Hershey et la ligue du vieux poêle
Cette semaine, je me suis rendu à Hershey, en Pennsylvanie, au plus grand salon de véhicules récréatifs à se tenir en Amérique du Nord. Même si, officiellement, ce salon se tient au Giant Center, un stade principalement dédié au hockey, il est clair qu’avec plus de 1 450 VR en exposition, cet événement occupe aussi la majorité des espaces de stationnements entourant l’aréna. L’intérieur du bâtiment est réservé aux stands présentant des accessoires, des pièces pour véhicules récréatifs et des ateliers de formations techniques. Conséquemment, on peut dire le salon de Hershey est principalement un événement qui se tient à l’extérieur.
Le fait qu’il soit un événement de plein air représente une difficulté supplémentaire en ce qui a trait à l’affluence des visiteurs. Ainsi, cette année, les premiers jours de la semaine furent plutôt maussades. Lundi, une pluie légère et monotone rendait la vie plutôt difficile aux techniciens et vendeurs s’affairant à réaliser les derniers ajustements afin de présenter leurs produits sous le meilleur angle. Mardi, la pluie continua encore à diminuer d’intensité. Heureusement, l’ouverture officielle aux consommateurs n’était toutefois prévue que pour le lendemain.
L’an dernier, au premier jour ouvert aux visiteurs, plus de 10 000 d’entre eux avaient franchi les tourniquets permettant d’accéder aux lieux. Cette année, le temps toujours gris abaissa ce nombre à seulement 7 200. À première vue, cela s’avérait de mauvais augure pour la cinquantième édition de ce salon, mais il faut nuancer l’impact de cet écart négatif.
Dans tout salon de véhicules récréatifs, on peut distinguer deux types de visiteurs. Les premiers s’y présentent pour explorer, se familiariser avec le monde du VR, ou encore simplement pour faire une activité nouveau genre. Ils n’y viennent pas avec l’intention de se procurer un VR, du moins pas à court terme. En cas de mauvais temps, ils ne se déplacent pas puisque leur projet d’achat, si projet d’achat il y a, n’est pas immédiat. Ils renoncent simplement à l’activité comme il le ferait pour une journée à la plage en cas de pluie.
Par contre, les visiteurs sérieux, ceux qui sont en mode magasinage, eux ne laissent pas la météo les intimider. Leur besoin de comparer plusieurs véhicules, de voir les dernières nouveautés, de dénicher une aubaine intéressante justifient d’affronter quelques gouttes de pluie. Ce sont des visiteurs que les organisateurs qualifient de sérieux, au grand plaisir des marchands sur place.
Pour ces derniers, dans un événement qui se tient en plein air, le temps agit comme un filtre naturel qui évacue les « voireux » et laisse toute la place aux acheteurs sérieux. Moins accaparés par un peu n’importe qui, les vendeurs sur place disposent de plus de temps pour établir une relation profitable avec des acheteurs potentiels vraiment intéressés. Au final, malgré une baisse de l’achalandage, les ventes peuvent souvent être à la hausse. N’oublions pas que pour un commerçant, le volume des ventes calculé en unités ou en dollars constitue la seule véritable mesure du succès d’un événement comme celui de Hershey. Pour ma part, dans le numéro de décembre du magazine Camping Caravaning, j’aurai l’occasion de faire le point sur le salon de Hershey.
Personnellement, en plus de me fournir l’occasion de voir en un même endroit des centaines de VR d’une quarantaine de marques différentes, Hershey me fournit une occasion exceptionnelle d’échanger avec d’autres journalistes spécialisés dans le domaine du VR. Cette année, par exemple, au même moment, dans les gradins du stade, j’ai pu discuter avec des collègues journalistes réputés dans le monde du caravaning : Chuck Woodbury éditeur de RVTravel, une intéressante infolettre et sa compagne Gail ; Mark Polk et Dawn sa femme, à la tête de RV101, un organisme d’éducation destiné au caravaniers ; Chris Dougherty éditorialiste technique des magazines Trailer Life et Motorhome ; Bob Livingston journaliste chevronné aux mêmes magazines que Chris. Par curiosité, je me suis amusé à calculer le total des années d’expérience en véhicules récréatifs de notre groupe. D’une façon conservatrice, nous totalisions plus de 150 ans, ce qui ne rajeunissait aucun d’entre nous. Une expression puisée dans mes plus lointains souvenirs au tout début de la transmission à la télévision de la soirée du hockey m’est alors revenue : la ligue du vieux poêle. Pour les plus jeunes, dans les années 50, lors de l’entracte entre les périodes de la partie, assis autour d’un vieux poêle à bois, des journalistes d’expérience discutaient de hockey et commentaient ce qu’ils venaient de voir.
Et puis… Avez-vous vu des nouveautés? des accessoires intéressants?
Estelle, depuis quelques semaines, on ne lit que des éditoriaux, “parler pour parler” comme on disait !
J’aurais plutot cru qu’il y aurait eu un achalandage record etant donne la performance de l’economie americaine et la confiance des consommateurs qui leur permet de rever.
Je suis curieux de savoir quelles différences y voyez-vous entre votre mentalité ou conception du caravaning (québecois) et celui de ces chevronnés américains. À force de faire du camping et tout ce qui vient avec, j’ai remarqué des différences subtils mais bien présentes entre nous les québecois-francophone et les américain, outre la langue, bien sur. Peut-être un futur billet sur le sujet?
wow grosse nouvelle dans le monde du caravaning, Thor qui achète Hymer
Pierre,
Vous me coupez l’herbe sous le pied. Hier, j’avais reçu un courriel de Jim Hammil, président et directeur général de EHGNA (Erwin Hymer Group of North America) m’informant de la chose. J’avais justement l’intention d’en parler dimanche qui vient, ce que je ferai d’ailleurs.
Voici la nouvelle publiée sur le WEB,
https://investir.lesechos.fr/actions/actualites/thor-rachete-le-fabricant-de-camping-cars-hymer-pour-2-45-mds-1792529.php
Désolé Paul, je trouvais que c’était et s’en est une, grosse nouvelle et que ça allait dans le sens de votre dernière chronique…le marché du camping caravaning. Au plaisir de lire votre article dimanche prochain.
Merci
Pierre