Deux géants de moins
Au début des années 90, alors que mon intérêt pour le camping avait commencé à se transformer en une passion pour le caravaning, chaque mois, je recevais deux magazines étatsuniens qui m’ont permis de faire mes classes dans le domaine. Ils avaient pour titre Motorhome et Trailer Life.
À l’époque, ces deux publications constituaient la quintessence de ce qui s’écrivait sur les véhicules récréatifs. Leur influence prévalait sur tout le marché. Proche des grands manufacturiers de véhicules récréatifs, eux-mêmes à la recherche d’un levier pour mettre leurs créations en valeur, ces magazines nageaient dans le bonheur et l’opulence. Comparativement, il était clair qu’à ce moment Camping Caravaning ne jouait vraiment pas dans la même ligue pour employer un langage respectueux.
Rassurez-vous, je ne vous ferai pas l’historique de Trailer Life et Motorhome qui, de toute façon rendront les armes à la fin de cette année. Toutefois, j’invite fortement les amateurs d’histoire à cliquer sur ce lien pour en apprendre non seulement sur l’origine de ces publications, mais surtout sur leur descendance dont la variété vous étonnera. Malheureusement, cet article est rédigé en anglais ; une difficulté que, si besoin est, un outil comme le traducteur instantané de Google permet de dissiper.
https://www.referenceforbusiness.com/history2/6/Affinity-Group-Holding-Inc.html
Marc Lemonis, le puissant PDG de Camping World à qui appartiennent depuis plusieurs années les deux magazines en question, avait déjà prévenu ses actionnaires réunis en assemblée générale au début de l’automne que les jours étaient comptés pour ces publications. Il voyait dans cette mort annoncée un désir des consommateurs. Profitant de cette tribune, il annonçait du même souffle que l’avenir de l’information passait désormais par le numérique et que son organisation allait s’engager à fond dans cette voie.
Plusieurs analystes du monde du VR avaient alors estimé que les propos de Lemonis révélaient le mercantilisme qui faisait sa force. L’homme avait compris qu’aujourd’hui, chaque constructeur de véhicules récréatifs peut facilement utiliser l’internet pour mettre en valeur ses produits ce qui se traduisait par une baisse importante des revenus publicitaires des magazines papier.
Il fut un temps où Trailer Life et Motorhome étaient fortement influencés par les valeurs d’entraide du Good Sam Club. D’ailleurs le nom même de ce club du bon samaritain se voulait une référence directe au personnage de la Bible qui aide son prochain. Petit à petit, le mercantilisme et la recherche de profits à éclipsé cette valeur axée sur l’entraide entre les membres du club, avec les résultats que l’on connait aujourd’hui.
En ce sens, Camping Caravaning ne ressemble pas à ce que l’on observe au sud de la frontière. Propriété de la FQCC, une association dont la mission n’est pas d’accumuler des profits, mais plutôt de regrouper des personnes et des familles qui pratiquent et aiment le camping et le caravaning ; de se préoccuper de leurs intérêts, de leurs besoins en matière d’information, de formation, de conseils et d’expertise, il devient plus facile de préserver et d’entretenir des valeurs centrées sur les membres, de garder l’œil ouvert et un sens critique neutre et sans attaches sur tout ce que l’industrie cherche à nous vendre.
Bien sûr, l’importance des impacts négatifs découlant de la prédominance envahissante du numérique n’est pas spécifique aux journaux et magazines états-uniens. Ici même, au Québec, pour survivre, une majorité de quotidiens on délaissé le papier pour ne publier qu’en ligne. Est-ce à dire pour autant que l’ère des magazines que l’on peut tenir dans ses mains et palper est révolue et, qu’à court terme, ceux-ci sont condamnés à l’extinction ?
Plutôt que de baisser les bras, comme l’on fait les deux magazines cités dans cet article, ne serait-il pas plus louable de prendre appui sur nos valeurs et de considérer ces menaces comme un défi lancé à la polyvalence de notre capacité d’adaptation, à notre créativité et y voir un pari qui mérite d’être relevé ?
Je vous laisse en débattre.
Excellente réflexion ce matin!
Un sincère appel à la solidarité par opposition à l’individualisme à outrance qui règne au sud de la frontière.
Je suis arrivé à Ottawa en 1984 et c’est au petit magasin de variétés situé au bas de notre tour à bureau que j’ai découvert les magasines Trailer Life et Motorhome. Ça m’a donné des bibittes mais ce n’est qu’en 1995 qu’on a acheté notre première caravane à sellette, et joint la FQCC en 1996. Ça nous a mené à accomplir trois grandes tournées du Mexique, la première en caravane avec la FQCC en 2001.
Les choses ont bien changées depuis, mon journal est beaucoup plus mince, peu de publicité. J’ai encore les magasines Camping Caravaning de mars-avril 1999 (172 pages) et celui de mars-avril 2007(200 pages). Les marchands de VR de toute la province y avaient leur annonce, c’était le meilleur moyen de rejoindre la clientèle. Le magasine C-C s’est aminci lui aussi. Moins de publicité. Mais la qualité et la variété des articles y sont encore présent. Les chroniques »destinations » sont des plus intéressantes. Souhaitons que la plus jeune génération y trouvera des points qui les intéressent.
Bonjour à toutes et tous en ce triste matin dans la capitale, Québec.
Membre depuis 2001, à l’achat notre premier camping-car, un Eurovan Camper , remplacé en 2014 par un Safari Condo Sprinter, nous sommes membres de la FQCC depuis ce premier achat et continuerons de l’être, principalement pour l’information de qualité fournie dans Camping Caravaning et surtout les articles et chroniques de Paul Laquerre, objectifs mais n’hésitant pas à prendre position. De même que les autres collaborateurs réguliers! Le magazine rallie autant les voyageurs que les plus sédentaires, du camping en autonomie aux saisonniers. Il faut voir le tout comme une communauté!Le rabais sur le carburant est aussi intéressant!
Longue vie au magazine, qui doit certes s’adapter, ainsi qu’à la FQCC! Espérons que nous pourrons reprendre la route en toute sécurité, y compris aux USA, après une élection et une transition paisible dans les prochains jours!
Me souviens,,,en 80 Trailer Life était facile à trouver en kiosque tandis que Motorhome était très peu populaire,à part Raymond Leblanc qui vendit des Winnebago.je ne me souviens pas d une compétition.
Adieu papier glacé,bienvenue à l’info froide mais instantanée
Même si l’anglais n’est pas un obstacle pour moi, je trouve que notre magasine francophone Camping-Caravaning (CC) n’a jamais rien eu à envier aux revues anglophones. Je fais du caravaning depuis 2004 et c’est la FQCC et sa revue CC qui m’a introduite à ce merveilleux loisir. Je me suis abonné à certaines revues anglophones en plus de CC et pour être honnête, notre revue a toujours été de qualité supérieure tant pas son contenu que par ses collaborateurs hors-pair qui l’ont alimenté. D’ailleurs j’ai abandonné ces revues anglophones depuis car la revue CC les surpasse. Et j’ai un message pour les marchands dans le domaine du VR qui songent à ne plus annoncer dans cette revue en croyant qu’ils peuvent y aller seuls sur la toile; je suis plutôt d’avis que c’est grâce à la revue CC que j’ai pu connaître les marchands et leurs produits et je suis convaincu que je ne suis pas seul à le croire. Je souhaite donc que la FQCC puisse être en mesure de poursuivre la publication de notre revue en format papier Pour longtemps et qu’elle puisse compter sur ses nombreux partenaires afin de poursuivre cette mission. Merci à Paul pour son implication et pour son dynamisme à poursuivre dans cette direction…
Ce n’est pas d’hier qu’au sud de la frontière, tout se doit d’être lucratif, même la santé!
Personnellement, tout comme je privilégie un bon livre format papier, j’aimerai toujours mieux une revue et cela malgré les cures d’amaigrissement qu’on y fait subir! Les articles de fond qui m’intéressent sont toujours au rendez-vous!
Bonjour, je suis abonné à Trailer Life depuis quelques années. Un beau coup pour Camping World, les produit qui étaient annoncés dans la revue, comme la compagnie Lance qui ne sont pas vendues par Camping World vont perdre leur fenêtre grand public. Le coin du lecteur ou on pouvait écrire pour se plaindre d’un mauvais produit, une mauvaise réparation ou tout autre différent avec les manufacturiers et qui étaient réglés souvent à l’avantage du consommateur va disparaitre aussi…
Je suis abonné à Trailerlife depuis quelques années. Sans rien enlever à personne, cette revue n’a pas d’égal pour son contenu technique. Je vais manquer ce volet.
Quand à la revue de la FQCC, elle comble d’autres besoins. Les destinations sont les sujets qui nous intéressent le plus. Cependant, je vais vous avouer que je déteste la publicité qui est imposé sur le web, et qui nous est entré dans la gorge de toutes les manières. Pour la revue de la FQCC, une des premières choses que je consulte ce sont les annonces. Je cherche à savoir si il y a de nouveaux fournisseurs, et de nouveaux produits. Avis aux commerçants qui refusent d’acheter la publicité.