Déjà-vu et découverte
Il y a des voyageurs qui se font un point d’honneur de ne jamais retourner au même endroit. Je peux les comprendre, car il est vrai que notre Terre est grande et belle. Pourtant, j’aime bien revisiter des lieux que j’ai aimés. Un deuxième séjour permet d’approfondir ses impressions. Il arrive souvent qu’elles soient aussi bonnes que la première fois. Parfois même, elles sont meilleures. C’est ainsi que, sur le chemin du retour, nous sommes repassés avec plaisir par Las Cruces et les White Sands, deux places du Nouveau-Mexique que nous avions adorées il y a quatre ans.
Commençons par Las Cruces. Toute ressemblance avec Paris ou Rome serait le fruit du hasard. Ce n’est pas une ville impressionnante, tant s’en faut. C’est plutôt une petite ville où on a vite l’impression qu’il fait bon vivre. Nous en connaissions déjà la vieille partie, la Mesilla, pas très grande mais pittoresque, où l’on trouve de jolies boutiques et de belles maisons adobe. Nous y avons retrouvé avec plaisir le cabernet-sauvignon de la maison Hearth of Desert, un bon vin des environs. Nous en avons acheté deux bouteilles ; nous regrettons de ne pas en avoir pris six.
Cette fois, nous avons en plus découvert le centre-ville de Las Cruces, où s’installe chaque mercredi et chaque samedi un marché public. À cette période-ci de l’année, inutile de chercher les fruits et les légumes. Mais l’artisanat y est de qualité et pas trop cher. J’en ai profité pour acheter une bague faite par une bijoutière belge très sympathique, qui vit maintenant au Nouveau-Mexique.
À 80 kilomètres de là se trouvent les White Sands. Nous y avions passé un magnifique moment lors de notre premier voyage ; il était hors de question de ne pas y revenir. Ce désert est constitué de dunes de gypse, aussi impressionnantes que rares, amenées par le vent des montagnes environnantes. Le sable y est si blanc que, lorsqu’on arrive, on a l’impression de se retrouver dans la neige. À tel point qu’au début j’avais peur que La grande bleue ne se mette à déparer. L’illusion était d’autant plus forte que beaucoup de gens dévalaient les dunes sur des soucoupes.
On peut bien entendu parcourir les White Sands sans y marcher. Il suffit de suivre la route qui les traverse et de s’arrêter çà et là pour admirer ces paysages grandioses qui ont inspiré le grand photographe Ansel Adams. Mais je trouverais dommage de ne pas s’aventurer dans un des sentiers balisés du parc. C’est là qu’on peut voir les dunes blanches dans toute leur splendeur. J’en avais conservé un souvenir de bonheur très intense. Cette deuxième randonnée l’a ravivé.
Quelques jours plus tard, nous étions aux Cavernes de Carlsbad, qui passent pour être parmi les plus belles. Pour ma part, je n’avais jamais mis les pieds dans une caverne en raison de ma claustrophobie. Eh oui, je collectionne les phobies! Mais mon ami Étienne m’avait fait promettre de me rendre à Carlsbad. Il avait bien raison : les grottes y sont si immenses qu’un même un claustrophobe peut s’y sentir à l’aise.
Je suis d’autant plus content d’avoir surmonté ma peur que les Cavernes de Carlsbad sont d’une grande magnificence. On ne sait pas trop si on est au ciel ou en enfer, mais c’est terriblement beau. Vous me connaissez assez maintenant pour savoir que je ne suis pas exagérément dithyrambique. L’emphase, ce n’est pas vraiment mon truc ; la moquerie me sied davantage. Mais là, il faut être admiratif. D’ailleurs, si c’était Lise qui écrivait ce carnet, elle serait encore plus élogieuse que moi. Comme on dit chez nous, ma compagne ne se pouvait plus en parcourant les grottes tant elle était envahie par un immense sentiment de beauté. Certains lieux ont ce pouvoir rarissime de nous faire toucher au sublime.
Lise, qui est revenue de ses émotions, se joint à moi pour vous souhaiter de bien joyeuses Pâques. On se revoit samedi en huit.
Je vous. Suis depuis vos tout début,j ai toujours hâte de vous lire chaque samedi matin .moi aussi j aime revenir deux même trois fois a la même place très souvent on découvre un coté que nous avions pas vue .apres votre périple aller vous faire un bilan .un voyage comme le vôtre ses une chose que j aimerais beaucoup faire .merci pour votre beaux partage
Content que vous ayez aimé Carlsbad, c’est immense et avions beaucoup apprécié nous aussi lors de notre première virée en 2010.
Par contre avions manqué White Sands que nous ferons bientôt, car notre départ pour notre « Tournée Texas » se fera dans 2 semaines, soit le 19 avril prochain. Nous ferons et referons ces endroits magnifiques qui avaient passé trop rapidement à cette époque.
Bon retour…
J’ai pris conscience aussi que la deuxième fois était souvent la meilleure. Passé l’effet de découverte, il y a une appréciation plus objectivée, plus profonde, de l’endroit.
Je ne suis pas amateur de cavernes, mais Carlsbad est bien spectaculaire, avec son entrée naturelle où nichent hirondelles ou chauve-souris, selon la saison. Aucune des deux n’y était quand j’y suis passé, par contre.
Quel coin de planète que ce sud-ouest américain!
Bonjour Lise, bonjour Paul,
Je constate que vous êtes sur le point de terminer votre périple et je suis bien content de votre réussite. À votre retour, il faut se réserver une belle journée d’été pour échanger ce que vous avez vécu pendant tous ces mois.
Vous avez apprécié Carlsbad et je suis bien content. Quelle beauté! Comme je vous l’avais dit, Lucille et moi nous y sommes allés deux fois et à chaque fois, nous y avons passé toute la journée. La première fois, nous avons eu la chance d’assister à la sortie des chauve-souris, il y en avait des milliers. La deuxième fois, il y en avait beaucoup moins.
Faites moi signe à votre retour,
Etienne