Escapade à la mer
J’ai passé la semaine au New Jersey, plus précisément à Cape May. Pour une rare fois depuis très longtemps, Michelle et moi avons effectué un voyage autrement qu’en véhicule récréatif. Non hélas, ce n’est pas parce que notre mamouth est vendu !
La raison est tout autre. En avril dernier, alors que j’assistais à une rencontre des délégués touristiques de plusieurs états de la Nouvelle-Angleterre, de Cuba, de la Jamaïque et de la République Dominicaine, j’avais, par une chance inusitée, gagné le prix de présence : cinq nuitées au Grand Hotel, en plein cœur de Cape May.
Cette rencontre du printemps avait objectif majeur de faire savoir aux visiteurs que l’ouragan Sandy était chose du passé et qu’il ne subsistait plus de traces de son passage dévastateur. Tout ce qui avait été brisé ou emporté par les flots était maintenant réparé et pour le mieux. Ma visite allait m’en convaincre.
Si je n’avais pas suivi les malheurs de Sandy aux bulletins de nouvelles l’automne dernier, jamais je n’aurais imaginé qu’il avait frappé cette région. Pourtant, ailleurs, les ouragans laissent des traces indélébiles. Parlez-en aux noirs de New Orleans qui, aujourd’hui encore, vivent dans des maisons délabrées dont les fenêtres sont toujours placardées de contreplaqué, bien des années après le passage de Katrina.
Cela faisait bien 25 ans que nous n’étions pas retournés dans la région de Cape May. Heureusement pour nous, la température et le soleil ne nous en ont pas tenu rigueur. La lettre de créance que l’on m’avait remise lors du tirage disait que le séjour consistait en une chambre régulière et cinq petits déjeuners au Grand.
Lorsque nous avons pénétré dans cette chambre, j’en ai échappé mes valises tellement cela ne correspondait pas à mes attentes. Une unité sur deux planchers avec, au rez-de-chaussée (en fait nous étions au troisième étage) une grande pièce avec cuisine complète, salle de bain et salle de séjour. À l’étage, une autre salle de bain, deux grands lits et une porte-fenêtre donnant sur un balcon privé faisant face à la mer. Cela augurait bien pour cette courte escapade.
Cape May est situé à la pointe sud du New Jersey, précisément là où le fleuve Delaware se jette dans l’Atlantique. En fait, lorsque l’on regarde la carte, la pointe où s’érige Cape May n’est pas sans rappeler la forme de la Floride, en plus petit bien sûr. Il n’est donc pas surprenant d’entendre que les Québécois raffolent de cet endroit. Chaque année, ils sont des dizaines de milliers à prendre la route et à parcourir les 850 km qui séparent Montréal de ce petit village propret dont les nombreuses maisons de style victorien sont entretenues avec fierté.
À quelques kilomètres au nord Cape May, Wildwood, un autre endroit choyé des Québécois, rivalise difficilement avec la belle victorienne, sauf sur un point, la longueur de la plage de sable fin pour rejoindre la mer. Si la plage y est magnifique, la longue promenade bordant la mer, mieux connue sous le nom de Boardwalk, est un haut lieu de la quétainerie.
D’un côté de la promenade, s’alignent des stands de toutes sortes où boutiques de souvenirs portant le nom de Wildwood (mais fabriqués en Chine) côtoient jeux d’arcade et marchands de crème glacée dont la ritournelle musicale à de quoi rendre fou. De l’autre côté, un parc d’attractions comportant sauts à l’élastique, glissoires d’eau, montagnes russes et autres attractions semble avoir comme objectif de vous décrocher le cœur.
Pourtant, Wildwood est fière de son cachet kitsch et de son style Doo Wop. À ceux qui s’interrogent sur la signification de ce mot, la réponse se trouve dans la musique étatsunienne des années cinquante. À cette époque, les groupes de musique populaire étaient fort nombreux et, dans chacun, les choristes répétaient ad nauseam ces deux syllabes pour créer un fond musical au chanteur à l’avant-scène.
Mais, revenons plutôt à Cape May. En visiter les attraits peut facilement se faire à vélo ou même à pied, tellement tout y est à proximité. En ce temps de l’année, la température y est encore très clémente et, parce que l’école a rappelé les familles à la maison, les visiteurs peuvent s’attarder à tout ce qu’ils voient d’intéressant sans être bousculés par une cohue un peu plus bruyante et turbulente.
Durant mon séjour, j’ai rencontré, au terrain de camping Holly Shores, plusieurs gestionnaires de campings qui faisaient le bilan de leur saison. À ce moment, les propriétaires du Holly Shores, Maggy et Dave Peterson, étaient fiers de m’apprendre qu’en juillet et août les emplacements pour voyageurs et les maisonnettes en location de leur camping sont généralement occupés à 80-85 % par des touristes québécois. Pas surprenant alors que pour mieux accueillir cette population francophone, ils aient pris la décision de traduire leur documentation dans notre langue. J’y ai également appris qu’un des nombreux circuits caravanes de la FQCC y établissait son camp de base lors de la visite de Cape May.
N’allez surtout pas imaginer que la présence de nombreux Québécois fait de ce camping un lieu bruyant rempli de bougons, au contraire. Les propriétaires des lieux appliquent des règles strictes concernant le comportement de leurs invités, ce qui leur attire de multiples compliments et favorise la fidélisation de leur clientèle. Lors de me ma visite, j’ai d’ailleurs rencontré de compatriotes qui y reviennent en fin d’été depuis plus de sept ans.
Une dernière statistique : dans cette partie de la péninsule du New Jersey, on trouve 47 campings pour un total dépassant 15 000 emplacements.
La semaine prochaine, j’aborde le chapitre deux de mes récents essais routiers. Entre temps, plusieurs d’entre vous m’ayant demandé une photo du VR dont je parlais la semaine dernière, j’en inclus une. J’aurais aimé le faire dimanche dernier, mais le module de WordPress permettant l’insertion d’une photo était en panne.
Cape May, quel bel endroit! Nous y étions allés il y a environ 4 ans. Toutes ces maisons victoriennes, de toute beauté! Nous avions fait la croisière pour voir le coucher de soleil, encore magnifique! Wildwood, il faut au moins y aller une soirée mais disons que c’est un peu trop débile pour nous. Nous avions établi notre camp de base à Avalon quand nous étions allés dans cette région, très belle petite ville! En tout cas, cette belle chambre d’hôtel à Cape May, ça vous change du camping-caravaning!
Merci pour la photo, c’est la première fois que je vois un motorisé comme celui-la