Encore une tragédie
Nous avons tous été secoués par la tragédie qui s’est produite la semaine dernière à Tadoussac. Voir une autocaravane hors de contrôle frapper la rampe d’embarquement et perdre son envol au-dessus du Saguenay et s’écraser sur le traversier qui venait de quitter le quai avait quelque chose d’effrayant. Certes, dans un film américain, le véhicule du héros se serait posé délicatement sur le pont du traversier et il aurait arrêté le vilain. Mais voilà, les films d’aventure ne sont pas la réalité.
Ainsi que cela se produit régulièrement, une tragédie amène souvent une prise de conscience de l’existence d’un problème et force à une réflexion sur ses causes et sur les solutions possibles pour qu’à l’avenir l’incidence de tels événements soit diminuée.
Après les réactions émotives de type Facebook ou Twitter qui, en moins de 200 mots et sans aucune nuance, tendent à identifier une cause ou à désigner un coupable facile, il importe de s’extirper de l’émotion du moment, de se calmer et de se placer en mode analyse rationnelle. Pour être efficace, la réflexion oblige de prendre un recul de l’événement faisant la manchette. L’adage rappelant que le nez collé sur l’arbre, il est impossible de voir l’ampleur de la forêt illustre bien cette nécessité.
Dans les minutes qui suivent l’accident, comme d’habitude, la toile s’enflamma de réactions épidermiques. Un des premiers commentaires publiés affirmait avec virulence que le Ministère des Transports devait réaménager la côte menant au quai de Tadoussac. En moins de deux, ce Columbo amateur venait d’identifier le coupable et de le condamner. La solution était simple, mettre les bulldozers au travail et niveler les Laurentides, point barre ! Exit les descentes abruptes et dangereuses, il venait de régler le problème.
Pour en apprendre plus, j’ai contacté la Sûreté du Québec où l’on m’a dit que, l’événement de Tadoussac n’ayant pas de cause criminelle, le travail d’enquête relèvera du bureau du coroner. Il faudra donc attendre quelques mois avant que ce dernier puisse, avec son équipe, faire le tour de la situation, identifier les facteurs ayant mené à l’accident et produire un rapport contenant des recommandations appropriées. D’ici là, impossible de connaître avec certitude la cause exacte de la tragédie. Considérant le nombre de variables à analyser et l’état du véhicule récréatif après l’accident, le pauvre coroner devra besogner dur pour assembler tous les morceaux du casse-tête.
Toutefois, sans jeter la pierre au conducteur-victime, plusieurs hypothèses sur les facteurs ou les causes de cet accident peuvent déjà être formulées. Elles sont très nombreuses et couvrent un vaste éventail : qualité de construction des VR, vétusté de la machine, manque d’entretien, lacune dans l’inspection de ses composantes fondamentales, inexpérience ou manque de compétences de certains caravaniers, absence de connaissance touchant la conduite de véhicules souvent énormes, normes de conduite, la signalisation routière, mesures préventives ou d’urgence… sans oublier d’autres facteurs humains aussi variés la distraction, la fatigue ou la panique. Honnêtement, je souffre pour le coroner qui devra s’attaquer à la tâche.
Le sujet étant de taille, la semaine prochaine, je m’attarderai à développer des hypothèses m’apparaissant les plus probables pour, dans un troisième billet, peut-être me risquer à identifier des éléments de solution qui permettraient de mieux assurer notre sécurité personnelle, mais aussi celles de tous les conducteurs que nous croisons sur la route.
D’ici là, vous pouvez y aller de vos commentaires qui ne pourront qu’enrichir ma réflexion. Toutefois, par des commentaires ou des questions ne se rapportant pas au sujet du jour, je vous rappelle de bien vouloir me les acheminer en utilisant cette adresse : plaquerre@campingcaravaningmag.ca
Faut-il réellement en jaser encore et encore… On a tous lu eu vu les différents reportages en plus d’en discuter sur plusieurs forums attachés au monde du vr, laissons la SQ faire son enquête et ensuite on en tirera des conclusions et c’est mon point de vue.
En révisant les photos, je crois voir un VW Rialta? Pas facile avec le restant du VR suivant »l’atterrissage »! Possiblement une autocaravane d’un certain âge. Donc de nombreuses causes de bris mécaniques Mais cela nous rappelle quand même d’utiliser la voie dédiée a l’essai de freinage avant de descendre une longue côte. Ceci sans passer de jugement.
Ici, il y eut un petit problème: La voie d’enlisement est presque rendue en bas et le conducteur semble avoir fait le choix de ne pas faire d’autres victimes que lui-même et sa conjointe en prenant à gauche où, malheureusement, il n’est pas possible d’accéder à la voie d’enlisement, vu la présence d’autres véhicules attendant leur tour pour prendre le traversier.
Peut-être serait-il possible de créer une autre voie d’enlisement à gauche vu ce problème récurent quand des gens attendent déjà le traversier.
Bye
Il est malheureux que seul un coroner fasse enquête dans ce cas et non la SQ car un coroner n’a pas les mêmes ressources pour enquêter et analyser les causes de cet accident. De plus, l’expertise du coroner n’est pas la même car un coroner est généralement un médecin, un avocat ou un notaire et sa responsabilité ne sera que de trouver des causes probables du décès et de faire des recommandations pour les éviter. Il serait donc surprenant qu’il fasse changer grand chose à moins qu’il n’y ait une volonté politique de faire faire des changements législatifs à ce sujet ou de faire modifier les structures d’approche. Un beau dossier à suivre…
A Tadoussac au haut de la côte il y a un aire de vérification de frein oû les véhicules de 3 tonnes et plus doivent obligatoirement vérifier leur frein avant d’entreprendre la côte.
Depuis des années que j’espère l’obligation d’avoir une formation pour tous avant de partir sur la route avec de l’équipement dont plus que la moitié non jamais conduit, peut être qu’il serait temps de reserrer cela par des contrôles routiers comme les poids lourds car beaucoup de véhicules ne vont pas avec la grosseur du VR
La loi sur les coroners leur donne des pouvoirs considérables. Ainsi le coroner a le pouvoir de faire assigner qui bon lui semble afin d’entendre son témoignage. Qui croyez-vous fera les rapports d’enquête à remettre au coroner…la SQ! Si celui-ci manque d’information, il est courant qu’il demande alors un complément d’enquête auprès de la SQ afin de clarifier une situation.
Si la dame survit, peut-être aurons nous un peu plus de renseignements…
Il est vrai qu’il y a une aire de vérification de freins en haut de la cote à Tadoussac, mais si un tuyau crève après cette vérification, on est quand même dans le trouble au pluriel.
Bye
Comme dit Tahoe même s’il y a une aire de vérification des freins et le reste en haut d’une côte, au redémarrage de cette aire rien ne garantie que le conducteur ne chauffera pas ses freins au point de les rendre inopérants en descendant….
Descendre lentement en compression du moteur, ne jamais descendre le pied continuellement sur les freins, les relâcher en alternance pour faire sortir la chaleur. L’ennemi no-1 des freins? La surchauffe..