Il y a un an…
Le nom d’Éric Bélec vous dit-il encore quelque chose ? Pourtant, l’an dernier à pareille date, on ne parlait que de lui dans les médias officiels et sur les médias sociaux. Le 24 juin, revenant avec une amie d’un voyage sur la Côte-Nord à bord de son autocaravane, il empruntait pour la dernière fois de sa courte vie la rue du Bateau-passeur, aussi connue comme la route 138, en direction du traversier à Tadoussac.
Les freins de son autocaravane ayant lâché, il avait frappé la rampe d’accès au traversier — en position relevée à 34,7º — car le bateau venait tout juste de quitter le quai en direction de Sainte-Catherine, sur la rive ouest de la rivière Saguenay. On connait tous la suite de son tragique vol plané.
Je ne connaissais pas personnellement Éric Bélec. Mais, il était caravanier comme moi et je me souviens, comme plusieurs d’entre vous sans doute, m’être senti particulièrement consterné par cette tragédie dont j’aurais pu être la victime. Que de fois j’ai descendu cette même côte, tellement que j’en ai perdu le compte.
Ce sujet m’avait tellement interpelé que j’avais rédigé trois billets consécutifs à son propos, le 30 juin, les 7 et 14 juillet. Aujourd’hui, j’ai relu ces billets avec attention. Un an plus tard, opinion n’a pas changé et je crois plus que jamais le monde du caravaning présente plusieurs caractéristiques rappelant l’ère du farwest. Pis encore, la pandémie que nous vivons génère un engouement exceptionnel pour les voyages en VR. Combien de néophytes s’aventureront sous peu sur la route avec la certitude qu’un VR se conduit de la même façon qu’une automobile de très grand format ? Combien de ces nouveaux caravaniers prendront au préalable la peine de suivre un cours d’initiation à la conduite d’un VR mastodonte ? Bien peu, je le crois… trop peu à mon goût.
L’accident de Tadoussac avait donné suite à une enquête du Bureau du coroner du Québec. Récemment, le rapport officiel a été rendu public, quatre pages au total. On y apprend relativement peu si ce n’est la description de la chronologie de cette tragédie, mais aussi quelques précisions utiles.
On peut y lire que M. Bélec prenait grand soin de son véhicule récréatif. En bon conducteur, il avait pris soin de s’arrêter à l’aire de vérification des freins située à 2,1 km du quai pour s’assurer une fois de plus que son VR fonctionnait bien à cet égard. Un peu plus loin dans la pente, entre la rue des Forgerons et la rue des Pionniers, il avait à nouveau immobilisé son VR sur le bord de la route et après en avoir fait le tour, avait touché des doigts une tache d’huile sur le sol près de la roue arrière, coté conducteur. Cette tache était-elle imputable à son VR ou non, difficile d’en avoir une certitude absolue puisque qu’une centaine de mètres plus haut, tout avait paru normal.
Dans les minutes qui suivirent, tout s’aggrava. Après avoir roulé sur la voie d’extrême droite, servant normalement à la circulation locale il a par la suite obliqué dans la voie de gauche suffisamment dégagée pour qu’il puisse le faire en toute sécurité. Peu de temps après cette manœuvre, le caravanier a surement constaté que ses freins ne répondaient plus alors qu’il s’approchait d’une file d’attente. Pour ne pas emboutir les voitures devant lui, il s’est alors dirigé dans la voie à contresens où aucune voiture ne se trouvait. Dans l’espoir de ralentir son VR, il a volontairement heurté à deux reprises la glissière de sécurité, mais sans succès, il a choisi de frapper la rampe de gauche servant d’accès au traversier.
Lors de l’enquête, les techniciens ont décelé une défectuosité du système de freinage qui aurait été la cause de la perte de contrôle. Un boyau flexible à l’arrière gauche mal fixé aurait contribué à une diminution importante de la pression d’huile, ce qui aurait enrayé la capacité de freinage. Les enquêteurs ont aussi noté que le frein manuel, actionné avant la catastrophe, était en bon état de fonctionnement.
Il est clair que, malgré l’urgence le climat d’affolement qui devait régner à bord, Éric Bélec a agi au meilleur de sa connaissance. Pourtant, ses efforts désespérés pour limiter d’éventuelles pertes humaines résultant de l’emboutissage de plusieurs voitures en attente du traversier ne lui ont pas été d’une très grande aide pour lui-même.
S’il était resté dans la voie de droite, sans doute pu aurait-il pu aller s’échouer sans dégât dans la zone d’enlisement destinée aux véhicules incapables de freiner. Il en aurait été quitte pour un remorquage. Mais connaissait-il l’utilité de ces aires ? Cela, nous ne le saurons jamais. Même si des affiches annoncent la présence de telles zones, il est trop facile de jouer au gérant d’estrade en affirmant après coup que c’est ce qu’il aurait dû faire.
Les conditions de la route et la visibilité étant normales au moment de l’accident, la seule conclusion qui s’est imposée au coroner fut que l’événement tragique était imputable à un bris du circuit tubulaire dans lequel circule le fluide servant au système de freinage. Le coroner n’a pas jugé utile de formuler quelque recommandation que ce soit, rassuré du fait que le ministère des Transports étudiait un réaménagement des voies et aires d’attente afin d’éviter la répétition de drames similaires.
Bonjour,
Ce malheureux incident n’est pas sans nous rappeler un incident qui aurait bientôt pu nous arriver à nous-mêmes si ce n’avai été de la viglilence d’un employé de chez Mercedes à Laval.
Au printemps dernier alors que nous faisions faire une simple,rotation des pneus de notre Srinter l’employé s’est aperçu que notre ligne de frein arrière gauche passait sous la lame de suspension, ce qui n’auarit évidemment jamais dû être ainsi.Ce boyau était même à la veille de fendre puisque écrasé régulièrement par la lame..
Comme cette rupture aurait emmené une perte de puissance dans tout le système de freinage, comme ce fut le cas pour M. Bélec, notre vie était en danger et nous ne le savions pas.
Merci encore à cet employé
Communiqué de Presse 22 Juin 2020
POUR DIFFUSION IMMÉDIATE
ASMAVERMEQ recommande une inspection périodique des véhicules récréatifs !
Le rapport d’investigation du coroner Me Steeve Poisson, en rapport avec l’accident du véhicule récréatif qui s’est produit à Tadoussac le 24 Juin 2019, conclut que le boyau flexible arrière gauche était mal fixé, ce qui a occasionné une perte de pression d’huile d’où le manque de freinage.
D’après M.Olivier Bellavigna Ladoux de Prolad Xperts ( Ingénierie légale : véhicules et équipements motorisés), ingénieur mécanique œuvrant depuis maintenant près de 25 ans dans le domaine de la sécurité routière, l’entretien préventif adéquat ou une inspection mécanique périodique du véhicule récréatif aurait fort possiblement pu permettre d’éviter cet incident malheureux.
Il nous apparaît primordial que le Ministre des Transports, M. François Bonnardel, introduise une obligation d’inspection mécanique annuelle des véhicules récréatifs chez un mandataire autorisé par la SAAQ.
Elle permettra ainsi d’assurer un niveau de sécurité pour les usagers des véhicules récréatifs ainsi que pour l’ensemble des usagers de la route! Un décès sur nos routes demeure un décès de trop!
Bonne Route en Sécurité!
Bien tant mieux. Ce sera comme pour tous les véhicules commerciaux de plus de 4,500 kg (masse maximale en charge). Une inspection mécanique annuelle obligatoire chez un mandataire de la SAAQ. Canalisation de freinage rouillée ? Freins trop usés ou rouillés ? Ça ne passe pas. Du jeu dans la direction ou la suspension ? Ça ne passe pas. Le système d’échappement en mauvais état ? Passe pas non plus. Un châssis trop rouillé ou fissuré ? Out ! Fuites d’huile ou d’antigel, même chose.
Frein de stationnement inopérant ? No way ! Etc. Etc. Etc.
Certains vont se plaindre des coûts? Ça fait partie des frais d’exploitation d’un tel véhicule. À prendre ou à laisser, c’est tout…
Hum inspection pour véhicule récréatif , roulotte, fithwheel, on fait quoi? on ne doit pas juste parler de véhicule motorisé si nous voulons être conséquent et sécuritaire de plus avant une inspection mécanique périodique qui enfreint des coûts juste faire faire une VAD (vérification avant départ)
serait de mise et sensibiliser les conducteurs si un poids lourds ne peut rouler à plus de 105 ki/h pourquoi tous véhicule récréatif peut rouler à des vitesses qui défis la logique, déjà cela aiderait tous non pas l’expérience de conduite et implication de conduite poids lourds et non aucune connaissance mécanique pour voir ou déceler un bris ou une usure d’un composant mécanique, un classe A pusher tandem arrière, à un poids similaire à un autobus coach combien de caravanier vérifie leur système de freinage avant de prendre la route voilà déjà ça serait un début
Je suis un chauffeur d’autocars et la loi nous oblige à faire quotidiennement une inspection de notre véhicule en qualifiant les fautes trouvées dans les termes de Mineure ou Majeure. Une mineure doit être réparée dans les 48h et une majeure on ne peut partir du garage Lors que j’utilise mon VR je fais aussi cette inspection nommée RDS. Il m’est arrivé à quelques reprises de me diriger vers le garage le plus près! Malgré tout cela il m’est arrivé d’avoir aussi la frousse dans mon VR et dans les autocars!
Suggestion: un chauffeur de Smart n’a pas besoin d’une classe spéciale pour chauffer un VR de 45 pi avec son smart en arrière.Obligation, par la prime d’assurance, d’avoir une classe 3 ou un cours accrédité par la SAAQ, enlèverait les téméraires de la route avec ces gros véhicules!
Tout à fait d’accord Gaetan !