En voyage dans l’archipel des Maldives, on peut sélectionner quelques excursions qui élargissent l’horizon ou approfondissent la perspective, comme la plongée sous-marine qui demeure le leitmotiv d’un grand nombre touristes aux Maldives.

Plusieurs complexes hôteliers maldiviens, dont le Coco Palm, offrent l’initiation à la plongée avec bouteille et peuvent même pousser la formation jusqu’à la certification officielle. Des sorties quotidiennes conduisent les plongeurs sur les récifs où ils peuvent s’aventurer dans les abysses des barrières de corail, à la rencontre des nombreuses variétés de requins, de tortues et de raies qui peuplent ces eaux. Il en est de même pour ceux et celles qui préfèrent la plongée en apnée et qui peuvent combiner une excursion sur des iles totalement désertes à une plongée en eau plus profonde que ce que l’on trouve autour de Dhunikolhu. Cela nous a permis d’admirer plusieurs raies nageant gracieusement ou s’enfouissant dans le sable ainsi qu’une murène repoussante, mais fascinante. Ce serpent de mer hideux peut faire plus de deux mètres de longueur. Encore une fois, des centaines de poissons aux coloris les plus extravagants se sont donnés en spectacle et c’est à ce moment que je me suis rendu compte à quel point la lumière du soleil pouvait les transformer, faire muter leurs couleurs ou les faire naitre. Il en est de même de la peau dorée de ma belle qui brillait dans les eaux traversées par les jets de soleil. Je ne pouvais m’empêcher d’entendre sous l’eau la chanson « Ma blonde et les poissons » de Michel Rivard qui se matérialisait devant mes yeux. Et j’en étais profondément heureux.

Les dauphins

Pour les nombreux passionnés d’observation des mammifères marins, l’océan Indien, dans lequel baignent les Maldives, réserve également des moments forts. Il abrite 21 espèces de dauphins et de baleines. Partis dès le lever du jour à bord d’un Dhoni, l’embarcation traditionnelle du pays que les capitaines pilotent en tenant le gouvernail entre leurs jambes, il ne nous a fallu que quelques minutes de navigation avant de croiser un premier groupe de dauphins. Puis quelques instants encore avant de nous retrouver au milieu d’un groupe d’une cinquantaine d’individus particulièrement exubérants. Nous avons eu droit à tout leur répertoire d’acrobaties, de sauts, de pirouettes et saltos avec ou sans vrille. En formations serrées, ils se collaient à la coque du bateau en démontrant un synchronisme parfait et en provoquant les déclenchements en mitraille chez les photographes amateurs japonais et européens. J’ai particulièrement apprécié la performance d’un jeune dauphin d’à peine plus d’un mètre de longueur qui, sous l’œil vigilant de sa mère, tentait quelques cabrioles malhabiles, mais prometteuses.

L’ile de Robinson

Le Coco Palm propose dans son programme d’excursions des sorties de pêche, des petits déjeuners au champagne sur la plage, des repas romantiques ainsi que des barbecues gargantuesques et terriblement exotiques au bord de la mer, mais, aussi, des rencontres « culturelles » avec des familles maldiviennes qui reçoivent les touristes chez elles et préparent un repas typique. Toutes ces activités sont orientées vers le couple puisque, fondamentalement, l’hôtel maldivien est axé sur le couple, les mariages, les lunes de miel, les anniversaires, le gout et le besoin de se retrouver ensemble dans un endroit de rêve. Certains en profitent même pour vivre une expérience unique. Une nuit sur une ile déserte, dans une sorte de tente dépouillée dans laquelle trône quand même un lit de conte de fées. Une équipe vous y conduit, à quelques minutes en speed boat, et vous prépare un magnifique repas sur place avant de vous abandonner seuls sur votre ile et votre plage privées. On vous laisse quand même une radio au cas où. Un supplément de quelques centaines de dollars s’ajoute naturellement au prix de votre chambre pour ce faire.

Cet abri est composé d’une structure minimale en bois, recouvert de tissu diaphane qui crée un léger bruissement sous le vent. La tente la plus romantique qu’on puisse imaginer. Bercée par la mer et son souffle chaud.

Villas sur pilotis

Nous avons pu terminer notre séjour sur l’ile Dhunikolhu en réalisant un autre fantasme, celui de résider dans l’une des luxueuses villas sur pilotis du Coco Palm. Au bout d’une longue passerelle de bois qui se déploie au-dessus des eaux vert jade, on trouve 14 de ces huttes princières, bateaux de rêve qui ne lèvent jamais l’ancre. Beaucoup plus grandes que les villas insulaires, elles sont toutes couvertes d’un très haut toit de chaume. Le lit, vaste à s’y perdre, trône au milieu de la place sur un plancher de bois blond. De ce point de vue singulier, on a toute la mer à soi seul puisque la fenestration couvre la totalité des murs d’en face. Sur la droite, la salle de bain renferme un bain à jets pour deux personnes et une douche de verre dans un une pièce sans pareille puisque la salle de bain est entièrement vitrée et ouverte sur l’océan. Sur la gauche, l’espace bureau sur lequel je suis attablé pour rédiger ces lignes révèle le plus extraordinaire écran de veille qu’il soit possible de concevoir. J’y vois la large terrasse à deux paliers et sa minipiscine d’eau douce devant laquelle on peut descendre dans la mer afin de retourner frayer avec les poissons. Voilà le glamping porté à son paroxysme en termes d’exotisme et de romantisme.

Au large, un hydravion vient de se poser pour nous rappeler que notre temps achève. Il n’y a que la mer au-dessus de ce lit auquel je m’enchainerais volontiers. La mer et un des milliers d’iles de l’atoll de Baa. Le ciel qui semble éternellement bleu. Et le soleil qui enflamme l’équateur pour nous, une dernière fois. J’ai souvent employé dans ma carrière le terme «paradis». Après mon retour des Maldives, j’aurais dû définitivement retirer ce mot de mon lexique puisque ma quête s’est achevée ici.