La semaine dernière, j’avais amorcé un sujet suite à la visite du Village royal, un parc luxueux pour autocaravane de classe A qui vend des emplacements en utilisant la formule condo. Touché par la beauté de l’emplacement et ses multiples possibilités, cela m’avait remué et amené à me questionner sur mon genre de caravaning.
Bien sûr, certains ont saisi la balle au bond pour y se lancer dans un conflit de classes sociales. Qu’à cela ne tienne, pour moi « le vrai monde » se retrouve tout autant chez les fortunés que les gueux, il y des «tarlas» dans les deux camps, mais ce n’est pas en méprisant ce que l’on n’est pas que l’on s’élève dans la qualité de notre humanité.
Bref, je crois que ce projet a trouvé un créneau qui répond véritablement à un besoin et je ne doute nullement de son succès. En quelques jours, au moins six personnes m’ont assuré qu’elles iraient visiter le parc et qu’elles envisageaient sérieusement d’y acheter un emplacement. Tant mieux pour eux!
Par contre, d’autres m’ont confirmé que ce parc ne répondait pas à leurs besoins, du moins pour le moment. Ces caravaniers, souvent nouveaux dans la vie nomade, sont tellement loin d’avoir étanché leur soif de découvertes qu’ils conçoivent mal le fait de se restreindre à un seul endroit. À mes débuts, il y a plus de quatorze ans, cette perspective ne m’aurait pas attiré non plus.
Pourtant, après avoir bourlingué un peu partout en Amérique du Nord, principalement l’hiver à cause de contingences climatiques et gouvernementales, il est un élément auquel tous ceux de ma race (celle des snowbirds) sont confrontés. On peut le désigner par des mots comme racines, famille, amis, communauté. Chaque fois, il nous ramène à une réalité à laquelle on ne peut échapper, un besoin fondamental : celui de se retrouver périodiquement parmi les siens. Je l’ai souvent écrit, autant, quand l’automne arrive, il me tarde de partir, autant, au printemps, je reviens au pays avec la fougue d’un cheval qui anticipe l’écurie.
Les retrouvailles ont cependant pour effet de nous amener à restreindre quelque peu notre mobilité estivale. Visiter les enfants, les parents, les amis remplit facilement plusieurs pages de l’agenda. Ajoutez à cela les impôts, la visite médicale annuelle et celle du dentiste, l’entretien du VR… bref, l’été s’achève avant qu’on ait eu le temps de s’en rendre compte.
Dans ces conditions, il est facile de comprendre pourquoi plusieurs grands nomades d’hiver se transforment en campeurs saisonniers lorsqu’ils reviennent au Québec. Pouvoir dire à ses relations que l’on a un camp de base fixe contribue grandement à leur donner le goût de nous visiter. À l’inverse, conserver ses habitudes de nomades fait que les proches doivent d’abord s’enquérir de l’endroit où l’on est et de celui où l’on sera dans les prochains jours avant de décider s’ils nous rendront visite ou non. Force est de reconnaître que c’est plus compliqué ainsi.
Depuis quelques années, Michelle et moi avons choisi l’option du camp de base, ce qui ne nous empêche nullement de faire autant d’escapades qu’on le désire. Cependant, nos proches savent que nous passons beaucoup de temps au même terrain de camping et cela contribue grandement à la qualité de notre vie sociale et familiale.
Dans le fond, comme un travailleur cesse de travailler durant ses vacances annuelles et monte à bord de son véhicule récréatif pour voyager, pour les nomades que nous sommes, des vacances, c’est d’arrêter d’errer. Il faut de tout pour faire un vrai monde.
Je suis tout à fait d’accord total avec toi Paul, malgré que je ne sois pas "full timer" mais plutôt semi "full-timer" mais retraité, nous, notre bercail est notre condo et à chaque printemps nous avons hâte d’y revenir pour tout l’été sauf quelques petites sorties avec le motorisé.
Arrive la fin de chaque octobre, depuis quelques années, nous avons hâte de repartir pour un autre voyage pour revenir la fin avril suivant. C’est certain que ce genre de vie n’est pas pour tous, mais on a les moyens financiers de le faire et on en profite au maximum pendant que la santé nous permet de le faire.
Dans quelques années, on aura probablement, comme plusieurs d’entre nous les smowbirds, un pied à terre dans un endroit du sud ou sud-ouest des USA pour cette même période.
Pour ma part, je suis vraiment une adepte du vivre et laissez vivre! Dans le fond, l’important, c’est de trouver sa façon d’être heureux dans la mesure de ses moyens. Comme vous le dites si bien, ce genre de resort répond à un type de caravaniers et tant mieux pour eux si ici aussi, on a des projets pour répondre à ces besoins.
D’accord à 100% avec votre commentaire. Nous possédons aussi un classe A mais nous ne sommes pas « des riches, péteux de broue » comme on entend souvent. Nous sommes deux petits fonctionnaires qui ont économisé leur $$$ et fait beaucoup ce sacrifices pour réaliser notre rêve de voyager confortablement. Nous avons des amis et confrères voyageurs et je ne connais pas de millionnaires non plus, des gens comme nous, retraités qui ont économisés et après avoir travaillé 40 ans et qui vivent avec leurs moyens. Je suis bien tannée de me faire catégorisé de « classe à part » simplement parce que l’on possède un classe A…
Que ce soit en Alto ou en Classe A, là n’est pas la question. Il me semble que la question est: Est-ce que je place mon $60,000 sur un site dans un terrain de camping pour avoir un pied-à-terre, ou je le dépense autrement?
Si pour moi le $60,000 était comme $6,000 pour la moyenne des gens, je le ferais peut-être, du moins si mes futurs voisins me plaisaient. Dans ces conditions j’aurais peut-être aussi un loft à Séville et un pied-à-terre à Paris ou NY.
Mais comme pour moi $60,000 est un montant significatif et que je crois que ces camping luxueux ne seront pas très recherchés dans une dizaine d’années, j’opterais plutôt pour la location quand je veux un bain de luxe. Je suis persuadé que les seuls qui font une bonne affaire avec cette « nouvelle approche » sont les promoteurs. Même si c’est le grand luxe, j’ai de la difficulté à voir cette dépense comme une bonne affaire.
Une autre approche plus intéressante serait de mettre sur pied une coopérative, acheter un terrain aménagé ou non, et qui se doterait d’un projet à moyen terme, associé à un budget, pour créer une petite communauté de gens qui partagent des intérêts semblables. Le but ne serait pas alors de faire de l’argent, mais de se faire un milieu de vie intéressant. 20 personnes avec $50,000 chacun ça fait déjà 1 million. Ou 35 avec $30,000…
Votre carnet est judicieux et les commentaires aussi.
Tout est une question d\\\’intérêt et de fric. Avant la retraite, on s\\\’interroge, on s\\\’analyse, on accumule quelques expériences et on prend conscience de nos goûts et de nos désirs. Quand ceux-ci sont définis, les décisions se prennent selon nos moyens financiers.
Pour ma part, je passe 5 mois l\\\’hiver dans ma roulotte en Floride (celle-ci est en storage , donc mobile mais reste en Floride)et je reviens passer la balance de l\\\’année dans ma maison que j\\\’ai gardée. Mon besoin d\\\’errer est comblé par un petit classe B et les hôtels de temps en temps. Cela me convient parfaitement .
Ce que j\\\’en dis, c\\\’est pour maintenant. On ne sait jamais ce que l\\\’avenir nous réserve.Tant que la santé est là, les projets y sont aussi.
\\\’\\\’La seule chose qui est stable dans l\\\’histoire de l\\\’humanité, c\\\’est le changement\\\’\\\’.
Bonne semaine à vous.