Lorsque, cette semaine, j’ai reçu un appel du Canal Argent pour me solliciter mon opinion sur la tarification imposée par les parcs nationaux du Québec et du Canada, j’ai sauté sur l’occasion sans hésiter. Une nouvelle porte s’ouvrait pour faire valoir le point de vue des caravaniers qui font les frais de cette tarification.
Plusieurs d’entre vous ont lu le compte rendu de l’interview téléphonique que, dans un premier temps, j’ai accordé à l’animateur. Le jour suivant, jeudi matin, je recevais un nouvel appel de ce média, demandant si je pouvais me présenter en studio pour, cette fois-ci, préciser davantage ma pensée et échanger en direct avec l’animateur. Parait-il que l’on avait trouvé suffisamment intéressants mes propos de la veille pour m’inviter en ondes. Je me suis donc pointé aux studios, à l’heure dite.
Il y a toujours un côté quelque peu frustrant à participer à une émission de télé. Si elle est préenregistrée, elle est assujettie à un montage. Dans ce cas, il se produit fréquemment que des éléments de la discussion soient coupés, entrainant comme conséquence que vos propos s’en trouvent déformés.
Lorsque l’émission est télédiffusée en direct, la principale contrainte devient celle du temps. Bien sûr, il peut aussi se produire un dérapage, une hésitation ou un trou de mémoire, mais lorsque l’on connaît bien son sujet et que l’on a l’habitude des médias, une telle probabilité est plus rare. Par contre, le temps, ou plutôt le manque de temps causé par un horaire restreint peut devenir une véritable frustration. À peine commence-t-on à effleurer un sujet que l’entrevue doit se terminer dans les secondes qui viennent. Notre télévision moderne se trouve donc condamnée à demeurer en surface. Sitôt un sujet énoncé, il faut déjà passer au suivant sans avoir eu vraiment le temps de détailler ou d’approfondir le premier. Je ne me souviens pas être sorti d’un studio de télévision sans avoir ressenti une certaine frustration à cet égard. Voilà, c’est dit! Cela m’a fait du bien.
Revenons au sujet de la tarification. Il est pour le moins surprenant de constater que les parcs nationaux du Québec et du Canada imposent des frais beaucoup plus élevés que les campings privés tout en offrant beaucoup moins de services. Certes, la beauté des parcs d’État doit être prise en compte, cependant, l’offre faite aux campeurs et caravaniers doit avant tout, être évaluée en fonction des services directement liés à leurs besoins.
Là où les parcs l’emportent généralement haut la main, c’est pour la dimension des emplacements mis à la disposition des caravaniers. Pour survivre, le secteur privé se doit de maximiser l’utilisation de son terrain pour en augmenter la rentabilité, une notion beaucoup moins importante pour les gestionnaires publics. Les parcs misent davantage sur une impression de calme, d’intimité, de dépaysement procurée par des emplacements plus vastes. Deux philosophies, deux réalités.
Il faut également prendre en considération que les coûts de mise en place d’une infrastructure de services (eau, égouts, électricité) croissent proportionnellement à la grandeur de chacun des emplacements. Si, sur une même superficie, l’on construit trois fois ou quatre fois plus d’emplacements, le coût moyen pour un emplacement baisse dramatiquement. Ici s’arrêtent les avantages en faveur des parcs.
Pour le caravanier, les notions reliées aux infrastructures sont de peu d’importance. Ce qui l’intéresse, ce sont les services mis à sa disposition et le montant qu’il a à débourser pour y avoir accès. Vus sous cet angle, les parcs nationaux sont nettement perdants. Plus cher que le privé, ils offrent moins de services. Jamais, je n’ai vu dans un parc national, québécois ou canadien, des emplacements avec tous les services (eau, égout, électricité et wi-fi), des services pourtant normaux dans les campings privés (à l’exception du wi-fi qui souvent tarde à s’implanter). Les parcs nationaux justifient leurs tarifs plus élevés par la beauté des lieux mis à la disposition des visiteurs. Il est vrai que nos parcs sont beaux.
Par contre, nos chers parcs devraient prendre exemple sur nos voisins du sud pour moduler leur tarification. Actuellement, le Québécois qui désire se rendre dans un parc doit débourser plus de sous qu’un visiteur étranger. Pourtant, à la guérite, les montants demandés sont les mêmes, peu importe la nationalité du visiteur.
La différence provient du fait que les Québécois, contrairement aux visiteurs étrangers, payent deux fois pour leurs parcs. Chaque année, une partie de nos impôts sert à l’exploitation et à l’entretien de nos parcs. Sans même les utiliser, ces parcs nous coûtent quelque chose. Le visiteur étranger, ne payant pas d’impôt au Québec ou au Canada, se trouve donc à profiter d’un avantage par rapport à notre situation.
Il s’en trouvera pour alléguer que les impôts de ce visiteur servent à entretenir les parcs de son pays et que lorsque nous, Québécois, nous y rendons, nous profitons à notre tour du même avantage. Faux.
Plusieurs États de nos voisins offrent à leurs résidents un tarif privilégié pour l’utilisation des parcs gouvernementaux, un tarif auquel les visiteurs n’ont pas droit. Cet avantage reconnaît la contribution des résidents, par leurs impôts à l’entretien des parcs de leur territoire. Ne serait-il pas normal d’instaurer un tel régime ici ?
Une tarification réduite pour les résidents du Québec et une autre pour les visiteurs constituerait une mesure équitable pour tous. Aucun visiteur ne pourrait s’offusquer de la chose, comme nous le faisons nous-mêmes lorsque nous fréquentant les parcs publics des autres États. Ainsi, les Québécois, plutôt que de se sentir exploités par leur propre gouvernement, auraient plutôt l’impression d’être respectés par celui-ci. De plus, d’une certaine façon une tarification ainsi modulée contribuerait au développement d’un sentiment que ces parcs nous appartiennent vraiment puisque nous y aurions un accès privilégié.
Mais, ce ne sont là qu’élucubrations du dimanche matin d’un vieux caravanier ayant beaucoup trop voyagé.
Entièrement d’accord avec votre propos. Je me permets d’ajouter que l’augmentation des prix pour les espaces de camping de notre belle province m’apparaît très déraisonnable . On dirait que les proprios veulent faire leur année $$$ dans deux-trois mois.Je serais curieux de connaître leur coût réelle d’exploitation . Je suis persuadé que le coût quotidien d’un espace de camping n’est pas très élevé: la plupart des équipements utilisés dans le VR fonctionne au propane: poêle, frigidaire, chauffe-eau, chauffage etc donc aucune dépense pour le propriétaire du terrain. Le plus gros de la dépense serait sans doute l’air climatisé,mais elle ne fonctionne qu’une petite partie de la journée. Il me semble qu’un coût de 25$ TTC,serait approprié .
Quand on est rendu à demander $50 par nuitée cela ressemble étrangement à du vol et cela n’a rien à voir avec la grosseur du véhicule. À ce prix on trouve de bons Gites du passant,déjeuner fourni.
Autre trouvaille pour remplir plus rapidement leur gousset: le montant exigé lorsque l’on veut visiter quelqu’un qui est campé sur le terrain… parfois jusqu’à $10,00 c’est assez « têteux » merci! Si les visiteurs utilisent la piscine parfait, mais pour visiter un ami c’est plutôt « cheap »!
Autre fait plutôt agaçant: On se base sur les prix annoncés dans le guide du camping mais quand vient le temps de payer,trop souvent on nous dit que ce n’est pas le bon prix « qu’ils » n’ont pas fait les corrections et ainsi ,le prix demandé est toujours plus cher que ce qui est annoncé. Quand on présente notre carte FQCC,souvent on nous dit que le rabais est déjà inclus dans le prix …!!???
Je suis d’accord pour payer un prix raisonnable mais ça n’a rien à voir avec la grosseur du véhicule ,mais bien avec le service qui est fourni
Bonnes vacances à tous les campeurs