Des ventes à la hausse
Hier après-midi, comme généralement chaque samedi, je lisais la chronique hebdomadaire de Chuck Woodbury, journaliste américain expert en caravaning avec qui il m’est arrivé de discuter à l’occasion dans plusieurs grands salons américains.
Ce que j’envie à ce journaliste de longue expérience et quelques autres du même type, c’est leur grande proximité avec ce qui se passe dans l’industrie du caravaning. Chacun d’entre-eu possède un réseau de contacts occupant souvent des postes-clés chez les grands fabricants de véhicules récréatifs. Il leur devient tellement facile de recouper et de tisser des liens entre les bribes d’information glanées à gauche et à droite. Malheureusement, en tant que Québécois, ces sources d’accès me sont pratiquement refusées. Eh oui, nos voisins réservent de façon exclusive leur estime et leur considération à leurs seuls compatriotes.
Chez nous, malgré toute l’ingéniosité déployée par nos constructeurs et aménageurs locaux, il faut reconnaitre qu’en matière de volume et de diversité de VR, nous sommes loin de faire le poids avec nos voisins au sud de la frontière. En fait, le seul élément sur lequel on réussit à les planter et d’aplomb en plus, c’est sur la qualité de ce qui se fabrique ici.
Nos constructeurs sont loin de disposer des moyens financiers et même techniques des Américains. Cependant, ils disposent souvent de plusieurs armes originales leur permettant de tirer leur épingle du jeu. Souvent, l’entreprise qu’ils ont créée repose sur des valeurs aussi solides qu’essentielles. Respect du travail bien fait et du personnel qui matérialise leur passion, choix de matériaux et d’accessoires de qualité, écoute, respect et relations directes et chaleureuses avec leurs clients, ne sont là que quelques exemples de ce qui fait leur force. D’une façon générale, nos constructeurs ne sont pas différents de chacun de nous. Voilà sans doute ce qui explique leur succès.
Hier donc, Woodbury rapportait que l’industrie du véhicule récréatif aux États-Unis fracasse des records depuis des mois. Cependant, il notait que les VR tractés sont ceux qui connaissent le plus fort pourcentage de croissance. Au seul mois d’aout, 20,8 % d’augmentation sur le même mois, l’an dernier. À l’opposé, les autocaravanes affichaient un recul de 7,1 % pour la même période.
Il constatait également que la tendance était aux véhicules moins couteux, ce qui est généralement le cas pour les caravanes comparativement aux véhicules motorisés. Pis encore, ce sont les caravanes les moins chères qui mènent le bal. Nos voisins ont d’ailleurs une expression très imagée et très juste pour désigner les véhicules de bas de gamme et de mauvaise qualité : « cheap, as in stapled and glued together » (piètres comme s’ils étaient assemblés avec des brocheuses de bureau et de la colle).
Le journaliste avançait aussi plusieurs explications tenant la route pour expliquer l’engouement de ses concitoyens pour les véhicules récréatifs. Pour certains, cette façon de voyager pouvait présenter des avantages en matière de sécurité contre les effets de la pandémie. Pour d’autres, particulièrement dans l’extrême ouest du pays, ayant perdu leur maison et beaucoup de leurs biens à la suite des feux de forêt particulièrement dévastateurs des dernières semaines, une caravane offrait une solution rapide et peu onéreuse pour se reloger, temporairement ou à long terme.
Il avançait aussi comme dernière explication que, de nombreuses écoles étant fermées, la formation à distance pouvait très bien se faire auprès d’écoliers résidant dans un camping disposant d’un accès internet de qualité. Une raison qui ne saurait s’appliquer au Québec où les écoles sont ouvertes et que, sous peu, la neige et le froid mettront toutes les caravanes en état d’hibernation.
Heureusement, il nous reste encore de belles semaines pour pratiquer notre loisir préféré. L’achalandage de la période des vacances estivales étant maintenant calmé, il est des plus facile de trouver des emplacements dans tous les campings encore ouverts. Pour peu que les bonbonnes de propane aident à réchauffer nos soirées et nos nuits, étirer la saison en profitant du festival de couleur que nous offre la flore locale en guise d’arc-en-ciel suffit à me faire oublier la sournoise Covid-19.
Avec tous les américains qui ont perdus leurs job plusieurs ont pas le choix que de vivre en camping. Des milliers d’américains sont littéralement dans la rue.
L’augmentation des ventes de VR est probablement directement lié à la mauvaise économie et non aux loisirs.
Je suis d’accord avec Daniel, Au retour du Texas en avril 2010, on a pu voir de nombreuses familles vivant dans de vieux VRs , parfois un boyau d’eau entrant par la fenêtre de la cuisine – plomberie endommagée par le gel? La vente en panique de VRs ne semble pas avoir pris place tout comme la chute du prix des maisons qui se vendent à gros prix. Pas facile de faire des prédictions. Entretemps profitons de nos pensions…