En auto sur la plage
Jeudi dernier, après avoir franchi les quelque 290 kilomètres séparant Sarasota de Port Orange, j’ai arrêté le moteur de mon autocaravane pour quelques jours. Comme j’en étais à mon premier trajet depuis ma fracture de l’avant-bras droit, j’étais bien content de ne pas avoir roulé plus loin.
Même s’il est situé à Port Orange, le camping où nous sommes porte le nom de Daytona Beach RV Resort. Y ayant déjà séjourné à quelques reprises, j’étais déjà familier avec les lieux. Toutefois, en arrivant sur place, j’eus immédiatement l’impression d’être revenu au Québec. Des centaines de plaques d’immatriculation arborant fleur de lys et devise témoignaient de la présence de nombreux compatriotes. À défaut de retrouver des paysages familiers, je pouvais me délecter de sonorités et d’expressions de chez nous.
Si plusieurs Québécois passent les longs mois d’hiver dans la région de Daytona, c’est cependant en avril qu’il y a le plus de mouvement au Daytona Beach RV Resort. Il n’est pas rare qu’à ce moment de l’année ce camping affiche complet. La raison en est fort simple.
Après avoir séjourné quelques mois ailleurs en Floride, généralement plus au sud ou encore sur les côtes du golfe, les caravaniers, comme le font les outardes, reprennent la route du Nord, s’octroyant une pause après avoir parcouru quelques centaines de kilomètres. D’année en année, ils refont les mêmes arrêts aux mêmes places. Le camping où je refais actuellement mes forces s’inscrit sur un des grands axes migratoires annuels des nomades.
On le sait, la magnifique plage de Daytona est une des rares de la Floride où l’on peut circuler an auto. Ce facteur permet d’expliquer sa grande popularité. Située à moins de quinze minutes du camping portant son nom, cette plage séduit donc les Québécois désireux de se faire bronzer sur le sable doux.
En route vers la maison les caravaniers migrateurs prennent plaisir à prendre une pause, variant de quelques jours à une semaine ou deux, à Port Orange avant d’entreprendre le dernier droit. Cette année, je fais partie de ce lot et, si tout se passe comme prévu, mon prochain billet sera rédigé au Québec.
Bizarre, personnellement les caravaniers que je connais remontent plutôt en trois ou quatre jours en couchant dans des Walmart ou Flying J. Pas le goût de se réinstaller, même pour quelques jours. Même ceux qui n’ont pas vu la mer depuis six mois. On ne doit pas connaître le même monde.
Quant à moi, oui, j’aime bien revoir la mer avant de remonter chez moi. Mais j’arrête plus au nord: Amelia Island ou Jekyll Island. Ensuite, maison.
Bon retour, prenez votre temps, les campings sont encore dans la neige!
J’en connais qui s’attardent sur le chemin du retour, histoire de retrouver d’anciens voisins de camping d’une autre époque en attendant que le printemps s’installe.
Pour ma part, quand je me suis dit que j’étais sur le chemin du retour, j’ai tendance à abréger les arrêts pour retrouver au plus vite mon… heu… ma province. Revenu en mars cette année, je crois que j’ai ma leçon et que je saurai prendre mon temps l’année prochaine!
La première fois que j’étais allée à Daytona, je n’avais pas aimé cette façon de rouler sur la plage. Il y a deux ans, nous y avons fait une halte d’une semaine et j’avoue avoir beaucoup aimé mon séjour. Assez pour y retourner!