plus près de Charlottetown se trouve à Cornwall, à 15 minutes du centre-ville, sur la West River: Cornwall / Charlottetown KOA – koa.com/campgrounds/cornwall