Danger: fake news
Avec l’arrivée d’un certain président, une nouvelle expression s’est imposée dans l’actualité : Fake News. Bien que de langue américaine, elle a immédiatement contaminé le vocabulaire de la planèt e, toutes langues confondues. Le nouveau visage du mensonge et des vérités tronquées s’est répandu comme la pire des épidémies
Malheureusement, même à son insu, n’importe lequel d’entre nous peut en toute bonne foi contribuer à sa propagation. Information fragmentaire, naïveté, manque de jugement ou d’esprit critique, non-vérification des faits sont autant de vecteurs porteurs de cette maladie. La semaine dernière, bien malgré moi, je suis moi-même devenu l’un de ceux-là et je n’en suis pas fier, croyez-moi.
Dimanche dernier, tout réjoui, je vous faisais part d’une décision prise la ville de Magog d’amender son règlement sur le stationnement de véhicules récréatifs dans les stationnements de type commerciaux. Je saluais bien bas cette ouverture favorable aux caravaniers souhaitant visiter cette ville hautement touristique.
Cette information, je la tenais pourtant d’un collègue journaliste, homme d’une grande rigueur professionnelle. De plus, m’étant rendu sur le site web officiel de la ville de Magog, j’avais pu lire le communiqué confirmant cette nouvelle politique. Il n’en fallait pas plus pour que je m’en réjouisse avec vous.
Or, jeudi, un appel émanant de la directrice des communications de Magog, dénonçait l’inexactitude des propos de mon billet et que que le règlement n’avait pas été amendé comme je le prétendais. Informé de ce fait, je tentai un contact avec cette personne. Absente de son bureau, je du me contenter de parler à sa messagerie vocale où je lui demandai de me rappeler afin de clarifier la situation.
Le retour d’appel ne se fit pas attendre et eu lieu en début de semaine. La dame en question m’expliqua alors que le communiqué que j’avais trouvé sur le site web de la ville datait de juin 2018 n’annonçait pas que le règlement concernant le stationnement des VR dans la ville avait été modifié. Il s’agissait plutôt d’un avis de motion déposé à la table du conseil de ville disant que la ville envisageait de modifier le fameux règlement. Voici d’ailleurs le texte publié sur villedemagog.qc.ca:
Magog, le 4 juillet 2018 – Le conseil municipal de la Ville de Magog a, hier soir, en séance publique, pris la décision de ne pas revoir les règles concernant l’utilisation, pendant la nuit, de véhicules récréatifs comme lieux d’habitation dans les stationnements commerciaux.
Un avis de motion avait été adopté le 18 juin dernier, annonçant que les élus souhaitaient réévaluer leur approche concernant le règlement encadrant l’utilisation des VR.
Ce statu quo indique qu’il demeure interdit de camper avec un véhicule à l’extérieur des terrains de camping sur le territoire de Magog.
Quant à la page web où j’avais puisé l’information, elle a été retirée du site afin de ne pas augmenter davantage la confusion dont mon collègue et moi avions été victimes.
Aujourd’hui, j’avoue que la décision prise par la ville m’attriste beaucoup. Comme plusieurs d’entre-vous, Magog me semble avoir raté une belle occasion d’adopter une position d’avant-garde envers les caravaniers et de donner le goût à d’autres villes d’emboîter le pas dans la même direction. Il m’apparaît clair que le lobby corporatif a encore une fois utilisé toute son influence pour bloquer un quelconque changement bénéfique aux caravaniers.
Je concède aussi qu’avant la tempête soulevée par mon billet de la semaine dernière, la décision de la ville avait ramené le calme dans ce débat. Ce calme, s’il faisait l’affaire du lobby des campings laissait cependant toute la communauté des caravaniers fort insatisfaite.
Il ne m’appartient pas de vous dicter quelle attitude adopter, mais si vous aimeriez visiter cette ville et que profiter d’une nuitée ailleurs que dans un camping vous sourit, pourquoi ne pas adresser un courriel à la ville pour l’informer de vos attentes ?
N’ayant pas été à la maison depuis hier après midi, il m’avait été impossible de d’activer le bouton permettant la réception de vos commentaires. Je viens tout juste de corriger cette erreur de ma part.
J’attends donc vos réactions
OPPORTUNITÉ RATÉE
C’est avec stupéfaction que j’ai aussi appris qu’une source crédible, soit celle du site internet d’une municipalité, avait laissé courir une nouvelle en devenir qui ne l’aura jamais été. Connaissant ta grande rigueur journalistique mon cher Paul, je peux comprendre ton désarroi que je partage entièrement, étant moi-même tombé dans le « panneau officiel ». Que la directrice des communications de Magog daigne « dénoncer » ton billet qui s’appuyait clairement sur un communiqué de son service, me sidère. Plutôt que « dénoncer », mieux aurait fallu « s’excuser » et faire amende honorable.
Depuis jeudi, j’attend un retour d’appel de la mairesse Vicky May Hamm afin qu’elle m’explique pourquoi cette mise à mort d’un projet qui était pourtant si prometteur et qui aurait permis à sa ville de faire figure de leader au Québec. Je crains qu’elle m’explique que le lobby minoritaire et ultra-protecteur des campings avoisinants aura eu pré-séance encore une fois sur la majorité des acteurs commerciaux de sa ville. Le libellé du projet était pourtant clair en offrant une possibilité de halte d’accommodement et non de déploiement de campings de fortune.
Je conviens que l’environnement médiatique d’aujourd’hui oblige à la plus grande prudence, mais je pense que dans le cas qui nous occupe, le fardeau incombe non pas au messager qui a véhiculé la nouvelle, mais à celui qui a publié un communiqué d’une nouvelle non-encore fondée et/ou adoptée par les édiles municipaux. Je fais confiance que tes lecteurs sauront faire la juste nuance et ne pas t’en tenir rigueur.
Roger m’enlève presque les mots du clavier.
Je seconde son message. Le message du site web de la ville de Magog semblait dire ce que vous nous annonciez avec oie. Je ne comprends pas le volte-face des édiles de la ville.
Et pour moi, c’est le site web de la ville elle-même qui a communiqué une « FAKE NEWS »
Bye
On devrait lire avec joie et non avec oie dans mon autre message.
Excusez mon erreur typographique.
N’ayez aucune crainte concernant votre réputation, elle est certainement sauve!!!
Je viens tout juste de publier une mise à jour de mon dernier billet. Dans celle-ci, j’apporte quelques nuances qui permettent de mieux saisir l’origine de l’ambiguïté suscité dans l’évolution de ce dossier.
J’en profite pour remercier la directrice des communications de la ville qui. par ses précisions et son professionnalisme, m’a permis de mieux comprendre les événements relatés dans mon blogue.
Dans le journal La Tribune de Sherbrooke du 19 juin il confirme que la ville de Magog autorise à partir du 1 juillet le stationnement de nuit. Vrai ou faux ?
Michel Caron,
Je viens de retrouver l’article auquel vous faites référence. Il est bien daté du 19 juin, mais il s’agit de l’année 2018 et non pas 2019. Comme je l’ai expliqué hier sur ce blogue, cet article faisait référence à un projet de résolution déposée au conseil. Or, lorsqu’il fut discuté au début de juillet 2018, le conseil a décidé, suite à des réactions et des pressions s’y opposant, de ne pas approuver la modification en question. En clair, cela signifie que l’interdiction de stationnement sur des terrains commerciaux est toujours en vigueur dans la ville de Magog.