Pour lancer en grand cette nouvelle année, il était dans l’intention de vous révéler une nouvelle importante touchant le domaine du véhicule récréatif au Québec. Un de mes contacts m’avait révélé qu’une importante transaction, devant devenir officielle le 1 ^er janvier, aurait permis l’acquisition d’un joueur majeur du commerce de véhicules récréatifs par une autre entreprise québécoise tout aussi connue.

Malheureusement, n’ayant pu confirmer cette information auprès d’une seconde source crédible, je ne peux me risquer aujourd’hui à propager ce qui pourrait se révéler n’être qu’une simple rumeur. Moi qui peste facilement contre la désinformation que l’on trouve sur internet, je ne vais pas à mon tour jouer dans cette ligue de bas étage. Cependant, dans l’attente d’une confirmation qui pourrait me parvenir à tout moment, il est fort possible que dans les jours qui viennent, je sois en mesure de vous en faire part par un commentaire ajouté à ce billet.

Entre-temps, comme l’a souhaité Marc, un fidèle lecteur, je continuerai à vous tenir informé de ce qui se vit ici en Floride et comment il est possible de survivre dans un monde où la covid est manifestement sous-estimée, pour ne pas dire niée. Heureusement, il existe encore des entreprises prenant la chose avec sérieux.

Au Daytona Beach RV Resort, Michelle et moi faisons tout en notre possible pour nous faire les plus discrets possibles. Nos voisins immédiats, trois couples de Québécois multiplient comme nous les précautions sanitaires. Triplement vaccinés, les quatre couples que nous formons respectons la distanciation sociale de deux mètres… en autant que faire se peut.

Malheureusement, ce n’est pas l’attitude générale qui prévaut en Floride, ni même sur ce camping. Le clivage dans les comportements est manifeste et, une fois de plus, les Québécois démontrent leur spécificité. Dès que l’on sort de notre bulle, on risque de se retrouver en territoire miné avec tous les risques que cela entraîne. Sur le camping, qui affiche pratiquement complet, la proportion de Québécois est nettement moindre qu’à l’habitude. Il faut dire que l’an dernier, avec la frontière américaine fermée, plusieurs compatriotes caravaniers, ne pouvant quitter le Québec, se sont encabanés à la maison.

Une situation qui a grandement changé la donne dans les campings de la Floride, d’ailleurs celui où nous sommes me semble en être un bel exemple. Alors qu’il y a seulement trois ou quatre ans, les Québécois représentaient plus de 50 % de la population hivernale, cette proportion a beaucoup régressé et se situe aux alentours de 20 – 25 %.

L’hiver dernier, le vide causé par l’absence des Québécois a nettement favorisé la récupération de ce territoire par des citoyens des États-Unis. Faut-il y voir un lien avec une observation que j’ai faite ces derniers jours, mais, depuis ma dernière visite, il y a près de deux ans, le bac de récupération des déchets a disparu pour être remplacé par un modèle tout-au-dépotoir.

Je me souviens qu’ici, comme dans d’autres campings à forte population québécoise, la récupération avait souvent été initiée et gagnée de chaude lutte par nos compatriotes. Malheureusement, il aura sans doute suffi d’une année d’absence de ces derniers pour les habitudes précédentes redeviennent la norme. Venir à bout de la mauvaise herbe exige toujours des efforts constants.

Passant tout l’hiver ici, nos voisins ont décidé de faire le tour des établissements environnants afin de trouver un nouvel emplacement pour l’hiver prochain. Très souvent déçus par les possibilités de rechange qui s’offrent à eux, ils m’ont raconté hier une mésaventure survenue dans leur tournée.

Masqués tous les deux, à la fois pour se protéger et pour respecter les personnes rencontrées, ils se sont vus accueillis à l’office d’un camping par un préposé qui ne croyait absolument pas à la pandémie. Pis encore, il attribuait tous les problèmes actuels de la société américaine aux personnes qui portaient des masques et préconisaient l’application de mesures sanitaires. Comme vous pouvez le constater, l’emprise de Trump est encore profondément ancrée dans la tête de ses fanatiques. Surpris par une attitude aussi belliqueuse, nos voisins ont vite compris qu’ils ne seraient pas les bienvenus à ce camping. Et un de moins sur la liste des endroits de rêves.

Pourtant, toute la Floride ne s’abreuve pas à l’eau de Mar A Largo. Nous étant rendus à St Augustine mercredi, pour trouver certains accessoires chez Camping World, nous avons trouvé plusieurs tablettes du magasin témoignant d’une rupture de stocks commune à plusieurs commerces. Heureusement pour nous, ce que nous convoitions était toujours en inventaire. Pour nous, aller à St Augustine implique un arrêt au Columbia. Il s’agit d’un restaurant familial cubain existant depuis cinq générations où l’on sert une cuisine d’inspiration espagnole.

Nous avions découvert ce restaurant en 1991 et chaque fois que nous revenons en Floride, il s’agit pour nous d’un arrêt obligatoire, covid ou non. D’ailleurs, il n’est qu’un seul des cinq ou six restaurants de la famille Hernandez où nous n’ayons pas encore mangé, celui de Celebration, en banlieue de Kissimmee. Chaque fois, nous y dégustons une salade-repas nommée 1905. D’après la légende, elle serait préparée selon une recette originale datant de l’année de fondation du restaurant. Bon, fini pour la gastronomie floridienne, je reviens au sujet principal.

Bien sûr, nous étions quelque peu inquiets de nous présenter à ce restaurant en ce temps de pandémie, mais ventre affamé a tendance à minimiser les risques. Aussi, quelle ne fut pas notre surprise de voir tous les membres du personnel porter le masque et de bonne façon.

À l’intérieur, des tables avaient été retirées pour favoriser la distanciation sanitaire des convives. Pour peu, on se serait cru au Québec d’avant le dernier confinement. Habitués à la propreté exemplaire de ce restaurant, les précautions supplémentaires ajoutées avaient tout pour inspirer confiance. Point n’est besoin de préciser que nous avons savouré chaque bouchée de notre repas et profité de cet environ qui contrastait tellement avec nos expériences vécues lors de notre descente en Floride.

En clair, oui, la Floride et l’inconscience de ses habitants face à la covid sont une source de préoccupation légitime pour les « snowbirds » québécois. Cependant, je maintiens qu’il ne faut pas céder à la panique et qu’il est possible d’y trouver une relative tranquillité pour peu que l’on ne baisse pas la garde dans l’application rigoureuse des mesures sanitaires auxquelles notre gouvernement nous a si bien habitués.