Des lois et des hommes
Dans quelques semaines, le règne du président Obama deviendra chose du passé. Tout au long de ses deux termes à la présidence, M. Obama s’est heurté à une opposition systématique de ses adversaires républicains relativement à des projets de loi qui, dans certains cas, auraient facilité la vie des caravaniers canadiens et des autres « snowbirds » qui passent leur hiver dans le sud.
Ainsi, en 2013, après avoir suscité de grands espoirs chez nos compatriotes, un projet de loi touchant l’immigration n’a pu traverser toutes les étapes requises pour son approbation. Trop ambitieux et contenant plusieurs articles litigieux, notamment sur l’immigration illégale, il mourut au feuilleton.
Pourtant, parmi ses nombreux articles, il en était un faisant augmenter de 180 à 240 jours consécutifs et par période de douze mois, la durée de séjour permise aux États-Unis pour les Canadiens âgés de plus de 50 ans. Une mesure qui aurait fait l’affaire de plusieurs de nos compatriotes autant que des commerçants des lieux où l’on voyage. Bien sûr, il aurait été requis que les règles de l’Assurance-maladie soient ajustées à la hausse, une démarche que plusieurs provinces avaient déjà entreprise.
Des groupes de pression de la Floride, sans doute l’état qui accueille le plus grand nombre de visiteurs hivernaux canadiens au kilomètre carré, tentent actuellement d’obtenir l’appui du gouverneur Rick Scott ainsi que du président désigné pour qu’un nouveau projet de loi remette en selle l’article mentionné plus haut.
Insistant particulièrement sur l’accroissement éventuel de retombées économiques pour l’état, ces groupes de pression pensent que les démarches pour son approbation pourraient éviter les écueils ayant causé le naufrage du précédent projet de loi. En le limitant, à peu de choses près, à la seule prolongation du séjour des Canadiens, ce projet contournerait les irritants ayant enflammé les politiciens républicains sous le régime Obama. Un dossier qu’il faudra suivre de près !
Toujours sur le plan politique, dans un de ses derniers gestes officiels, M. Obama a, sans tambour ni trompette, officialisé par sa signature, jeudi dernier, un autre projet de loi qui devrait générer des impacts positifs pour les amateurs de plein air, dont les caravaniers font partie.
Ce projet, le H.R. 4665, est donc devenu loi et porte le nom de Outdoor REC Act, les lettres REC signifiant Recreation’s Economic Contributions. Grâce à lui, les impacts économiques associés aux activités de plein air seront désormais intégrés dans le calcul du produit intérieur brut, ce qui conférera à ce secteur plus de crédibilité ainsi qu’une visibilité accrue.
Il faut savoir qu’au total les dépenses reliées aux loisirs de plein air atteignent annuellement 646 milliards et font travailler 6,1 millions d’Américains sans compter les 80 milliards de dollars en taxes engrangés par les trois paliers de gouvernement (fédéral, état et local). Il s’agit donc d’un secteur d’activité important qui, jusqu’à présent, ne recevait pas toute l’attention qu’il méritait.
En vertu de cette loi, une importante base de données sera constituée et mise à la disposition des partenaires et organismes œuvrant dans le milieu du plein air. Ces données serviront notamment à la planification et au développement d’infrastructures associées aux activités extérieures. En prenant appui sur celles-ci, il sera plus facile de déterminer les tendances, les attentes et les besoins des amateurs de plein air, dont font entre autres partie les caravaniers. Voici d’ailleurs un exemple illustrant ce que cela pourrait signifier pour les voyageurs en VR.
Chaque année, le parc des véhicules récréatifs augmente d’environ 400 000 unités. Ceux qui comme moi voyagent beaucoup constatent régulièrement que les infrastructures de camping pour accueillir les VR ne connaissent une progression aussi fulgurante. De plus en plus, la chasse aux emplacements devient difficile, à un point tel que je connais des personnes ayant jeté la serviette, vendu leur équipement et qui voyagent autrement. En Floride notamment, il faut souvent s’y prendre des mois à l’avance pour trouver un parc qui nous accueillera pour quelques mois.
Grâce à la disponibilité de données actualisées et fiables sur la pratique des activités de plein air et l’importance de leurs retombées économiques, les municipalités et autres paliers de gouvernement, comme les ressources privées d’ailleurs, pourront mieux ajuster leur offre de service en fonction de l’évolution des besoins de la population.
En espérant que quelqu’un du Gouvernement Couillard lise cet article et commence à faire les démarches afin que la RAMQ apporte aussi ce changement d’ici la fin du prochain mandat !
La presque totalité des provinces ont déjà allongé la période d’absence allouée. Il est surprenant que la FQCC n’ait pas encore obtenu un tel ajustement pour le Québec. On n’entend même pas parler d’une quelconque démarche en ce sens.
As-tu des informations à ce sujet, Paul?