De retour de la Vallée de la Mort

Après Las Vegas et ses alentours, nous avons mis le cap sur cette Vallée de la Mort qui porte si mal son nom. Certes, la chaleur peut y être mortelle l’été, où le mercure dépasse fréquemment les 50 degrés Celsius. Mais l’hiver, ce grand parc situé dans le désert de la Californie est très hospitalier. Le soleil est y abondant, la pluie rare et les températures clémentes.
Que demander de mieux? De beaux paysages, bien sûr, et il y en a à profusion. La Vallée de la Mort est d’une beauté à couper le souffle. C’est un cliché, j’en conviens et je m’en excuse. Mais en la découvrant, je me suis senti bête comme ces acteurs d’une mauvaise publicité, qui ne cessent de dire «wow!» en découvrant leur hôtel.
Le Death Valley National Park est d’autant plus beau qu’il ne ressemble à rien de ce que vous avez vu auparavant. Devant sa désertique splendeur, je me suis demandé s’il s’agissait d’un paysage de fin ou de début du monde. Devant tant de sublime, je me suis senti tout petit.
Si vous vous y rendez, je vous suggère de grimper d’abord jusqu’à Dante’s View. Vous pourrez le faire à vélo, si le cœur vous en dit. Nombreux sont ceux qui s’y essaient. Mais en auto, voire en autocaravane, il faut bien l’avouer, c’est beaucoup plus facile. Et il vous restera assez d’énergie, rendu au sommet de cette montagne, pour admirer la vue imprenable sur la vallée.
De retour en bas, vous irez visiter Badwater, après vous être arrêté au grandiose Zabriskie Point. Au retour, vous passerez par Artist Palette. Je vous conseille la fin du jour, où la lumière met en relief les multiples couleurs du paysage.
Si vous aimez la marche en montagne ou en canyon, les sentiers sont nombreux. Nous avons marché avec plaisir dans le Golden Canyon. Lise est aussi allée, avec nos amis, au Mosaic Canyon. Elle en est revenue radieuse. Au nord du parc, on trouve un grand cratère, le Ubehebe, dont on dit beaucoup de bien, mais nous n’avons pas eu le temps de nous y rendre. Ce sera pour l’an prochain.
Nous sommes allés, par contre, dans les grandes dunes de Mesquite. On nous avait dit qu’elles étaient particulièrement belles au clair de lune. On se méfiait un peu des serpents, qui n’aiment pas trop le soleil et qui sortent le soir venu. On s’était dit qu’ils ne devaient pas trop aimer le sable non plus. Erreur, semble-t-il. Arrivés sur le site, on tombe illico sur une illustration montrant un serpent qui s’est bien adapté à ce lieu aride. Un frisson a traversé notre petit groupe. La peur n’a pas brisé notre détermination. Mais tout en admirant la lune et les étoiles, nous ramenions vite notre regard vers le sol, éclairé par nos lampes de poche, de peur de voir surgir un reptile. Heureusement, nous n’en avons vu aucun.
Nous n’avons pas croisé de coyote non plus. Les deux Lise en avaient vu un en après-midi, qui avait l’air bien affamé. Nous sommes rentrés avant de le revoir, au cas où il n’aurait rien trouvé à se mettre sous la dent entre-temps.
Le carnet du caravanier
Je vous ai vanté à plusieurs reprises déjà la qualité des State Parks en Floride et en Arizona. Je serai un peu moins élogieux pour les deux où nous avons séjourné au Nevada. Certes, le Red Rock State Park et le Valley of Fire State Park sont des sites magnifiques. Mais il semble que Dieu ait demandé trop cher pour la location des lieux, de sorte qu’il ne reste plus beaucoup d’argent pour leur gestion.
Les toilettes y sont rares. Et quand il y en a, leur propreté laisse à désirer. J’ai même vu quelques portes de cabinet d’aisance sans serrure. Il n’y a ni séchoirs à mains ni savon. Les douches sont plus rarissimes encore. Les services sont minimalistes, la plupart des emplacements étant sans électricité, parfois même sans eau. Ne cherchez pas non plus de Wi-Fi et oubliez l’internet. Les State Parks du Nevada ne sont pas arrivés au XXIe siècle.
Ah! J’allais oublier le système «premier arrivé, premier servi», qui, en plus de ne pas être pratique, encourage les comportements malotrus. Selon un ami, fin observateur de l’espèce humaine, l’imbécile qui sommeille en chacun de nous, mais davantage chez certains, tend à se réveiller dans ce contexte.
Je m’arrête, car vous allez croire que nous y avons été malheureux. Nous y avons pourtant passé quelques journées très agréables à notre retour de la Vallée de la Mort. Les paysages, il faut y revenir, sont tellement exceptionnels qu’on en oublie la propreté douteuse et la gestion anarchique.
De retour d’un beau sentier, on s’installe bien confortablement à l’ombre de ces splendides rochers rougeâtres, qui ont donné son nom à cette Valley of Fire. On ouvre une bouteille de rouge ou de blanc et on se dit qu’il y a pire destin que de se retrouver là. On pourrait, par exemple, être resté au nord, dans la neige, le froid et la grisaille, à suivre des élections sur fond de Charte et à écouter Tout le monde en parle.
Lise vous fait ses amitiés. On se revoit samedi prochain.
Merci Paul de nous partager ces beaux moments. Je te lis toujours avec grand intérêt. Vous me faites découvrir de magnifiques coins de notre planète que je n’aurai pas l’occasion de voir en personne.
Vous le savez certainement mais ici, l’hiver perdure même si officiellement nous sommes au printemps. Heureusement que j’ai tendance à être positive…
Je vous embrasse tous les deux . J’écrirai plus longuement à Lise bientôt.
Bonne continuation!
Magnifiques paysages qui ne sont pas sans me rappeler certaines îles d’Hawaii… Haleakala à Mauï, entre autres.
C’est tout un plaisir de lire vos récits cher Paul. Que Hermès maintienne son regard bienveillant sur votre long et passionnant voyage.
Bonjour à vous 2
J’adore lire vos articles autant pour le fond que pour le style humoristique qui me fait beaucoup rire. Nous sommes des amateurs de camping avec un Safari Condo de Nadeau en Beauce. Prévoyons un circuit comme le votre cette année ou l’an prochain. Avons déjà fait l’Ouest Canadien. Bonne route et à vos prochains articles. Roch Poulin